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Issei Sagawa, le japonais cannibale
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Anthropophagie

Dans son ouvrage Matthieu Frachon retrace cent ans de la Brigade la plus mythique et la plus ancienne, la Crim'. Il relate, entre autres, l'affaire d'Issei Sagawa qui a tué et mangé une jeune néerlandaise dans les années 80. (2/2)

Matthieu Frachon

Matthieu Frachon

Matthieu Frachon est journaliste, spécialiste de l’Histoire de la police.

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Une enquête rapide, un meurtrier interpellé trois jours après les faits, l’affaire Sagawa n’aurait pu être qu’un banal fait divers pour la Crim’. Mais le meurtre d’une jeune Néerlandaise par un Japonais a marqué les années 80. Le 11 juin, Issei Sagawa a enregistré son amie en train de déclamer un poème, il la veut, elle rit et se refuse à lui. Il lui loge une balle de 22 long rifle dans la nuque. Sur la K7 on entend le « pof » du coup de feu et la chute du corps sur la moquette du petit studio de Sagawa.

Puis il viole le cadavre, le porte dans la baignoire, et le découpe, posément avec des couteaux et des rasoirs, s’interrompant juste pour faire quelques photos. Il cuisine et déguste les deux cuisses avec des petits pois. Il achète deux valises, prend un taxi, mais Sagawa est un nabot d’1,48 mètre qui pèse 42 kilos. Il vole un caddie et convainc le chauffeur de tout embarquer. Deux policiers arrêtent le taxi, Sagawa avoue avoir volé le caddie, les policiers l’obligent à le ramener. 

Le soir même il reprend un taxi avec un caddie et ses deux lourdes valises. Il se rend au bois de Boulogne : un couple voit ce petit homme sortir d’un taxi, faire décharger un caddie puis se diriger vers le lac. Ils l’interpellent lorsqu’il jette une des deux valises dans le lac :

– Hé vous, c’est répugnant, vous n’avez pas le droit de faire ça.

Sagawa s’enfuit et abandonne ses valises ouvertes. Peu après, le commissaire Mancini de la Crim’ est sur les lieux. Devant les morceaux de cadavre enveloppés dans des linges qui s’étalent sur l’herbe, Ange Mancini et son collègue de la BRB sont interloqués. Qui a pu ainsi découper un corps et pourquoi ? L’enquête dirigée par Jacques Poinas et Olivier Le Foll va être rapide. Grâce aux deux témoins, la Crim’ retrouve le taxi qui se souvient fort bien de l’adresse où il a chargé le petit Asiatique : rue Erlanger dans le 16e arrondissement. Sagawa ne fait aucune difficulté et la perquisition commence : dans le frigo, les policiers trouvent les restes de Renée Hartevelt, le petit Japonais est emmené dans les locaux de la Crim’. Tranquillement, il avoue, détaille, les enquêteurs trouvent les photos, la K7 audio.

– Si j’avais eu un congélateur, vous ne m’auriez jamais attrapé !

Le commissaire Le Foll part au Japon pour boucler l’enquête, il comprend que Sagawa est écrasé par la personnalité de son père, brillant PDG, qu’il est complexé par sa taille. Il a déjà tenté de tuer une Américaine au Japon, mais Papa a fait classer l’affaire. Un papa qui va d’abord arriver à Paris au 36 en se croyant intouchable, persuadé que son fils sera relâché, que ces petits Français qui ne savent même pas fabriquer un magnétoscope seront ridiculisés. Mais face aux hommes de la Crim’ l’arrogant Nippon ne peut qu’admettre l’évidence : son fils est un monstre. Monsieur Sagawa ressort la tête basse du 36.

Issei Sagawa sera déclaré irresponsable, en vertu de l’article 64 du code pénal, il ne peut être jugé. Retourné au japon, il écrit plusieurs livres sur son affaire, apparaît dans quelques films érotiques.

Extraits de L'Histoire de la crim', Jean-Claude Gawsewitch (24 novembre 2011)


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