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Bataille contre le porc à l’école : c’est bien d'une guerre de conquête qu’il s’agit
©Reuters

Nous sommes tous des cochons français…

Ce qui s’est passé à Chalon-sur-Saône n’est qu’une escarmouche parmi d’autres. Elle révèle néanmoins un projet plutôt guerrier.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les musulmans (pratiquants) et les juifs (pratiquants) ont peu de choses en commun sauf la détestation du porc. Cet animal est jugé sale, dégoutant, et donc impropre à la consommation. C’est leurs religions qui veulent ça. Rien de choquant à priori : c’est une affaire privée et personnelle. Et, fort heureusement, aucun musulman ni aucun juif n’est en France, obligé de manger du porc.

Tout va bien alors ? Non. Le maire de Chalon-sur-Saône a en effet décidé que dans les cantines scolaires (c’est de son ressort) il n’y aurait plus de menu de substitution les jours ou l’on sert du porc. Protestations véhémentes d’une très militante association musulmane qui en a référé à un tribunal. Le dit tribunal l’a débouté et réaffirmé ainsi le droit du maire à proposer un menu unique à tous les enfants quel que soit leur confession.

L’affaire vaut d’être analysée en détail. Des musulmans protestent mais on n'entend pas les juifs ! Pourquoi ? Il n’y en a pas à Chalon-sur-Saône ? Peut-être sont-ils trop timorés ? La réponse c’est le maire qui l’a donnée : « 40% des enfants de la ville qui vont à la cantine scolaire mangent hallal » ! On le voit l’occupation juive de Chalon-sur-Saône n’est pas pour demain…

Ne soyons pas naïfs pour autant. Avant il y avait des menus de substitution (sans porc donc) : maintenant il n y en aura plus. Le choix du maire est donc politique et – c’est le moins qu’on puisse dire – ne témoigne pas d’un penchant très favorable à l’islam.

Toutefois il faut reconnaître au maire de Chalon-sur-Saône que ce n'est pas lui qui a commencé la guerre. Qui n’a pas entendu parler des crèches de Noël qu’on veut interdire ? Des piscines avec des horaires réservés à celles qui ne veulent pas nager avec des hommes ? Des marchés de Noël débaptisés pour ne pas déplaire à certains fidèles ?

La France a accordé aux juifs, il y a plus de deux siècles, tous les droits auxquels ils pouvaient prétendre en tant qu’individus. Il est tout à fait normal qu’elle étende ce bénéfice aux musulmans en tant qu’individus. Rien de moins. Mais aussi rien de plus. Or certaines mosquées et certaines associations islamiques veulent plus, beaucoup plus.

Gagner des territoires (religieux, politiques et mentaux) sur la République. Une petite conquête par-ci, une autre conquête par-là. Et à l’arrivée beaucoup de conquêtes. Dès lors il ne suffit plus d’invoquer la sacro-sainte laïcité. Une formule aujourd’hui obsolète tant elle a été vidée de son sens par les succès de mouvements ethnico-religieux.

Pour finir n’oublions pas le porc, pauvre enjeu de cette guerre. Chez les juifs très observants il y a la cacherout qui est beaucoup plus rigoureuse que sa cousine hallal. Impossible de manger avec un couteau qui aurait peut-être servi à couper une côte de porc. Alors les petits juifs de stricte obédience partent à l’école avec des sandwiches cashers prépares par leurs mamans. Les mamans musulmanes ne savent pas faire de sandwiches ?

P.S. S’agissant de prescriptions alimentaires il convient de noter que du temps du catholicisme triomphant il fallait respecter le carême et manger maigre le vendredi. Les cantines scolaires offrent ce jour-là, un repas avec du poisson. Comme héritage il y a pire.

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