Comment la foi du Général De Gaulle l'a aidé à surmonter les épreuves de la guerre <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Comment la foi du Général De Gaulle l'a aidé à surmonter les épreuves de la guerre
©DR

Bonnes feuilles

La dimension chrétienne est non seulement au centre de la vie privée de Charles de Gaulle, mais aussi dans l’accomplissement de son destin, si étroitement mêlé à celui de la France. Extrait de "Une vie sous le regard de Dieu - La foi du Général de Gaulle", de Laurent de Gaulle, publiés aux éditions du Toucan (2/2).

Août 1914, la Première Guerre mondiale éclate au coeur de l’été. De part et d’autre du Rhin, chacun est impatient et s’attend à une campagne rapide et victorieuse. L’Europe était en paix depuis quarante-quatre ans, du moins sur son propre sol. Charles de Gaulle est sorti de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr deux ans plus tôt. Il devient sous-lieutenant à 22 ans et lieutenant à 24. Ses fonctions lui donnent maintes occasions de parler. Aux cadres, aux jeunes recrues, il s’adresse avec l’élan d’une ambition portée par la jeunesse, le patriotisme et les valeurs morales. Celle de restaurer le prestige de la France, de lui rendre ses deux provinces de l’Est, mais aussi de redonner à son armée la fierté de ses missions, la valeur de sa place et de son rôle dans la République. Au service de cette ambition, légitime et contagieuse, l’armée française est, parmi les élites, en première ligne. La défense de la France, mais aussi sa revanche possible, donnent au jeune officier le juste orgueil et la satisfaction de remplir sa vocation. Plus que le nombre de ses hommes ou les équipements dont ils sont dotés, l’état d’esprit et la résistance morale sont, pour lui, les atouts premiers de la victoire finale. Il l’exprime, quelques mois avant la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France, aux cadres du 3e bataillon : «La France n’a donc aucune inquiétude à avoir. Une armée ne vaut que par les forces morales. C’est à nous, cadres, qu’il appartient de les créer1.»

Dans ces forces morales, il y a celles d’une nation qui aspire à en découdre et qui s’est forgé une armée à sa mesure: pour l’armée, le soutien ardent et enthousiaste de la population est essentiel. Mais il y a aussi celles de l’homme qui en parle et qui fonde sa confiance en Dieu. Après l’éducation, la formation, c’est le temps de l’exercice. Le voici qui entre de plainpied dans la vie active avec l’élan du jeune homme et les armes du soldat. Mais quelle vie que la guerre! Pour affronter ces épreuves, celles du combat et celles de la captivité, celles des blessures et celles des deuils, rien ne vaut l’assurance d’une puissance bienveillante et bénéfique supérieure à tout. Depuis sa prime enfance, Charles de Gaulle reçoit et perçoit les signes de la toute-puissance de l’Esprit saint. Il se sait aidé, soutenu, secouru même, quand il le faut. Sa vie est, très tôt, imprégnée des écrits chrétiens de sa grand-mère maternelle et des solides connaissances religieuses de sa mère. Il sait que «la vie morale des chrétiens est soutenue par les dons du Saint-Esprit» et que «ceux-ci sont des dispositions permanentes qui rendent l’homme docile à suivre les impulsions de l’Esprit saint »2.

Peut-être y a-t-il, au fond de lui, une forme de certitude qui va au-delà d’un état d’esprit générationnel par rapport au conflit qui s’engage. Une sorte d’assurance, non pas arrogante et déplacée, mais sereine et profonde, qui lui donne la conviction d’être allié au temps, comme il semble l’écrire à son père quelques mois après le début du conflit :

La victoire ne fait aucune espèce de doute, et si l’on s’impatiente parfois, que l’on pense à la certitude que nous avons de l’alliance du Temps. […] Je vous assure que nous n’avons pas du tout des âmes de vaincus. Je suis très content de savoir que Jacques va bien et que sa blessure se guérit vite. Il pourra donc prendre part à la fin de la campagne, la plus agréable par conséquent1.

Le sentiment d’un destin particulier, voire exceptionnel, n’est pas né en un jour. Il s’est consolidé avec le temps et les expériences. Au fond, il croit en son étoile parce qu’il croit en Dieu. Ses propres vertus se trouvent complétées et guidées. Une intime intuition chemine en lui comme une lueur guiderait un enfant seul dans l’obscurité. Cette foi en Dieu et en sa propre destinée de soldat, d’officier, de patriote aussi ardent à combattre que désireux de vivre et d’agir, est plus utile et nécessaire en temps de guerre. Car là tout à coup s’exhibent, sortent de l’ombre et s’activent toutes les forces du mal. Dans leur déchaînement morbide et pervers, elles tentent d’emporter le plus d’âmes possibles, et le plus de corps jeunes, utiles et braves dont la Terre aurait tant besoin.

Extrait de "Une vie sous le regard de Dieu - La foi du Général de Gaulle", de Laurent de Gaulle, publiés aux éditions du Toucan, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.


En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !