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La capsule transmet des informations par rayons X
La capsule transmet des informations par rayons X
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Point trop n'en faut

Un examen avec une vidéocapsule, avalée comme un médicament, pourrait remplacer la coloscopie. La fiabilité et les performances de ces "Pillcam" semblent comparables à celles des techniques de référence pour détecter des polypes (lésions précancéreuses) du côlon de plus de 6 millimètres.

Jean Vitaux

Jean Vitaux

Jean Vitaux est médecin gastro-entérologue. Il a publié La gastronomie (« Que sais-je ? », PUF), le Dictionnaire du gastronome (en collaboration avec Benoît France, PUF) et La mondialisation à table (PUF).

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Atlantico : Parlez-nous de cette technique !

Jean Vitaux. Le patient avale une gélule, qui mesure,1,5 cm par 7-8 millimètres de large, puis cette dernière suit le trajet du tube digestif. Elle est éliminée dans les selles et est perdue. Mais, entre temps, elle envoie des signaux, par rayons comme le wifi, à un boîtier extérieur, un peu comme un holter pour les troubles cardiaques. Ce boîtier récupère les images. Il existe ensuite tout un système informatique pour tout regarder. et examiner Ce processus prend du temps, mais il permet d'avoir des données précises sur le colon et de repérer la présence de polypes.

Il y a une complication possible : s'il y  a une sténose (rétrécissement) dans le colon, la gélule peut rester coincer et à ce moment-là, le patient risque de se retrouver dans un état occlusif. Ce cas précis se déroule lors d'un cancer constitué évolué. C'est pour cela que dans ce cas, ce n'est pas l'examen recommandé.

Quels sont les différences entre les divers examens ?

Le problème à la fois de la coloscopie virtuelle, c'est-à-dire au scanner, et de la vidéo-capsule endoscopique est simple. Ce n'est pas le "golden standard" pour l'exploration du colon. Cela reste la coloscopie car elle permet de trouver les polypes, qui sont des lésions pré-cancéreuses. Les deux autres examens sont techniquement moins fiables que la coloscopie.

Deuxièmement, la coloscopie a l'avantage majeur sur les deux autres techniques de représenter à la fois le diagnostic des polypes et le traitement puisque l'on peut enlever les polypes par voie endoscopique. Normalement, l'examen de base est la coloscopie. Quand on ne peut pas, notamment lorsque l'état du patient n'est pas compatible avec une anesthésie, il faut donc une alternative. En effet, pour une endoscopie, il faut faire une anesthésie. Cela reste son inconvénient majeur.

Le problème des deux autres examens c'est que si on trouve un polype, il faut faire une endoscopie pour l'enlever. Ce qui veut dire qu'il faut effectuer deux purges. Comme souvent cela reste le pire souvenir de cet examen, cela montre ses limites. On peut simplement faire un diagnostic, mais pour effectuer l'exérèse, il faut opérer ensuite.

Pour les maladies du colon qui ne sont ni les diverticules ni les polypes, il faut forcément faire un autre examen, notamment pour le cancer où il faut effectuer une biopsie. Il faut donc prévenir les patients que si on trouve quelque chose, il faudra faire une coloscopie quand même.

En résumé, ce n'est pas un examen qui se suffit en lui-même. Ainsi, un réel problème se pose lorsque le patient ne peut supporter l'anesthésie. Si on trouve quelque chose, il faudra le retirer avec une opération.

En quoi est-ce avantageux pour le patient ?

Il y a des patients qui ne veulent pas d'anesthésie car la coloscopie peut être un examen douloureux. Mais, il existe des scanners où on insuffle de l'air qui peuvent être douloureux eux aussi. 

Cela reste intéressant quand on ne peut pas techniquement faire l'endoscopie, ce qui arrive dans un petit pourcentage de cas.

Mais, il faut se méfier de ces nouvelles techniques qui peuvent paraître géniales, mais quand on réfléchit bien, il y a des inconvénients : il faudra faire deux examens et deux préparations.

A-t-on donc assez de recul pour commercialiser cette technique ?

On a un certain recul pour les examens au scanner. Il y a des polypes qui ne sont pas vus par ces examens-là. Et il y a ce que l'on appelle les faux positifs : lorsqu'ils pensent qu'il y a des polypes, mais que finalement il n'y en a pas. Deuxièmement, la préparation doit être encore plus importante qu'en cas de coloscopie. Pour conclure s'il existe des faux positifs, il y a également des faux négatifs. 

Voici une vidéo qui explique le procédé :

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