Le bras de fer des élus américains avec Google, Facebook... et Justin Bieber<!-- --> | Atlantico.fr
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Justin Bieber s'est fait connaître grâce à des vidéos en streaming, que les parlementaires américains voudraient aujourd'hui interdire.
Justin Bieber s'est fait connaître grâce à des vidéos en streaming, que les parlementaires américains voudraient aujourd'hui interdire.
©Reuters

« Silicon Valley vs. Hollywood »

Google et consorts s’opposent à deux projets de loi anti-piratage réclamés de longue date par Hollywood et examinés actuellement par la Chambre des représentants et le Sénat. Ils s’inquiètent des conséquences du déréférencement des sites de streaming, et viennent de recevoir un soutien de poids dans leur combat : le jeune chanteur Justin Bieber.

Rassemblés contre un ennemi commun, les géants du web américain - Google, Facebook, Twitter et eBay en tête - semblent avoir mis de côté leurs rivalités. Ils se sont même offerts il y a quelques jours une tribune dans le New York Times. A l’origine de leur mécontentement, deux projets de loi contre le streaming (le visionnage illégal de films et de séries sur le web, sans téléchargement), réclamés depuis plusieurs années par les majors et les studios de cinéma américains et examinés actuellement, l’un par la Chambre des représentants, l’autre par le Sénat américain.

En 2010 déjà, une première proposition de loi contre le piratage d’œuvres protégées, dont le streaming, le Combating Online Infringement and Counterfeits Act avait été soumise aux élus américains et retoquée. Le Stop Online Piracy Actet le Protect IP Act prévoient, à quelques détails près, exactement les mêmes mesures de rétorsion.

En cas d’infraction aux droits d’auteur, la justice américaine pourrait être autorisée à ordonner le déréférencement d’un site web. Concrètement, il ne serait alors plus accessible par son adresse URL, mais uniquement par son adresse IP. Le site serait également supprimé des moteurs de recherche.

Les géants de la Silicon Valley avancent que ce projet est économiquement très dangereux. Les sites de streaming fonctionnent souvent avec l’intermédiaire de paiement sécurisé en ligne Paypal. Ils sont aussi un marché important pour les régies publicitaires. Un déréférencement massif représenterait donc un manque à gagner colossal pour le secteur.

Dans leur lutte contre les élus américains et les magnats d’Hollywood, Google et consorts ont trouvé deux alliés de taille. Le premier est la Constitution américaine.Car des contenus légaux côtoyant souvent des contenus illégaux sous un même nom de domaine, le déréférencement systématique des sites de streaming apparaît comme un frein à la liberté d’expression, garantie par le premier amendement de la Constitution.

Le second est… Justin Bieber.Dans une interview radiophonique, le jeune chanteur s’est prononcé contre le Protect IP Act. Et son argumentaire est sans failles. La loi veut sanctionner l’ensemble des vidéos postées sur le web qui violent le droit à la priorité intellectuelle. En théorie, cela inclut donc les reprises de chansons. Or, c’est justement grâce à des reprises de ses artistes préférés mises en ligne sur YouTube, que le jeune homme s’est fait connaître. Si la loi est adoptée, il pourrait donc être poursuivi et risquerait jusqu’à cinq ans de prison.

Les internautes se sont donc saisis de sa cause pour défendre la leur. Une pétition pour l’abandon du projet de loi est en ligne sur le site freebieber.org.

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