41% des sympathisants de droite et du centre souhaiteraient qu’Alain Juppé soit leur candidat en 2017 contre 35% pour Nicolas Sarkozy (mais la proportion s’inverse chez les Républicains)<!-- --> | Atlantico.fr
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Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, toujours favoris de la primaire à droite et au centre.
Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, toujours favoris de la primaire à droite et au centre.
©REUTERS/Regis Duvignau

Info Atlantico

L'ancien président demeure toujours le grand favori chez les Républicains, et la multiplication des candidats dessert fortement le maire de Bordeaux, selon un sondage Ifop pour Atlantico.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : Comment se positionnent les sympathisants de droite et du centre dans l’optique de la primaire des Républicains ?

Jérôme Fourquet : Auprès de l’ensemble de cette population de droite et du centre, Alain Juppé est en tête avec 41% et Nicolas Sarkozy est à 35% ; il n’y a que 6 points d’écart. Viennent ensuite Burno Le maire avec 12 et François Fillon avec 7, les 3 autres obtenant des scores marginaux. Il y a donc une légère avance pour le maire de Bordeaux, Bruno Le Maire est le 3ème homme et François Fillon apparait toujours en grande difficulté.

La hiérarchie s’inverse néanmoins quand on ne considère pas l’ensemble des électeurs de la droite et du centre mais uniquement les sympathisants des Républicains . Ces derniers sont ceux qui pèsent le plus lourd dans l’ensemble de l’électorat défini précédemment, et c'est en ce sens qu'il s'agit d'un électorat stratégique, qui pèse, et c’est lui qui va principalement aller voter à cette primaire.

Les résultats s’inversent du tout au tout lorsque l'on se focalise sur cette partie des électeurs de droite : Nicolas Sarkozy reprend le leadership avec  53% suivi par Alain Juppé, qui est assez loin, à 30% seulement. Puis Bruno Le Maire. Cette hiérarchie auprès des sympathisants des Républicains est plutôt stable par rapport à ce que l’on observait depuis quelques semaines, et ce, même si on avait une avance un peu plus forte pour Nicolas Sarkozy avant le Congrès des Républicains, mais le matelas demeure encore important.

Ces différences entre les 2 populations s’expliquent par les préférences des sympathisants des formations centristes. Ils penchent majoritairement pour Alain Juppé : 63% pour les électeurs du MoDem et 57% pour ceux de l’UDI, contre respectivement 5 et 8% pour Nicolas Sarkozy. On voit tout l’enjeu qu’il y a à savoir si l’électorat du centre par un biais ou un autre consent à s'associer, et donc à participer ou pas à cette primaire.

Ce sondage peut apparaitre en contradiction avec une autre enquête de l’IFOP publiée il y a une quinzaine de jours où l’on donnait au coude à coude Juppé et Sarkozy. En réalité, la différence est de taille entre ces deux enquêtes, dans la première publiée par Paris Match, on était dans une configuration de duel puisque le choix proposé était Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé. L’électorat de l’ex-UMP se partageait en part quasiment égale. Dans cette enquête-ci on ouvre les possibilités de choix. Aujourd’hui, Sarkozy a environ le soutien de la moitié de l’électorat Républicains mais l’autre moitié de ces sympathisants ne souhaite pas qu’il soit candidat. Cette moitié penche vers Juppé dans une proportion d’environ un tiers, mais elle s’éparpille aussi vers d’autres protagonistes comme François Fillon ou Bruno Le Maire.

Nicolas Sarkozy bénéficie d’un socle très solide, il ne bouge pas aux alentours de 50 points quel que soit l’offre de candidats en face. La multiplication des candidatures pourraient paradoxalement servir Sarkozy. Sa base de soutien n’est pas entamée par ses adversaires. Elle se fait au détriment d’Alain Juppé.

Ce qui avantagerait aussi Nicolas Sarkozy est que le corps électoral des votants à la primaire soit le plus homogène possible avec une très forte représentation de l’électorat du parti Républicain et non pas de l’électorat centriste. Si ces deux conditions sont réunies, à ce jour, Sarkozy pourrait éventuellement être qualifié dès le premier tour. Mais cela serait plus dur si un second tour était caractérisé par un tête à tête avec Alain Juppé.

Entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, quelles sont les préférences des électeurs selon leur appartenance socio professionnelle ?

Jérôme Fourquet : Nicolas Sarkozy creuse l’écart avec Alain Juppé dans les milieux populaires, 54% sur les employés ouvriers en moyenne pour Sarkozy, contre 29 points pour Juppé.

Ce dernier prend l’ascendant sur les professions intermédiaires mais de peu (41 contre 34). L’écart est bien plus important pour Juppé chez les professions libérales et les cadres supérieurs (38 contre 26). Cet élément montre bien les différences de positionnements : Juppé avec un discours plus modéré parle davantage à la droite d’en haut, et Sarkozy avec des propos plus virulents et décomplexés parle à la droite populaires, la droite d’en bas.

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