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Les impacts du changement climatique ou quand en 2050 le climat de Bordeaux sera celui de Séville aujourd'hui
©Reuters

Bonnes feuilles

Alors que la France accueille en décembre 2015 la conférence des Nations unies sur le climat (COP21), ce livre apporte les clés pour en comprendre les enjeux et fournit des pistes pour se mobiliser tout au long de l’année. Les auteurs, qui suivent les négociations et y participent de l’intérieur, décryptent les enjeux qui entourent ce sommet décisif pour notre avenir. La « bataille de Paris » n’est pour l’heure ni gagnée ni perdue. Elle se joue en ce moment : dans le cercle des négociations officielles, dans le monde économique et financier, mais aussi dans l’indispensable mobilisation citoyenne. Extrait de "Climat 30 questions pour comprendre la conférence de Paris" de Pascal Canfin et Peter Staime aux éditions Les petits matins (1/2).

Pascal Canfin

Pascal Canfin

Pascal Canfin, ancien ministre du Développement de 2012 à 2014, a contribué à la préparation de la COP21. Il est le conseiller principal pour le climat du World Resources Institute (WRI), think tank classé comme le plus influent au monde sur les questions environnementales depuis trois ans.

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Peter Staime

Peter Staime

Peter Staime participe aux négociations internationales sur le climat depuis plus de dix ans pour le compte de plusieurs réseaux d'experts, en appui aux pays africains et aux petites îles.

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Quels sont les impacts du changement climatique?

Nous avons tous en tête les événements climatiques extrêmes, euphémisme pour parler des cyclones, tempêtes, sécheresses, etc., dont les victimes sont très visibles. La canicule de 2003 en Europe, les ouragans Katrina en 2005 ou Sandy en 2012 aux États-Unis, le typhon Haiyan aux Philippines en 2013, les inondations dans le sud de l’Angleterre en 2014, le cyclone Pam au Vanuatu en mars 2015, etc.: on ne compte plus les exemples montrant que le dérèglement climatique produit déjà ses effets.

Une bande-annonce des dégâts à venir 

S’il est scientifiquement impossible de relier un événement précis au changement climatique global, les tendances sont claires. Et la situation ne va pas s’arranger: en 2050, si on ne change rien, le climat de Bordeaux sera celui de Séville aujourd’hui, et le vin de Bordeaux pourrait n’être qu’un lointain souvenir. L’été caniculaire de 2003, qui a causé la mort de plus de dix mille personnes en France,risque bien de devenir la norme au milieu du siècle, selon les projections de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Au-delà de nos frontières, et notamment dans les régions tropicales, ce sera encore pire. Que deviendra la stabilité politique des zones littorales densément peuplées, comme les deltas du Gange et du Nil, avec la montée du niveau de la mer? Enfin, selon la Banque mondiale, le changement climatique représente la première menace sur la sécurité alimentaire dans les prochaines décennies, en raison de son impact sur les rendements agricoles et la multiplication des sécheresses et des inondations, destructrices pour les récoltes.

Ces effets seront bien sûr différents selon la trajectoire d’évolution de la température. Au-delà de 2 °C supplémentaires, des réactions en chaîne conduiront à un emballement dont les scientifiques ne peuvent mesurer toutes les conséquences.

Agir coûte moins cher que laisser faire

Lister, même de manière très partielle, les impacts du dérèglement climatique, c’est prendre conscience que celui-ci remet en cause la totalité de nos équilibres actuels, alimentaire, géopolitique, économique, etc. Si le Giec a obtenu le prix Nobel de la Paix en 2007, c’est bien parce qu’un monde où la température moyenne aura augmenté de 4 °C connaîtra inévitablement des conflits multipliés. Dès lors, se poser la question du coût de l’action est absurde : le coût de l’inaction sera infiniment plus élevé.

Face à cette réalité, certains brandissent le chiffon rouge du « catastrophisme ». Mais tous les exemples relatés ici sont issus de travaux faisant consensus parmi la communauté scientifique mondiale. Et oui, il ne faut pas avoir peur de le dire : le dérèglement climatique incontrôlé est bien une catastrophe. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que les pays les plus vulnérables cherchent à faire émerger dans les négociations la question de la responsabilité juridique des pays les plus émetteurs et celle du remboursement des «pertes et dommages » infligés par le péril climatique, qui se comptent parfois, lors de catastrophes naturelles, en milliards de dollars.

Cette prise de conscience des impacts du dérèglement ne doit pas nous paralyser au point de nous empêcher d’agir, mais, au contraire, nous faire accélérer la recherche et le déploiement des solutions. Celles-ci existent déjà, mais elles sont bridées par l’absence de volonté politique et le lobbying de certaines entreprises qui refusent pour l’instant de changer leur modèle.

Extrait de "Climat 30 questions pour comprendre la conférence de Paris" de Pascal Canfin et Peter Staime aux éditions Les petits matins, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici

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