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Pourquoi la jolie plage de sable sur laquelle vous êtes allongé pourrait bien être souillée de matières fécales
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Restons dans l'eau

Une récente étude américaine a démontré la présence importante de particules de matière fécales dans le sable.

Ah, la plage ! Les châteaux de sable, la bronzette, les jeux de raquettes… Mais aussi les bactéries, les gastro, les diarrhées… Malgré les apparences, même le plus beau des sables n'est pas forcément aussi propre qu'espéré. Une nouvelle étude américaine de l'université d'Hawaï a mis en lumière la présence et surtout la résistance de souches bactériennes sur la plage, issues des matières fécales. "En fait, ces bactéries sont issues des selles des animaux d'origine porcine ou bovine, par exemple" précise Christopher Payan, virologue au CHU de Brest et professeur à la faculté de médecine de l'université de Bretagne Occidentale.

Le processus est simple : les eaux usées sont rejetées dans la mer que les bactéries supportent mal. Mais si celles-ci parviennent à se retrouver sur la terre ferme, elles se reproduisent plus facilement, aidées par un contexte favorable (protection contre les UV par le sable, nutriments…).

Associé à cela les déluges de pluie qui font déborder les égouts ou les déversoirs d'orages, et voici les vacanciers allongés dans un sable totalement contaminé. En 2009, une étude canadienne publiée dans la revue Journal of Water Health montrait déjà la prédominance de la bactérie E.Coli, pourvoyeuse de gastroentérites, sur le sable des plages des grand lacs canadiens. Entre la mer et le sable, la présence d'agents infectieux n'est pas du tout la même : à un mètre de l'eau, on trouve 10 à 100 fois plus d'E.Coli que dans l'écume. Justement là où les enfants, plus fragiles, aiment jouer. "De plus, les fortes températures favorisent la prolifération des microorganismes qui se développent très bien au-dessus de 30 degrés Celsius" souligne Christopher Payan.


E.Coli, la bactérie qui pourrit les vacances

Et si ça ne suffisait pas, une autre étude a démontré qu'il n'y avait pas besoin de manger le sable pour être contaminé. Manipuler les grains ou s'enfouir dessous suffit. L'année dernière, trois plages bretonnes avaient dû fermer pour cause d'entérocoques, des bactéries fécales potentiellement dangereuses et très résistantes aux antibiotiques. Un véritable problème d'autant plus que les contrôles se font généralement dans l'eau et non sur la plage. "Le problème, c'est qu'il est beaucoup plus difficile d'analyser des grains de sables que de l'eau" précise le virologue. D'autant plus que les bactéries ne sont pas uniformément réparties sur le sable.

Une étude de l'université de Lyon, datée de 2012 pointait du doigt la "mauvaise gestion des plages", et montrait "qu’une contamination des sables pourrait exposer les populations de baigneurs sur plusieurs semaines." Pour y remédier, il faudrait pouvoir mieux identifier l'origine des matières fécales (humaines, animales ?) et limiter les rejets d'eaux usées dans des zones proches de la baignade. En attendant, une bonne douche est conseillée après la plage. Pour Christopher Payan, inutile pour autant de céder à la panique. "Ces microorganismes ne présentent pas de dangers mortels, même s'il n'est pas agréable d'attraper une gastroentérite en revenant de la plage." Mieux vaut donc réfléchir à deux fois avant de ramener du sable dans une bouteille. A moins de l'exposer dans les toilettes.


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