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Pire que 2008 ? Tous les ingrédients d'une crise de liquidité des banques sont réunis
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Scénario catastrophe

Et si la crise des dettes souveraines n'était pas la principale menace pesant sur la zone euro ? Dans son sillage, elle pourrait apporter une crise de liquidité des banques, le repli du crédit et le spectre d'une récession, affirment certains économistes.

Les Européens s'inquiéteraient-ils trop de l'exécution du plan de sauvetage de la Grèce et des taux d'intérêts de leurs dettes nationales, au risque d'ignorer un problème plus pressant, celui d'une crise du système bancaire comparable à celle de 2008 ? Cette théorie, développée récemment par plusieurs économistes, est revenue au centre des débats lundi, à la suite d'une annonce d'UniCredit.

La banque italienne, qui a enregistré des pertes importantes, est contrainte de mettre en place un vaste plan de réorganisation et de lancer une augmentation de capital de 7,5 milliards d'euros environ. Pour atteindre les standards européens imposés aux banques en matière de fonds propres par les accords de Bâle III, adoptés en décembre 2010, elle devra aussi sécuriser une partie de son capital, et donc réduire ses risques ; et notamment ceux liés aux prêts.

Pour les observateurs, à l'image de l'économiste Richard Koo, cité par Business Insider, ça n'est que le début d'une longue série d'annonces similaires. "Si vous ne pensiez pas que nous sommes sur la voie d'une récession, vous êtes prévenus", prévient-il, laissant planer le spectre d'une crise de liquidité des banques comparable à celle de 2008.

Felix Salmon, bloggeur économique chez Reuters, affirme que les signes avant-coureurs d'une telle d'une crise sont là. Pour preuve, il avance le graphique ci-dessous, qui représente l'évolution depuis 2007 du rapport Euribor/Eonia (les deux principaux taux de référence du marché monétaire européen) sur trois mois.

Comme en 2008, ce rapport augmente depuis juillet 2011. Car les banques ont rogné sur leur capital pour éponger une partie de la dette grecque, elles ont été contraintes de lever des fonds supplémentaires. Inévitablement, le coût de refinancement des banques a augmenté et le volume des prêts interbancaires commence à diminuer.

C'est précisément le scénario qui préfigure une crise de liquidité des banques. D'abord, elles arrêtent de prêter les unes aux autres, puis aux entreprises, mais aussi aux États. Selon les tenants de cette thèse, à terme, c'est la récession qui menace l'Europe, pas à cause de la crise des dettes souveraines, mais de la faillite de son système bancaire.

Toujours selon Felix Salmon, on en revient au principal défaut de la Banque centrale européenne : protéger le système bancaire européen n'est pas dans ses attributions. Seules les banques centrales nationales sont censées le faire, chacune sur son propre territoire. Mais elles ne peuvent pas créer de la monnaie, et donc pas empêcher - et encore moins résoudre - une crise de liquidité des banques.

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