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Comment constituer son équipe de campagne en trois leçons
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Le fromage de Hollande

François Hollande a dévoilé ce mercredi son équipe de campagne pour 2012. Faut-il privilégier les personnalités compétentes ou médiatiques ? Comment répartir les postes entre les différents courants ? Un vrai casse-tête...

La constitution d’une équipe de campagne est une opération mal connue du grand public et qui pourtant peut se révéler déterminante. Préfiguration du prochain gouvernement, elle s’apparente parfois à un véritable « casse-tête » pour le candidat et pour ses proches. Sa composition étant généralement annoncée en début de campagne, elle constitue un « signal » adressé à l’intérieur de son propre camp comme à l’extérieur.

Elle revient surtout à concilier trois logiques aux influences contraires :

  • La première est une logique politique : l’équipe de campagne doit non seulement intégrer des proches mais également faire suffisamment de place à des ex-concurrents ou à des membres de sensibilités opposées pour éviter les « couacs ». Pour François Hollande, ceci implique de faire appel aux autres candidats de la primaire ou à leurs proches. Pour Nicolas Sarkozy, la priorité sera d’associer les représentants de tous les courants qui composent l’UMP : la droite populaire, les centristes, les chiraquiens.
  • La deuxième logique est technique : une équipe de campagne ne peut pas se résumer à une succession d’étiquettes politiques. Il lui faut aussi des compétences, ne serait-ce que pour affiner le projet au cours de la campagne ou pour répondre aux attaques de l’adversaire.
  • Enfin, la troisième logique est plus pragmatique : une équipe de campagne n’est pas le Parlement d’un parti ! Or, à force d’associer le plus grand nombre, elle ressemble vite à une armée mexicaine. Il appartient donc au candidat de trouver le bon format quitte à constituer de façon informelle, une cellule plus restreinte chargée du pilotage quotidien des opérations.

Plusieurs postes, exposés médiatiquement, peuvent donner une première idée de la logique qui l’a emporté au moment de la composition, à commencer par celui de « directeur de campagne ». Certains, comme Nicolas Sarkozy en 2007, préfèrent choisir un « technocrate » (Claude Guéant), indiquant par là leur souhait de rester maître de la stratégie. D’autres, comme Lionel Jospin (qui opta pour Jean Glavany) ou Ségolène Royal (Jean-Louis Bianco), choisissent des profils plus politiques, souvent mieux à même de se faire respecter des autres membres de l’équipe.

Les fonctions de « porte-parole » sont également observées à la loupe. Leurs titulaires sont à la fois « le visage » et « la voix » de la campagne et doivent donc en refléter la tonalité. La plupart du temps, l’équipe compte plusieurs porte-paroles, ce qui permet à la fois de répondre à toutes les sollicitations, de représenter l’ensemble des sensibilités et de faire émerger de nouveaux visages. Des personnalités comme François Baroin ou, plus récemment, Rachida Dati, ont fait ainsi leurs premières armes au cours d’une campagne présidentielle.

Quoi qu’il en soit, la présentation de son équipe par le candidat constitue un « fait de campagne ». Pour un François Hollande, débordé sur sa gauche et bousculé sur sa droite, il était grand temps de colmater les brèches et de se mettre en ordre de bataille. Aujourd’hui, on peut affirmer sans trop se tromper que la campagne présidentielle vient de commencer.

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