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2015, la montée en puissance : Obama en train de transformer sa présidence en réussite
Bien moins morne que son début de mandat, les deux dernières années de présidence du chef d'Etat américain sont marquées par plusieurs grands succès tant sur le plan de la politique intérieure (Obamacare) que la politique extérieure (L'Iran, Cuba).
François Durpaire
François Durpaire est historien et écrivain, spécialisé dans les questions relatives à la diversité culturelle aux Etats-Unis et en France. Il est également maître de conférences à l'université de Cergy-Pontoise.
Il est président du mouvement pluricitoyen : "Nous sommes la France" et s'occupe du blog Durpaire.com
Il est également l'auteur de Nous sommes tous la France : essai sur la nouvelle identité française (Editions Philippe Rey, 2012) et de Les Etats-Unis pour les nuls aux côtés de Thomas Snégaroff (First, 2012)
Atlantico : La deuxième partie du mandat d'Obama semble sourire de nouveau au président américain, cela tranche avec une première partie bien plus terne. Récemment, sa loi sur la réforme de la sécurité sociale (Obamacare) a même passé l'épreuve de la Cour Suprême. Avons-nous affaire à de simples succès en trompe-l'oeil ou la politique d'Obama connaît-elle réellement plus de succès actuellement ?
Il faut cependant relativiser cette notion, car certains présidents ont terminé leur second mandat plus populaire qu’il ne l’était à la fin de leur premier (ce fut le cas de Reagan et de Clinton).
Pour répondre directement à votre question, oui, Obama finit mieux qu’il n’a commencé ! Avec des succès de politique intérieure comme la réforme de l’assurance santé confortée par la Cour suprême. Et de grands succès de politique étrangère : Cuba, l’accord sur le nucléaire iranien, ou - ce dont on parle moins en France - l’accord sur le climat avec la Chine.
Les émeutes à Baltimore ou Ferguson sont venues rappeler le problème que connaissent les Etats-Unis avec le racisme. A ce sujet Obama a fait des annonces fortes, et a même exprimé dernièrement la volonté de réformer le système pénitentiaire américain, où les Noirs sont sur-représentés. Comment l'opinion publique réagit-elle à ces annonces ? C'est une stratégie déjà utilisée par Obama ?
A l'extérieur, cette deuxième partie de mandat sera celle du dégel des relations avec Cuba, et de l'accord sur le nucléaire iranien. Comment expliquer les succès rencontrés par la politique étrangère américaine ces derniers temps ? Quels volets de la politique d'Obama rencontrent le plus de succès, intérieurs ou extérieurs ?
« Historique » n’est pas un adjectif galvaudé : la normalisation avec Cuba (la rupture datait de 1961 !) peut ouvrir des relations moins asymétriques avec l’ensemble de l’Amérique latine. C’était le sens de la phrase prononcée en décembre 2014 : "Todos somos americanos". Des relations qui ne soient plus héritées de la doctrine Monroe et de son corolaire Roosevelt (début du XXe siècle).
Quant à l’accord sur le nucléaire iranien, elle referme une page de tension ouverte en 1979. Et annonce un rééquilibrage d’alliance géostratégique entre les pétromonarchies sunnites et l’Iran chiite. Je dis "rééquilibrage" et non "retournement d’alliances" car il est encore trop tôt. Au-delà, c’est la diplomatie positive d’Obama qui commence à payer. En l’absence de résultats, cette diplomatie était taxée de "naïve" par la plupart des observateurs.
N’oublions pas les insuffisances de cette diplomatie : le voyage tardif d’Obama au Kenya, le pays d’origine de son père, ne parviendra pas à faire oublier l’absence de politique africaine des Etats-Unis. La déception des sociétés civiles africaines qui avaient beaucoup cru en Obama est grande. Le Soudan du Sud souffre sans que les Etats-Unis ne bougent pour l’instant le petit doigt. Sans parler de la situation dans le nord du Nigéria avec Boko Haram.
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