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Mieux que Meetic ou Gleeden : la drague entre voisins, nouveau sport national
©Reuters

Bonnes feuilles

Le voisin idéal existe-t-il ? Qui aimeriez-vous, ou détesteriez-vous avoir comme voisin ? La voisine fait-elle toujours fantasmer, le voisin n'est-t-il qu'un incorrigible voyeur ? Comment se débarrasser légalement d'un voisin qui vous gâche la vie ? Le voisin, cet «animal nuisible assez proche de l'homme», est partout. Il peut être inoffensif ou pervers, drôle ou tragique, effacé ou envahissant. Mais on est bien obligé de faire avec. Extrait de "Voisins, voisines" de Francisque Oeschger, aux Editions du Rocher (2/2).

Francisque Oeschger

Francisque Oeschger

Francisque Oeschger est journaliste. Il a publié Jacques Fesch, le guillotiné de Dieu (Editions du Rocher).

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Est-ce parce qu’elle rime avec câline, tétine, poupine, autant de mots qui rappellent la douceur de l’enfance ? Est-ce parce qu’elle évoque aussi la coquine, la mutine, la libertine ? Depuis la nuit des temps, la voisine provoque curiosité et désir. Elle intrigue, inspire, fait rêver. Dans notre imaginaire collectif, elle a un chat, elle fait de la bonne cuisine et elle n’hésite jamais à prêter sa plume à un Pierrot lunaire. Et plus si affinités.

Georges Brassens, dès qu’il conjugue le voisin au féminin, en oublie ses préventions contre le genre humain. Dans L’Orage, il bénit le tonnerre et les éclairs qui font sonner sa voisine à sa porte :

Ma voisine affolée vient cogner à mon huis

En réclamant mes bons offices

“Je suis seule et j’ai peur, ouvrez-moi par pitié…”

Je l’ai mise en lieu sûr entre mes bras câlins.

Et puis l’amour a fait le reste

Mais une autre de ses chansons, Les Casseuses, rappelle que toutes les voisines, même complaisantes, ne sont pas des anges :

Dans l’alcôve, on est bien reçus

Par la voisine du dessus.

Une fois son désir assouvi,

Ingrate, elle nous crucifie…

Le chat de la voisine

Une voisine sans son chat ? Impensable.

Le chat de la voisine

Qui mange la bonne cuisine

Et fait ses gros ronrons

Sur un bel édredon dondon…

C’est en 1959 que René Lagary écrit cette chanson dont Yves Montand assurera le succès. En dépit de son refrain qui ressemble à une comptine pour enfants, il s’agit d’un texte mélancolique, qui évoque le « soldat qui a peur », « le vieillard rejeté aux poubelles de la faim », « l’ouvrier qui pleure la perte de ses doigts », « la jeune fille fanée avant d’avoir aimé »…

Je l’aime, je te quitte…

Malgré internet et les sites de rencontres, la cage d’escalier reste, après les soirées entre amis, la cafétéria du bureau et les discothèques du samedi soir, un des lieux de drague préférés des Français. Avec son lot de drames.

« Elle vit seule depuis que mon père s’est barré avec la voisine le jour de leurs dix-neuf ans de mariage. Symboliquement, on peut dire que c’était fort », raconte à propos de sa mère le narrateur désabusé de Permission, une nouvelle d’Anna Gavalda (Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, Le Dilettante, 1999). J’aime ma voisine, je te quitte pour elle… Au chassé-croisé de l’amour extra-conjugal, c’est ce que l’on pourrait appeler la prime de proximité.

Un truc de femmes !

On imagine que dans la course à l’adultère voisin-voisine, l’homme, ce macho, tient la corde. Pas du tout. Selon une étude menée par le site de rencontres extra-conjugales Victoria Milan (février 2015), ce sont les femmes qui mènent la danse. Avec une réserve, toutefois : elles veulent bien succomber au charme du beau ténébreux du dessus, du dessous ou d’en face, à condition que ce ne soit que l’histoire d’une nuit. L’homme ne doit pas le savoir puisque, pour sa part, il trouve que ce genre de liaison est « trop risqué ». Quand ils se décident à passer à l’action, leurs techniques sont également très différentes. Monsieur préfère sonner à la porte de sa voisine et lui demander si elle a… « du sucre ! » Madame, de son côté, laisse ses rideaux ouverts lorsqu’elle se déshabille. L’invitation, au moins, est sans ambiguïté.

Extrait de "Voisins, voisines", de Francisque Oeschger, aux Editions du Rocher, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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