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Comment Jean-Louis Debré est devenu l’un des hommes qui murmure à l’oreille de Bruno Le Maire
©Reuters

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Le président du Conseil Constitutionnel prodigue souvent ses conseils à Bruno Le Maire. Il l’incite notamment à aller à la rencontre des français et l’a encouragé à lancer sa pétition contre la loi sur l’Education.

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

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Ils se retrouvent pour déjeuner une fois tous les deux mois. Se téléphonent régulièrement. Le jeune et fringuant futur candidat à la primaire des Républicains et le moins jeune mais non moins fringuant président du Conseil constitutionnel ont noué, depuis plusieurs mois, une relation toute particulière. L’un écoute, l’autre parle. Jean-Louis Debré et Bruno Le Maire, en voilà deux que l’on n’imaginait pas amis. Et pourtant. "Il m’a donné de nombreux conseils lors de ma première campagne en 2007 dans l’Eure, il m’a dit d’aller voir les gens, les gens, les gens et de ne me préoccuper ni de mes opposants ni de la presse". L’Eure, c’est l’ancienne circonscription de Jean-Louis Debré. Celui-ci, tout juste nommé Président du Conseil constitutionnel a, dans un premier temps, imaginé la céder à Dominique de Villepin. Apprenant que ce dernier n’en voulait pas, Bruno le Maire a alors proposé sa propre candidature et l’a emporté avec plus de 58% des suffrages. Depuis, le collectionneur de bustes de Marianne et ami historique de Jacques Chirac a, en quelque sorte, pris l’ancien ministre de l’Agriculture sous son aile et continue à lui prodiguer ses conseils d’un air bonhomme : "pas trop vite Bruno, prend le temps. Rencontre les français, écoute leurs maux…"

"Il m’incite toujours à prendre de la hauteur, à ne jamais entrer dans les polémiques stériles, explique Bruno Le Maire. Au moment du texte sur les écoutes et le renforcement du renseignement, il m’a dit : il n’y a aucune hésitation à avoir, il faut le voter. Il sait de quoi il parle, il a été ministre de l’Intérieur. Sur la loi sur l’école c’est aussi lui qui m’a dit : pas d’hésitation, vas-y !" lorsque j’ai imaginé lancer ma pétition. Son conseil le plus récurrent :  Le seul sujet que tu dois porter c’est la France".

L’ancien président de l’Assemblée, qui gravite dans tous les salons parisiens, rapporte aussi à son jeune poulain ce qu’il entend dire de lui, analyse avec lui la manière dont il est perçu. Il l’encourage toujours, joue le rôle de soutien moral. Une relation qui pourrait s’intensifier lorsque le Président du Conseil constitutionnel quittera ses fonctions en 2016. "Mais Jean-Louis Debré n’a pas vocation à intégrer une équipe, ça n’est pas de son niveau, précise Bruno Le Maire. C’est un homme indépendant".

Reste qu’en soutenant Bruno Le Maire, Jean-Louis Debré adresse un nouveau signal à son meilleur ennemi Nicolas Sarkozy. La guerre ouverte que se livre les deux hommes est toujours d’actualité. Une rivalité qui avait atteint des sommets lors de l’invalidation des comptes de campagnes de l’ancien président de la République. Celui-ci avait alors vertement critiqué "les enquêteurs du Conseil constitutionnel". Jean-Louis Debré lui avait alors rétorqué : "Quand des responsables politiques commencent, à droite ou à gauche, à s'en prendre aux juges, c'est un des fondements du vivre ensemble, de la République qui est atteint". Aussi, lorsque Jean-Louis Debré conseille à l’ancien ministre de l’Agriculture d’aller à la rencontre des Français, de prendre de la hauteur, de ne pas entrer dans les polémiques, il n’est pas interdit d’entendre, en creux, une critique à l’égard de l’ancien chef de l’Etat. Et lorsque Bruno Le Maire reconnait qu’il écoute avec attention ce grand gaulliste, il se replace dans son camp d’origine, celui des chiraquiens, et fait taire les rumeurs qui voudraient qu’il ait une alliance avec Nicolas Sarkozy. Un échange de bons procédés.

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