La Terre vers un mini âge glaciaire à cause des tâches solaires ? Pourquoi la rumeur qui s’empare des réseaux sociaux n’a que peu de fondements scientifiques<!-- --> | Atlantico.fr
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Certains chercheurs ont prédit une forte baisse des températures dans les années à venir.
Certains chercheurs ont prédit une forte baisse des températures dans les années à venir.
©DR

Chaud ou froid

Certains chercheurs dont ceux de la NASA, ont prédit une forte baisse des températures dans les années à venir, comparant le phénomène au minimum de Maunder. Une théorie controversée par des études qui prouvent que le réchauffement climatique devrait combler la baisse d'intensité du soleil.

Du début du XVe siècle jusqu’au milieu du XIXe siècle, l’Europe et l’Amérique du nord ont été frappés par un phénomène météorologique peu commun : la petite ère glaciale. Une période pendant laquelle l’intensité du froid hivernal avait considérablement augmenté et au cours de laquelle la durée des étés avait été écourtée. Notamment durant la période que l’on appelle le "minimum de Maunder", approximativement située entre 1645 et 1715. A cette époque les hivers étaient tellement froids que les rivières restaient gelées pendant une très longue durée et que la fonte des neiges se faisait extrêmement lentement. Mais un nouvel âge de glace est-il possible aujourd’hui ? Si l’on en croit les prédictions de certains scientifiques, oui.

Qui dit quoi ?

En 2014 déjà, la NASA indiquait que "quelque chose d’inattendu" se passait avec le Soleil. L’agence américaine avait en effet constaté qu’il présentait les mêmes conditions que celles observées pendant le minimum de Maunder. L’organisation avait également émis la possibilité que les températures mondiales évoluent vers "des modifications majeures". C’est le cas de Richard Harrison du Rutherford Appleton Laboratory, qui avait assuré à la BBC n’avoir jamais "rien vu de tel en trente ans". "Nous allons tout droit vers des hivers très rudes, vers un mini âge de glace", avait-il déclaré.

Le nombre de taches solaires diminue de façon excessive depuis 2011 et les éruptions solaires sont de moins en moins fortes et de plus en plus rares. Ce qui faisait dire à Mike Lockwood de l’Université de Reading que "d’ici à 40 ans", il y aurait "une probabilité de 10 à 20% de retraverser un âge glaciaire tel que durant la période du minimum de Maunder".

La Royal Astronomical Society a récemment rendu public, au meeting national d’astronomie de Lladudno, un modèle de mesure des cycles du Soleil, capable de prévoir les changements de son activité et de sa situation par dizaine d’années. Selon l’institution, les tâches solaires  observables sur le Soleil et qui représentent une activité intense, se seraient depuis quelque temps, affaiblies. Ceci, laissant présager une baisse de l’activité solaire, comparable au minimum de Maunder d’après Valentina Zharkova, professeur de mathématiques à l’Université de Northumbria dans le nord de l’Angleterre.

Selon cette dernière, les cycles solaires sont réglementés par deux ondes magnétiques qui fonctionnent à des fréquences légèrement différentes et une activité inhabituellement faible pourrait être observée dans les prochaines décennies. La chercheuse et son équipe ont ainsi révélé que l’activité du soleil pourrait chuter de 60% d’ici 15 ans. Valentina Zharkova n’évoque cependant pas le phénomène de la petite ère glaciale et n’explique pas l’impact climatique que pourrait subir la Terre face à une telle situation. Et comment le pourrait-elle ?

Merci le réchauffement climatique

Car les conséquences d’un tel phénomène climatique au XVIIème siècle ne peuvent évidemment pas être comparées à celles qui pourraient survenir au XXIème siècle. Les facteurs sont très différents. Certaines études récentes ont en effet conclu que quels que soient les effets d’une éventuelle baisse d’intensité solaire sur la Terre,  le phénomène serait de toute façon controversé par le réchauffement planétaire, causé par les émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, la baisse de température serait bien moins conséquente que le réchauffement climatique qui est prévu dans les années à venir.

Une étude datant de 2010 et publiée dans la revue Geophysical Research Letters prédisait une diminution de la température mondiale d'environ 0,3 degrés Celsius d'ici 2100. Soit trop peu pour compenser la hausse de 1 à 5 degrés prévue par les scientifiques à cause du réchauffement climatique. Ce réchauffement planétaire est l’augmentation de la température des océans et de la surface terrestre. Autrement dit un phénomène encore inconnu au XVIIème siècle.

La théorie de l'ère glaciale impossible à confirmer

Madhulika Guhathakurta, physicien spécialiste du soleil pour la NASA et Daniel N. Baker, directeur du Laboratory for Atmospheric and Space Physics de l'Université Colorado, pensent que personne n’est capable à l’heure actuelle de prédire les réactions du Soleil ou l’impact qu’il aurait sur la Terre si son intensité baissait. " Maintenant que le soleil se rapproche de l'apogée de son cycle magnétique (...) personne ne peut prédire comment il se comportera. Est-ce que l'activité solaire continuera d'être faible, ou, au contraire fera-t-elle rage avec des orages solaires encore plus vigoureux ? Impossible à dire. 

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