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Plaidoyer pour la libre circulation de nos djihadistes
©Capture d'écran vidéo

Les voyages forment la jeunesse

On cherche par tous les moyens à les empêcher de partir. Et pourquoi donc ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La DGRI les cible et les surveille : ils sont plus de 3000 à êtres fichés "S", ce qui veut dire potentiellement dangereux. La PAF (Police de l’Air et des Frontières) est mobilisée pour contrarier leurs déplacements. Une cellule de signalement travaille contre eux jour et nuit sous l’autorité du ministre de l’Intérieur. Il y a même des enseignants spécialement formés pour tenter de les détecter dans les établissements scolaires.

On ne veut donc pas qu’ils partent pour la Syrie ou pour l’Irak. Vu les moyens déployés pour leur barrer la route il doit s’agir d’une grande cause nationale. Eh bien non ! Au risque de briser l’union sacrée il me parait de loin préférable de les laisser partir voire de leur faciliter la tâche.

Ceux qui partent ne vont pas là-bas pour visiter les vestiges de Palmyre (ou plutôt ce qu’il en reste après les travaux de rénovation de Daesh). Ils vont là-bas pour tuer. Pour décapiter. Pour torturer. Pour bénéficier d’esclaves sexuelles yézidis ou chrétiennes. Ils répondent à l’appel du sang et à ce seul appel. Beaucoup de ceux qui partent là-bas vont mourir. Ça fait partie du voyage et c’est prévu par leurs tours-opérateurs Daesh ou Al Qaida. Ils meurent donc. Et alors ? Nous avons bien d’autres morts à pleurer…

Tous ne meurent pas. Certains se délocalisent là-bas pour toujours. D’autres reviennent en France. On ne peut les en empêcher : ils sont citoyens français. Quelques uns d’entre eux passent devant les tribunaux. Des peines très légères de prison pour activités "en liaison avec une organisation terroriste". Rien en effet ne permet de prouver qu’ils ont tué, décapité ou violé.

Peut-être conviendrait-il alors de changer la loi ? Abandonner le motif qui leur vaut actuellement inculpation pour lui substituer "complicité d’assassinats, de tortures et de viols". Ils passeront alors beaucoup plus de temps derrière les barreaux. Ce serait déjà ça. Moins bien que s’ils élisaient domicile pour toujours, vivants ou morts, dans les terres du Califat islamique.

Qu’ils partent ! En plus grand nombre possible. Rester en France les énerve et augmente leur ressentiment. Combien de futurs Merah, Nemmouche, Kouachi, Coulibaly, parmi ceux qu’on assigne ainsi à résidence ? Qu’ils partent ! Et pour chacun d’entre eux qui nous quittera qu’on accueille à leur place un chrétien d’Orient. Un petit, tout petit remplacement qui, lui, sera le bienvenu. 

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