L’autre tabou du sport féminin : quand les règles perturbent les performances<!-- --> | Atlantico.fr
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La douleur provoquée par les règles peut être pelvienne ou lombaire.
La douleur provoquée par les règles peut être pelvienne ou lombaire.
©Reuters

Rivières pourpres

Si les règles en tant que telles ne sont pas un obstacle à la pratique sportive, les effets secondaires qu'elles provoquent peuvent s'avérer très gênants. La prise de poids et les migraines sont les maux les plus fréquents durant cette période.

Carole Maitre

Carole Maitre

Carole Maitre est une gynécologue spécialisée dans les femmes et le sport.

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Atlantico : Les menstruations sont-elles un handicap dans le sport ?

Carole Maitre : Non, du tout. La période des règles chez la femme ne limite pas la performance. Quand le cycle se passe bien, qu’il est régulier, et qu’il ne présente pas de syndromes pré-menstruels il n’y a pas de gêne à l’activité physique sportive. Maintenant, chez certaines femmes il y a des syndromes dus aux règles telle que la prise de poids, les douleurs, les maux de têtes, là on peut être gêné dans la pratique de son sport.

Si le cycle en lui-même ne joue pas sur la performance, les troubles liés aux cycles peuvent quant à eux avoir un impact fort. Quels sont ses troubles ?

Il s’agit surtout des syndromes pré-menstruels qui peuvent être très importants. Certaines adolescentes ne vont pas à l’école à cause de la douleur, donc pour les sportifs, c’est tout autant délicat. La douleur peut-être pelvienne ou lombaire. Il peut également y avoir une prise de poids et une grande fatigue pré-menstruelle. Tous ces troubles peuvent avoir un impact sur l’activité physique. Ses troubles vont surtout gêner l’entrainement avant la compétition. En cours de compétition, certaines femmes ressentent moins de douleurs car il y a, en cas d’effort intense, une sécrétion des endorphines qui permettent de calmer la douleur.

Quelles solutions la médecine propose t-elle pour apprendre à les gérer ?

Ses troubles sont liés à des cycles irréguliers, nous allons donc donner un traitement pour régulariser les cycles. Ils peuvent également survenir dans un contexte d’insuffisance en progestérones, ce qui va accentuer les douleurs. Nous allons alors corriger cette carence par un traitement de 10 jours par mois. Enfin, pour les douleurs, nous utilisons aussi de l’homéopathie. Dans la cadre des activités sportives, ses médicaments ne sont pas sources de dopage. Il ne faut pas hésiter à consulter, même si cela ne semble pas primordial, une femme ayant traité ses symptômes peut vraiment gagner en confort.

La pilule peut-elle être une réponse ?

La pilule sera proposée comme moyen de contraception, et uniquement pour cela. En fonction des activités sportives, on choisira une pilule plus adéquate, mais elle ne sera proposée seulement qu’en cas de contraception. Si c’est le cas, c’est vrai que la pilule, en mettant les ovaires au repos, limite les fluctuations hormonales.

Selon les disciplines est-ce que certaines femmes sont plus handicapées que d’autres ?

Oui, tous les sports à catégorie de poids, comme le judo, l’aviron, la lutte… Il est certain que si une femme prend du poids avant ses règles, elle va parfois avoir du mal à rester dans sa catégorie de poids. Aussi, si nous sommes en préparation de compétition, ses syndromes peuvent être handicapants pour tous les sports.

Quelle est la proportion de femmes sportives qui sont concernées par des troubles aigus au cours de compétition ? 

Une étude a montré qu’environ 40% des femmes sportives avaient des douleurs importantes, 27% sont gênées au cours de leur compétition et que 3 femmes sur 4 avaient des syndromes pré-menstruelles assez importants.

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