Chroniques du Tour de France : le vent, cette variable essentielle pour les cyclistes sous-estimée par les téléspectateurs

Jeudi 4 juillet 2013

Aix – Montpellier : 176,5 km

Il y aura aujourd’hui, entre Aix et Montpellier, un mec avec lequel il faudra compter : le vent. Le vent est le dieu le plus capricieux qui soit.

Tantôt, il est de face, tantôt il est de trois quarts, tantôt il est de dos, tantôt il tournoie. Toujours il sème le souk : le peloton s’allonge, s’étire, se rompt en plusieurs morceaux, et malheur à celui qui n’est pas dans le groupe de tête.

Car, pour recoller, il faudra se mettre à la planche et bouffer du vent. En vain. « Le prince possède tout sauf le vent », dit Victor Hugo.

Moi, je connais des princes qui, sur leur vélo, sont capables de résister aux assauts du vent et au retour du peloton.

Je me souviens de Jacky Durand dévorant le ruban, le bandana secoué par le vent. Je me souviens de l’inusable Jens Voigt, toujours devant, toujours à bloc.

Et je me souviens de Thomas Voeckler, boxant le vent et résistant au retour du peloton du côté de Perpignan en 2009. Les coureurs n’aiment pas le vent. Mais, quand il souffle, les costauds sortent. Vive le vent !

Extrait de "A chacun son tour - chronique du tour de France suivi de Roue libre", de Christian Laborde, publié chez Robert Laffont, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.