Pourquoi lire l’avenir dans la paume de la main est beaucoup moins folklorique que ce que vous imaginez

Montre-moi ta main, je te dirais qui tu es. Liée à la chiromancie, l'étude de la main et sa corrélation avec le mental d'une personne fait doucement rire. Beaucoup ont tenté de déterminer leur avenir dans les sillons de la paume comme les Hommes le font depuis plusieurs milliers d'années, d'Aristote à aujourd'hui en passant par le Moyen-Age. Autant, l'affirmer clairement : le futur ne s'inscrit pas dans les mains, en tout cas pas sur le plan scientifique. De la même façon, aucune étude n'a trouvé de lien entre la personnalité et les lignes de main. Pourtant, celles-ci restent assez mystérieuses. Comme les empreintes digitales, elles varient de façon plus ou moins importante en fonction des individus. Pour l'immense majorité de la population, les principales lignes de la main sont au nombre de trois, symbolisées dans le folklore par la ligne de cœur (la plus haute), la ligne de tête (celle au milieu) et la ligne de vie (la plus près du poignet). Si des voyant(e)s assurent pouvoir en déterminer les traits de caractères, les médecins se contentent de les expliquer par la flexion de la paume. La ligne de cœur correspond à la jonction entre les métacarpes et les premières phalanges, celle de vie à la mobilité du pouce…

Mais il existe des cas où un seul pli existe, au lieu de trois. En fait, les sillons de la main sont intimement liés à la génétique et la présence d'un pli unique chez le nouveau-né est souvent le symptôme d'un syndrome important comme les différentes formes de trisomie, l'alcoolisation fœtale ou encore une maladie congénitale. Ainsi, une étude de 2001 a relevé des anomalies importantes dans les lignes et sillons de la main chez des personnes affectées par de graves maladies oculaires congénitales.


Un pli unique dans une maine adulte

Plus controversée, certaines anomalies pourraient annoncer l'apparition de la schizophrénie chez un individu mais les études ont tendance à se contredire sur les résultats. En revanche, des universitaires américains ont remarqué que des adultes qui développaient du diabète après 50 ans présentaient des anomalies apparues dès leur formation dans le ventre de leur mère.

Mais la main a d'autres secrets moins dramatiques. Pour cela, il faut se tourner vers les doigts en utilisant l'indice de Manning, du nom du chercheur qui a démontré les différences de taille de doigt entre les hommes et les femmes. Cela a notamment permis de déterminer à quel genre appartenait les empreintes dans les grottes préhistoriques.

L'indice de Manning se juge entre l'index et l'annulaire (2D et 4D). Si les deux sont de taille égale, alors l'indice est de 1. Si l'index est plus grand, le chiffre sera supérieur à 1 et si c'est le contraire, il sera inférieur à 1. Pour les femmes, le rapport moyen est environ de 1 et il est de 0,96 pour les hommes, ce qui signifie qu'une majorité d'entre eux ont un annulaire plus grand que l'index. Ce qui est d'ailleurs une bonne nouvelle pour eux.

C'est l'heure de l'expérience : il suffit de poser sa main droite à plat et tenter de décrire la différence. Il semble que la testostérone et les œstrogènes jouent un rôle très important lors de la formation du fœtus. L'hormone masculine allonge l'annulaire, tandis que l'hormone féminine accentue l'index.

A partir de là, de nombreuses études ont démontré les différences de caractères  en fonction de l'indice de Manning. Celle qui flattera le plus les hommes (ou qui leur donnera honte, en fonction de sa main) est la corrélation entre l'importance de l'écart entre un annulaire très grand par rapport à l'index et celle de la taille du pénis… Plus l'écart est grand, plus le sexe suivra. De la même façon, ceux qui ont un D4 plus grand que leur D2 seraient plus attractifs car les femmes seraient naturellement attirées par des visages virils (car chargés en testostérone). Cette prédominance de l'hormone masculine montre que ces mêmes hommes sont aussi plus agressifs et moins fidèles, comme l'ont récemment montré des universitaires britanniques. Des affirmations qu'il faut néanmoins prendre avec des pincettes, comme le précisent les auteurs : "le comportement humain est influencé par de nombreux facteurs, tels que l'environnement et l'expérience de la vie, et ce qui se passe dans l'utérus pourrait avoir seulement un effet très mineur sur une chose aussi complexe que les relations sexuelles."



Et le succès des "grands annulaires" se vérifient aussi chez les femmes. Une étude russe, publiée en mai dernier, montre que la dose de testostérone accrue pour ces femmes leur donne plus de confiance et leur permet de convoiter des métiers majoritairement occupés par des hommes comme des fonctions de dirigeants. Un plus grand index serait, au contraire, le signe d'une attirance pour des stéréotypes féminins comme le métier d'enseignante ou d'infirmière.

En revanche, les hommes qui ont un index plus important auraient 33% de chances en mois de développer un cancer de la prostate… mais plus de probabilités de devenir schizophrènes ou d'avoir des problèmes cardiaques.

Quant aux hommes dont l'index et l'annulaire ont la même taille, ils pourront se consoler en se disant qu'ils possèdent un sperme de meilleure qualité. Evidemment, toutes ces affirmations restent des tendances et ne se vérifient pas toujours mais elles peuvent donner une idée de la personnalité de l'individu.