Les Grecs souffrent-ils un peu, beaucoup, énormément... pas du tout ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Le peuple grec souffre de la crise économique que leur pays traverse.
Le peuple grec souffre de la crise économique que leur pays traverse.
©Reuters

Une histoire d'hommes

Difficile de le savoir. Ça dépend qui parle d'eux…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La population grecque souffre. Enormément sur Mediapart, beaucoup sur Causeur, un peu moins sur Atlantico. Pour Libération les Grecs sont un peuple fier et courageux. Pour Le Figaro il s'agirait plutôt de fainéants dont le métier est la mendicité.

Il n'est pas contestable que la population grecque souffre. Mais qui en est responsable ? Même sur Atlantico – site dont l'excellence économique n'est pas à démontrer- on a du mal à se faire une idée. Faire des va-et-vient entre Jean-Marc Sylvestre et Nicolas Goetzmann donne en effet le tournis, même s'il est vrai que l'un et l'autre manie bien la langue française.

Pour me faire une opinion objective sur la question, j'ai empilé les uns sur les autres des livres de Keynes et de Friedmann. J'en attendais un heureux évènement. Peine perdue : ils ont obstinément refusé de s'accoupler! Alors pour ne pas sombrer dans la dépression la plus glauque j'ai revisionné quelques sketchs de Coluche. Et grâce à lui j'ai tout compris à la crise grecque.

C'est l'histoire d'un mec qui était caïd dans un bled nommé Athènes, un endroit totalement délabré, mais avec de très beaux vestiges. Le mec avait entendu parler d'un grand caïd, un important capo-mafioso, installé à Bruxelles. Il décida de lui faire allégeance.

Flatté, le grand caïd accepta sa demande car il avait entendu parler de Socrate, Platon et Démosthène. Le petit d'Athènes en profita aussi pour geindre : "Mes hommes vont nu-pieds, ils ne mangent pas à leur faim et deviennent chétifs. Aide-moi!" Grand seigneur, le capo-mafioso bruxellois lui fit un gros chèque. Le caïd athénien s'empressa d'acheter à ses hommes des lunettes Ray-Ban, des polos Ralph Lauren et des Nike.

Cette habitude se transforma en deuxième nature. Des chèques, encore des chèques, réclamait le petit caïd. Et le capo-mafioso signait. Car il craignait que les hommes de la section athénienne aillent voir ailleurs chez un autre capo-mafioso.

Puis vint le jour où le mec de Bruxelles s'aperçut que ses caisses se vidaient dangereusement. Il convoqua le mec d'Athènes : "rend moi mon oseille!" Ce qui fut fait. Et pour rembourser, le petit caïd vendit les Ray-Ban, les polos, les baskets etc. Ses hommes rentrèrent dans une colère noire. La révolte éclata et le petit caïd fut exécuté.

Un nouveau, tout frais tout beau, prit sa place. Son couronnement fut accompagné -de mirifiques promesses : "Vous aurez de nouveau vos Ray-Ban, polos, etc." Et comme il avait un sacré culot, il appela le mec de Bruxelles : "J'ai encore besoin d'oseille". Le Bruxellois hurla : "Tu me rembourses d'abord, et t'oublie aussi sec les promesses que tu as faites à tes hommes!" Le caïd athénien ne se démonta pas : "Bien sûr, mais il faut que tu me donnes encore du fric pour que je puisse te rembourser. Sinon je me casse."

Le capo-mafioso crut qu'il allait devenir fou. Mais en même temps il avait la trouille que le caïd athénien parte : d'autres pouvaient en effet être tenté de l'imiter. Il promit de la thune mais réclama que son (ex?) subordonné se serre la ceinture. Le petit caïd l'envoya balader. On en était là, avant l'affrontement final. Une histoire de mec on vous le dit. Des hommes, des vrais ? Pas sûr. 

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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