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Paroles de flic : comment "la Corse a l’art d’enfanter des bandits de stature et de charisme"
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Bonnes feuilles

Charles Pellegrini est né dans un petit village corse. Il a eu assez tôt la « vocation » policière, chose plus fréquente qu’on ne le croit sur l’île de beauté. Car, si l’on entend souvent parler des gangsters corses, il faut remarquer que les policiers de haut rang d’origine insulaire ne sont pas rares. Se connaissent-ils ? S’apprécient-ils ? Est-ce que leurs racines et leurs contacts leur sont utiles ? Extrait de "Flic et Corse-Grosses affaires et coups tordus", de Charles Pellegrini, publié aux éditions du Toucan (2/2).

 Charles  Pellegrini

Charles Pellegrini

Charles Pellegrini a fait une carrière policière en Corse.

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Oui, la Corse a l’art d’enfanter des hommes, bandits ou pas, de stature et de charisme. Que ces personnages prennent une importance particulière parce que leurs épopées se déroulent précisément dans cette île dont on pense avoir tout dit, je n’en doute pas.

L’histoire de Marcel Lorenzoni est de cette veine, grandiloquente, dramatique et pour certains héroïque. Un parcours qui commence pourtant sous les meilleurs auspices.

Marcel Lorenzoni est natif de Poggio Di Lozzi, en Haute-Corse.

Après son bac, il se lance dans des études de médecine à Marseille qu’il abandonne en troisième année – alors qu’il a choisi une spécialisation en dentaire – pour entrer, aussi étonnant que ça puisse paraître, chez les parachutistes du 1er RPIMA de Bayonne. Visiblement, une carrière dans l’armée l’attire bien plus que l’ouverture d’un cabinet d’arracheur de dents. Aussi intègre-t‑il ensuite l’École Nationale des Sous-Officiers de Saint-Maixent. Puis, c’est l’École d’Application d’Infanterie de Montpellier. Classé parmi les premiers, il incorpore pour finir le 3e RPIMA de Carcassonne qui le fera sergent-chef.

Très tôt sensibilisé aux thèses du nationalisme français – comme, du reste, bon nombre des futurs leaders de la cause indépendantiste corse – Lorenzoni flirte avec l’extrême droite continentale. Mais ce garçon est avant tout un activiste bouillonnant et il est vite déçu par l’esprit jacobin de ses camarades.

Lorsqu’il quitte Carcassonne, c’est pour rentrer dans son île où il va commencer à s’intéresser de près à la lutte pour l’indépendance. Voilà comment il entre dans les rangs de l’ARC et s’y fait vite une place.

Le 21 août 1975, Marcel Lorenzoni fait partie des douze hommes armés qui descendent à Aléria à la suite d’EdmondSimeoni. Comme ses camarades, il prend de plein fouet la violence de l’opération. Mais il arrive à s’extraire de la mêlée et à s’enfuir.

Cette fuite dans le maquis va lui permettre d’échapper à la peine de quatre ans de prison prononcée en 1976 par le juge en charge de l’affaire. Elle va aussi le radicaliser. Quelques jours après l’énoncé du verdict, Lorenzoni est arrêté en région parisienne. Soupçonné d’avoir déposé une bombe dans un dépôt pétrolier à Gennevilliers, il est condamné et incarcéré à Fleury-Mérogis. À peine a-t‑il mis le pied dans sa cellule, qu’il entame une grève de la faim. Il finira par obtenir sa relaxe l’année suivante.

condamné et incarcéré à Fleury-Mérogis. À peine a-t‑il mis le pied dans sa cellule, qu’il entame une grève de la faim. Il finira par obtenir sa relaxe l’année suivante.

Extrait de "Flic et Corse-Grosses affaires et coups tordus", de  Charles Pellegrini, publié aux éditions du Toucan, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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