Tragédie des migrants : et si on demandait au Qatar de mettre la main à la poche ? <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Le Qatar n'y est pas pour rien dans le malheur qui frappe des millions de réfugiés syriens et irakiens.
Le Qatar n'y est pas pour rien dans le malheur qui frappe des millions de réfugiés syriens et irakiens.
©Reuters

Un peu de solidarité SVP !

Pourquoi ce pays ? Parce qu'il est très riche. Et aussi parce qu'il n'est pas pour rien dans le malheur qui frappe des millions de réfugiés syriens et irakiens.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Les migrants sont des êtres humains. Des hommes et des femmes contre lesquels tout n'est pas permis. Des hommes et des femmes qu'il faut sauver de la mort, de la misère et de la faim. Ils sont des centaines de milliers qui se jettent dans une aventure souvent désespérée à bord d'embarcations de fortune. Ils sont nombreux aussi à traverser à pied la Grèce, la Bulgarie, la Serbie, dans des conditions épouvantables. Un seul but : les pays de l'Union Européenne.

C'est la géographie qui veut ça : juste la Méditerranée à traverser, des côtes libyennes à Lampedusa il n'y a pas loin. Entre mourir peut-être en mer ou mourir de faim là d'où ils viennent, leur choix est fait. Et ils continueront à venir, en nombre, une marée humaine que rien ne dissuade et ne dissuadera pas.

Mais nous ne pouvons pas  -  et parfois ne voulons pas – les accueillir tous. Alors l'Union européenne roule des mécaniques en annonçant que, si nécessaire, les bateaux des passeurs seront bombardés et détruits. Une gesticulation grotesque et pathétique : jamais le Conseil de sécurité des Nations unies (dont les dirigeants européens disent attendre le feu vert) ne donnera son accord pour une telle opération. Alors que faire ? Mettre des barbelés partout ? Miner les frontières alors qu'il n'y en a plus ? Recoloniser les côtes africaines ?

Evidemment que non. C'est inenvisageable. Alors que faire ? Faire en sorte que le drame des migrants cesse d'être réduit à une tragédie européenne. Car il s'agit bien là d'une tragédie internationale, mondiale. Tout le monde est concerné, et en premier lieu les pays arabes. Ces derniers ne peuvent s'en laver les mains avec un "ouf, Lampedusa c'est en Italie"

La vie d'un migrant, la vie de tout être humain, n'a pas de prix. Pourtant elle a été chiffrée par les instances européennes. Les opérations de sauvetages Mare Nostrum et Triton ont coûté 140 millions d'euros pour 170 000 migrants secourus. Autre chiffre, calculé celui-là par les autorités françaises : l'expulsion d'un migrant clandestin (frais de garde, escorte, etc.) revient à peu près à 27 000 euros par individu. Il y en a eu comme ça, à peu près 20 000.

On pourrait imaginer autre chose. Le Qatar et tous les émirats du Golf Persique, croulent sous leurs pétrodollars. Les migrants sont presque tous de la même confession que les émirs au pouvoir. Un peu de solidarité de leur part serait bienvenue. Combien de migrants peut-on nourrir et loger avec le seul salaire de Zlatan Ibrahimovic ( 1 million 200 000 euros par an) ? Combien de milliers d'entre eux pourraient être aidés et sauvés avec le prix d'un seul Rafale (le Qatar en a acheté 24) qui vaut  50 millions pièce ?

Il est hors de question pour autant d'exiger des émirs du Golfe qu'ils accueillent les migrants. Ils n'en veulent pas. Les migrants non plus. Car ils savent qu'ils seraient traité là bas comme la main d'œuvre étrangère – Pakistanais, Bengalis, Philippins – c'est-à-dire comme des bêtes. On demande juste aux émirats de sortir quelques milliards de leurs poches pour construire et entretenir des centres d'hébergements décents.  Mais où ? Par exemple, en Algérie, au Maroc, ou en Tunisie. C'est en Méditerranée, donc pas loin du tout pour les migrants ! 

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !