Les banquiers anglais pensent qu'il sont trop payés (mais ne changent rien)<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Les banquiers anglais pensent qu'il sont trop payés (mais ne changent rien)
©

Too Much !

Une étude commandée par le Saint-Paul’s Institute de Londres se penche sur les valeurs morales de la City à l'occasion du 25ème anniversaire du "big bang londonien" de la dérégulation de la place financière britannique. 66% de ceux qui y travaillent estiment que les traders sont trop payés et les professeurs pas assez - selon 70% de l'échantillon.

Il y a vingt-cinq ans, les banquiers de Londres avaient encore la réputation de "gentlemen". Il a suffit d’un jour pour les transformer en "golden boys" : le 27 octobre 1986, le gouvernement de Margaret Thatcher a fait passer un ensemble de mesures de libéralisation des marchés financiers. Ce jour est resté célèbre comme le "Big Bang de Londres" : l’explosion de l’activité de la City.

L’Eglise anglicane se demande aujourd’hui ce qu’il est advenu des valeurs morales de la City, vingt-cinq ans après ce fameux Big Bang. Le Saint-Paul’s institute de Londres vient de publier une étude de 24 pages sur "les perceptions de l’éthique à la City aujourd’hui".

Résultat, les deux tiers des banquiers estiment qu’ils gagnent trop d’argent et ce trait est encore plus marqué chez les femmes de la City. Ces mêmes banquiers pensent à 70% que les professeurs, eux, ne sont pas assez payés.

Ceci étant dit, 64% des banquiers reconnaissent qu’ils exercent ce métier principalement pour l’argent. "Le plaisir de travailler" arrive en seconde position dans la liste des raisons évoquées, mais bien derrière en terme de pourcentage à l'exception des personnes âgées de plus de 55 ans qui le mette en première position. Les trois quarts des professionnels des services financiers estiment aussi que l’écart entre riches et pauvres en Grande-Bretagne est trop important.

70% des salariés de la City considèrent que les gros bonus devraient récompenser leur succès à long terme et pas des performances à court terme. 58% sont d'ailleurs convaincus que la culture de leur secteur est trop court-termiste et 70% que la pratique des bonus élevés encourage fortement à prendre de grands risques.

L’étude, qui s’est penchée sur la pratique religieuse des banquiers, révèle enfin que "41% des professionnels des services financiers de Londres croient en Dieu. (…) Mais les résultats montrent qu’ils sont peu pratiquants : 47% des personnes interrogées déclarent ne jamais assister à un service religieux, à part lors d’une occasion particulière. 76% des interrogés ne pensent pas que la City devrait être plus à l’écoute de l’Eglise."

Pour 30% des banquiers, devenir riche ou faire fortune ne change en rien les valeurs morales d'une personne, 34% considèrent que cela a un impact positif et 28% un impact négatif.

Quant à la dérégulation des marchés financiers -dont un tiers des banquiers considèrent qu'elle n'a pas eu véritablement lieu- un professionnel de la City sur deux estime qu'elle a eu un effet négatif sur les comportements éthiques de leur secteur contre un tiers qui pense que la dérégulation n'a rien changé de ce point de vue là et 16% qui affirme qu'elle a eu un impact positif.

L’église anglicane est connue pour ses positions régulières, bien que mesurées, sur les questions sociales. L’Institut Saint-Paul a commandé cette étude à l’Institut de recherche ComRes car elle estime que le salaire des professionnels de la City est "à côté de la plaque", comparé à celui des autres professions et que cela entraîne une "fracture dérangeante" au sein de la société.

Cette publication intervient après la crise provoquée par le mouvement "Occupy Saint-Paul". Courant octobre, les indignés britanniques se sont en effet installés sur le parvis de la Cathédrale. Leur nombre augmentant rapidement, elle a dû fermer ses portes quelques jours. Les membres de l’église se sont alors divisés sur l’attitude à adopter face aux manifestants. Cette crise a poussé trois d’entre eux à démissionner, dont le doyen, qui demandait leur départ. Les manifestants ont finalement été autorisés à camper jusqu’au Nouvel An.

Sur son site, le quotidien britannique The Guardian publie une photo à 360° du parvis de la cathédrale occupée.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !