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Si vous voulez de la croissance, créez-la !
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EDITORIAL

La crise que nous connaissons aujourd'hui marque un changement d'époque et l'occasion de réinventer de nouveaux modèles. Alors, pourquoi ne pas créer sa propre entreprise ?

Alain Renaudin

Alain Renaudin

Alain Renaudin dirige le cabinet "NewCorp Conseil" qu'il a créé, sur la base d'une double expérience en tant que dirigeant d’institut de sondage, l’Ifop, et d’agence de communication au sein de DDB Groupe.

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Cette année 2011 est décidément exceptionnelle. Une année de révélation d'une transition obligatoire, sans cesse repoussée, déniée psychologiquement tant, bien sûr, l'après reste incertain, car il est simplement à inventer. Comme toujours, on voudrait que le monde change… pour les autres. Comme on souhaite réduire la dette... sauf si un plan de rigueur a l'outrecuidance d'affecter son quotidien, comme le traduisent depuis lundi les critiques de tous bords.

Davantage encore qu'en 2008 et sa crise financière, que l'on a cru pouvoir noyer sous des Canadairs de liquidités sans pour autant en éteindre les braises ou condamner les pyromanes, l'année 2011 est une année charnière, un point pivot. C'est l'année de la prise de conscience systémique, du besoin profond de changement de paradigme, de modèle. Fukushima traduit le risque environnemental en risque sanitaire, économique et énergétique, le printemps arabe renverse les dictatures, les États sont au bord du dépôt de bilan, la crise grecque (2% du PIB européen) remet en cause 50 ans de construction européenne, le sentiment de défiance et d'irrespect est omniprésent, la croissance (le seul carburant connu à ce jour du modèle) hoquette (en Europe) comme un moteur au bord de la panne sèche … une année schumpétérienne de destruction créatrice, qui doit être créatrice.

Les opinions publiques n'arrêtent pas de dire dans les enquêtes de toutes sortes qu'elles ne font confiance qu'à elles-mêmes, que les citoyens sont les premiers acteurs du changement, que leurs comportements dictent les choses, qu'ils savent mieux que l'État … alors qu'ils le prouvent ! Tant mieux si les leaders politiques et économiques font face aux difficultés et s'investissent pleinement dans leur mission, c'est bien le moins qu'on attend d'eux, mais que cela n'empêche pas chacun de prendre ses responsabilités individuelles. C'est valable tout aussi bien pour le citoyen, le consommateur, le salarié, l'élu, l'entrepreneur ou qui que vous soyez. L'avenir est à réinventer, il est à entreprendre, et même surtout à co-entreprendre.

Car c'est un autre enseignement flagrant de cette année 2011, encore démontré dans le dernier épisode du G20 ce week-end : tout est lié, évidemment. Nos économies, nos relations commerciales, notre environnement écologique, nos revendications sociales et démocratiques, nous vivons sur une planète poreuse, et à somme nulle. Le fameux découplage évoqué entre les États-Unis et la Chine au début de la crise financière n'a pas eu lieu. Mais si, à travers des économies connectées, ces découplages horizontaux n'existent pas, il faut souhaiter le découplage vertical, qui peut être vertueux. Ce découplage, c'est celui de nos sphères micro-économiques vis à vis des grands écosystèmes macro-économiques, c'est le sentiment, l'illusion, la prétention peut-être, de pouvoir vivre autre chose, différent de l'image globale renvoyée tous les jours. Pour continuer à entreprendre, pour réamorcer la pompe non pas par le haut, par la dépense publique, mais de l'intérieur, par l'innovation et le dynamisme entrepreneurial. Si vous voulez de la croissance, créez-la ! Si vous voulez un nouveau modèle, inventez-le ! Si vous voulez des entreprises plus respectueuses du social et de l'environnement, agissez autrement et dictez vos conditions !

Si la dépense publique a peut-être amorti la crise en France, représentant 56% de notre PIB en 2010, elle ne créera pas la reprise, c'est un amortisseur qui ne rebondit pas. La crise des dettes publiques, c'est aussi l'hallali des États providence. Cette assistance publique de l'économie est à bout de souffle, surtout d'argent. C'est donc bien du marché, accusé du pire, que doit aussi venir le meilleur, la création de richesse si indispensable à la redistribution souhaitable et nécessaire, avec en plus la nécessité de créer une richesse d'une autre nature, durable et non plus sélective et exclusive.

La croissance a longtemps été considérée comme un facteur de progrès, elle est devenue synonyme de destruction, environnementale et sociale. Parallèlement le progrès est devenu davantage technologique que social. L’enjeu des prochaines années ne sera pas de préserver les business modèles anciens, mais de laisser les nouveaux se révéler et se développer. Quand tant d’entreprises se félicitent souvent d’être centenaires, il faut aussi encourager la création et le développement de nouvelles quand aucune n'a moins de 30 ans dans le top 100 français pour les deux tiers aux États-Unis. Aujourd'hui je crée mon entreprise, comme il s'en crée environ une par minute en France (même un peu plus, gardez ce point de repère), pour représenter une entreprise de moins de 20 salariés ... comme 97% des entreprises en France (autre point de repère souvent méconnu).

Comme les quelques entreprises (dont effectivement la mienne) qui sont nées pendant que vous lisiez cet article, souhaitons-leur chance et succès, qui sera inévitablement collectif. Ces derniers temps, les Français s'enorgueillissent d'une très bonne vitalité démographique, tant mieux, ils doivent aussi démontrer leur vigueur économique, sans viagra public, en rupture de stock.

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