Une Europe allemande est née

Le moteur franco allemand est cassé explique Jacques-Pierre Gougeon dans le Monde daté du 01/11/2011. Malgré la présentation qui a été faite des travaux du G20, la mise en scène systématique par la diplomatie française des rencontres franco allemandes ne suffit plus à cacher, selon lui, un malaise inquiétant et croissant entre les deux pays.

Une Europe allemande est née estime, de son côté Marta Dassù de La Stampa à Turin. Le projet de l’Allemagne n’est pas de défaire l’Europe, mais de la reconstruire aux conditions allemandes. Une Europe à plusieurs niveaux devrait voir le jour autour d’un noyau interne fondé sur l’Euro et sur des institutions en partie séparées de celles de l’Europe des vingt sept.

La crise actuelle est atypique

Le propre de cette crise est de se dérouler de façon totalement inattendue, comme l’a montré le dernier sommet du G20. Jean-Marie Colombani dans son émission « La Rumeur du monde »sur France Culture prédit d’ailleurs que les gouvernements d’Union Nationale vont se multiplier en Europe, y compris en France où le résultat des prochaines élections présidentielles ne sera pas forcément unicolore…

« L’histoire ferme la porte du pouvoir à la gauche ; la crise de la dette la verrouille à double tour » écrit, dans le dernier numéro de la revue Commentaire, Dominique Reynié directeur de Fondapol. La gauche social démocrate dit il, est partout en perte de vitesse en raison de la globalisation et de l’épuisement de l’état providence. Dans ce mouvement historique la gauche perd sa raison d’être et ses électeurs…

Les mouvements « occupy Wall Street » se trompent en partie de cible. C’est la position que développe Niall Fergusson, Professeur à Harvard, dans son dernier livre « Civilisation the west and the rest ». Le vrai sujet c’est bien celui de la mondialisation qui est en train de mettre fin à 500 ans de suprématie occidentale. Les emplois industriels ont été délocalisés et très peu a été fait pour procurer des emplois aux classes moyennes.

La Grèce est soumise à une cure d’austérité sans précédent comme le montre Marie Charrel dans le dernier numéro de Capital. Les dépenses publiques ont été sabrées (-11,2% en points de PIB sur 2010/2012), les retraites ont été laminées avec l’âge légal de départ à la retraite relevé à 65 ans et des pensions réduites de 10 à 15%, la rémunération des fonctionnaires a été guillotinée de 20 à 40%, les effectifs publics vont être réduits de 20% en deux ans. On voit bien en regardant ces chiffres  que les plans d’austérité doivent absolument être accompagnés de mesures qui permettent de relancer la croissance…         

L’entrepreneur doit être plus favorisé que le rentier

Il n’ya plus assez d’entrepreneurs en Europe nous dit Charles Gave Président de GaveKal à Hong Kong. Le rentier a été trop favorisé par rapport à l’entrepreneur comme le montre le comportement de l’indice DAX en Allemagne. Depuis 1998, il a réalisé une performance de 50% inférieure à celle des obligations.  Un mouvement dans l’autre sens doit absolument se produire, seuls les entrepreneurs pourront créer les emplois dont on a besoin dans les années qui viennent.

Certaines classes d’actif deviennent attractives

Les actions européennes méritent d’être achetées dans les niveaux actuels. Telle est la conviction de Christopher Potts stratégiste chez Cheuvreux la filiale de courtage du Crédit Agricole. Pour lui c’est l’Allemagne qui dirige l’Europe et la France sait désormais ce qu’elle a à faire pour ne pas perdre pour sa dette sa notation Triple A

Les banques européennes sont devenues sous évaluées par les marchés. C’est une opinion partagée par de nombreux analystes du secteur bancaire notamment Dirk Becker de Kepler Equities.

Le Brésil est de nouveau recommandé à l’achat par certains gérants de fonds spécialisés sur les marchés émergents (notamment Antoine van Agtmael de Ashmore EMM et Paul Attwood de Huntington Global Select Markets Fund). Christopher Williams de Barron’s consacre d’ailleurs au Brésil la couverture du grand magazine américain Barron’s

Les mines d’or côtées en bourse ont un retard important par rapport au cours de l’once d’or. Chris Wood, stratégiste chez CLSA à Hong Kong nous rappelle que la capitalisation boursière des trois plus grandes mines du monde (Newmont Mining, Barrick et Ashanti) n’est que de 101 Md$.