Rigueur : préférerez-vous les recettes de droite ou de gauche ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Rigueur : préférerez-vous les recettes de droite ou de gauche ?
©

Présidentielle 2012

Les mesures d'austérité annoncées hier par François Fillon ont relancé le débat sur la façon pour l'État de réaliser des économies. Désormais, à droite comme à gauche, la bataille se joue autour de la crédibilité dans la maîtrise des dépenses publiques.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

Voir la bio »

On le pressentait, c’est devenu une certitude : nous allons vivre une drôle de campagne présidentielle et la présentation du deuxième plan de rigueur en trois mois en a livré un avant goût. Puisque nous sommes officiellement entrés dans l’ère de la rigueur, les promesses de cadeaux devraient faire place aux annonces de tours de vis. Ces mesures d’austérité seront évidemment différentes pour la droite et la gauche. Aux candidats de persuader les électeurs du bien fondé de leurs propositions respectives. Et en attendant d’abattre leur jeu et d’entrer dans le détail des chiffrages, les protagonistes et leurs camps respectifs s’affrontent sur le terrain de la crédibilité, et de la «confiance » qu’inspire leur champion.

Les électeurs, seront-ils sensibles au plaidoyer de François Fillon pour qui la politique de rigueur est un acte de courage, la marque du sens de la responsabilité de Nicolas Sarkozy qui, en dépit de la période pré-électorale, ose procéder à de douloureux réajustements budgétaires ? L’expérience du Président de la République qui a surmonté les crises est vantée à longueur de déclaration.

L’argument sera-t-il payant, ou les électeurs préfèreront-ils entendre les accusations de François Hollande ou de François Bayrou qui accusent Nicolas Sarkozy d’avoir creusé la dette pendant son quinquennat en appliquant une politique fiscale de « cadeaux aux riches » inopportune ? Pour eux ce nouveau plan n’est qu’« improvisation », « incohérence »et « injustice », et pour enfoncer le clou, ils jouent les Cassandre et en annoncent un troisième au courant de l’hiver.

Comment distinguer le bon grain de l’ivraie lorsque tout le monde se targue de vouloir préserver la croissance et l’emploi, mais avec des recettes totalement opposées (allègement des charges à droite, suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires pour la gauche par exemple)? Coté gouvernement on table entre autres sur l’accélération de la réforme des retraites, la suppression de l’avantage Sellier, la hausse, fut-elle minime du taux réduit de la TVA, ou encore l’augmentation de l’impôt sur les sociétés. A Gauche on met en avant la suppression de la Loi TEPA, l’abrogation de la réforme de l’ISF, la suppression de la plupart des niches fiscales, mais surtout la promesse d’une grande réforme fiscale. Car les experts des deux bords savent qu’il bien qu’il ne suffira pas de taxer les riches ou de prendre des mesures ponctuelles pour combler le déficit abyssal de la France.

Alors, en attendant que les électeurs se prononcent, rien de tel qu’une polémique autour d’une mesure qui frappe les esprits : François Fillon a donné le « la » avec l’annonce du gel des salaires des ministres et de celui du chef de l’Etat. Mesure qualifiée « d’hypocrite » (les salaires des membres du gouvernement sont gelés de fait), par François Hollande qui a abattu sa propre carte : pour lui ce ne sera pas un gel, mais une baisse de 30% de leurs rémunérations. D’ailleurs, dans la journée de lundi, une poignée de députés UMP, saisis par la vertu, ont eux aussi réclamé une baisse de leur propre salaire au nom de l’exemple. Symbolique ou dérisoire ? En tous cas révélateur d’un véritable désarroi face à une crise que les esprits les plus avisés n’ont pas vu venir ou ne l’ont pas imaginée d’ une telle ampleur.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !