Beur FM contre Robert Ménard : match nul <!-- --> | Atlantico.fr
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"Beur FM était à Béziers chez Robert Ménard."
"Beur FM était à Béziers chez Robert Ménard."
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Mauvaises ondes

Donnez-vous la peine d'écouter "Les zinformés" de cette radio arabo-musulmane. Vous serez en phase avec les "quartiers sensibles".

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Beur FM était à Béziers chez Robert Ménard. Dans l'antre du diable donc. L'espace de quarante-huit heures, la radio s'est délocalisée là-bas pour redonner un peu d'espoir aux musulmans locaux stigmatisés et persécutés. Entre Robert Ménard et Beur FM, c'est match nul. Vraiment nul ! Les deux sont des monomaniaques spécialistes des coups médiatiques.

Et ça marche. La preuve : une flopée de journalistes accompagnait les animateurs de Beur FM. L'un deux fut félicité par une intervieweuse admirative : "vous n'avez pas eu peur de Marianne (le journal) qui vous a accusé d'être complice des islamistes ?". N'étant pas au courant, lisant peu Marianne et n'écoutant pas du tout Beur FM, nous sommes allés voir le site de l'hebdomadaire.

On y découvre que la radio en question a deux obsessions : le combat contre l'islamophobie et la dénonciation du sionisme israélien. On savait bien que sans ça tout irait pour le mieux dans nos banlieues... Marianne s'est donné la peine d'écouter "Les zinformés", l'émission vedette de la station.

Le ton y est libre, très libre. Car les invités sont aussi divers que variés. Des Indigènes de la République (vous savez ceux qui traitent les non-Arabes de "sous-chiens"), des Indivisibles (copie conforme des Indigènes cités plus haut). Mais aussi des représentants qualifiés des partis politiques. Qualifiés en raison de leur origine et de leur confession.

Ainsi Salem Aïdoudi a, en toute liberté d'expression, qualifié, sur les ondes de Beur FM, les collaborateurs de Charlie Hebdo de "rats d'égout". M. Aïdoudi n'est pas tout à fait rien : il est adjoint au maire UDI de Livry-Gargan. Mourad Ghazli, également UDI, traite Christophe Barbier, le patron de L'Express, de "cochon" et en profite pour "mettre une quenelle à Yann Barthès". Il convient de noter à propos de quenelles que Beur FM jure sur ses grands dieux qu'elle n'invite jamais des proches de Dieudonné. Bien sûr : elle se contente de donner le micro à des gens qui pensent comme lui.

Le sigle du mouvement auquel appartiennent MM Aïdoudi et Ghazli ne vous a certainement pas échappé : UDI. C'est un gentil parti centriste. Propre sur lui. Et qui a en horreur les excès. Mais la politique locale a, comme le cœur, ses raisons que la raison ignore. S'il y avait une importante communauté papoue dans certaines de nos banlieues on prendrait sur une liste électorale des candidats papous. Pareil pour les Inuits ou les Bouriates de Sibérie. On prend ce qu'il y a sans être trop regardant...

Nous ne savons pas si Beur Fm est effectivement "complices des islamistes". Mais il ne subsiste aucun doute sur le fait que c'est une radio de combat engagée dans un petit djihad hexagonal. Mohand Demous, l'un des fondateurs historiques de Radio Beur en 1983, le dit très bien. "Nous faisions une radio française à destination des populations migrantes. Aujourd'hui c'est devenu une radio arabo-musulmane". 

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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