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Le rapport Guégot a mis en avant l’importance de la féminisation de la haute fonction publique.
Le rapport Guégot a mis en avant l’importance de la féminisation de la haute fonction publique.
©Reuters

Nouveau féminisme (4/5)

Faire évoluer le féminisme pour l'extirper de sa caricature. C'est notre feuilleton de la semaine. Quatrième épisode : pour un féminisme concret et pragmatique en politique.

Lydia Guirous

Lydia Guirous

Lydia Guirous est essayite, auteure de « Assimilation en finir avec ce tabou français » aux éditions de l’Observatoire et de « Ca n’a rien à voir avec l’Islam ? Face à l’islamisme réveillons-nous » aux éditions Plon, réédition en version augmentée et inédite.

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Le féminisme souffre d’approches trop abstraites et universitaires pour pouvoir être réellement efficace. Il faut parfois rester simple, les pieds sur terre, pour pouvoir résoudre certains problèmes de société. Nous préconisons des approches de la problématique de la parité homme-femme, par thèmes… Cela évitera peut‐être les déclarations d’intention qui ne durent jamais plus que le temps d’un parcours entre la place de la République et de la Bastille…

Dans la vie politique

Parce qu’une représentation politique juste et équilibrée est une condition fondamentale du bon fonctionnement de nos démocraties… Le monde politique se doit d’être exemplaire en matière de parité et de reconnaissance des femmes dans les différentes institutions politiques nationales et locales.

Nous préconisons :

  • La création d’un Ministère de la promotion des Femmes dont le Ministre serait un homme politique d'envergure nationale, ayant déjà occupé de nombreuses fonctions. Ce Ministère de la promotion des femmes serait directement rattaché au Premier ministre afin de faciliter les financements et les arbitrages interministériels. Sa vocation n’est naturellement pas pérenne, mais consiste à procéder aux ajustements nécessaires en l'état actuel des inégalités hommes‐femmes.
  • La limitation du nombre de mandat (la politique n’est pas un métier à temps plein et tout au long de la vie…)
  • L’instauration d’un âge limite d’accès aux mandats (retraite obligatoire)
  • L’instauration d’un temps citoyen, à l'instar du temps syndical, pris en charge par les partis politiques et reversé aux employeurs des femmes titulaires de mandat.
  • L’instauration d'une parité stricte sur les postes d'attachés parlementaires, généralement tremplins pour une carrière politique.
  • L’instauration d'une parité stricte sur les postes de secrétaires nationaux des partis.
  • L’augmentation des pénalités envers les partis politiques qui ne respectent pas l’obligation de parité.
  • Le report de la séance des questions au gouvernement du mercredi après‐midi au jeudi pour d’avoir une vie de famille équilibrée.

Dans la fonction publique : l’État doit donner l’exemple, 5 millions d’actifs dont 3 millions de femmes.

Le rapport Guégot a mis en avant l’importance de la féminisation de la haute fonction publique. Pourtant aucune association féministe n’a relayé et soutenu ce rapport qui va dans le sens de l’amélioration de la cause des femmes. Comment peut‐on expliquer que 80% des promotions de l’Ecole nationale de la magistrature soient composées de femmes et que seulement quelques Cours d’appel et TGI soient présidées par des femmes ? Comment expliquer que 50% des promotions de l’EHESP (Ecole des hautes études en santé publique) soient composées de femmes et que sur 30 CHU seulement 3 sont dirigés par des femmes ?

En 2011, la fonction publique compte 51,7 % de femmes mais elles occupent seulement 20,3 % des postes de direction : ainsi, seulement 10 % des préfets sont des femmes, et seulement 11 % des ambassadeurs, sont des femmes.

Le constat est simple : l’un des principaux freins à l’accession à certains postes élevés, est la condition d’ancienneté et l’obtention du passage à la hors classe. Pour les femmes, celui‐ci arrive vers 32 ans en moyenne… cet âge correspond à l’arrivée de leur premier enfant… Or, c’est à ce moment précis qu’elles devraient rechercher une mobilité pour accélérer leur carrière. Le choix est donc simple pour ces femmes à haut potentiel : la maternité ou la mobilité !

Nous préconisons :

  • Le lancement d’un audit complet des statuts de la fonction publique pour éliminer les zones d’inégalités hommes‐femmes (Prime/avancement)
  • Pour la haute fonction publique, la substitution pour certains emplois fonctionnels de la condition du passage au grade de la hors classe, par des entretiens professionnels de haut niveau, à l’instar de ce qui se fait dans le privé…Ainsi, seulement, les femmes pourront réaliser un arbitrage entre leur carrière et leur vie de famille.

NB : Cet article a été co-écrit avec Jacques Touzard, Secrétaire général de l'association Future au féminin.

Épisodes précédents de notre feuilleton sur un nouveau féminisme :
1er épisode : "Le féminisme doit être considéré comme une politique publique comme les autres"
2ème épisode: "Pour moderniser le féminisme, cessons de le diluer dans d'autres messages politiques"
3ème épisode : "Victimiser les femmes, stigmatiser les hommes : l'impasse"

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