“Un Français” : venez ô fascistes désirés ! La gauche a besoin de vous…<!-- --> | Atlantico.fr
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Le film "Un français" a été censuré dans certaines salles.
Le film "Un français" a été censuré dans certaines salles.
©Allo ciné

Cinéma d’un seul genre

Sans le facho, sans le néonazi, la gauche est orpheline. Le film "Un Français" de Diastème montre plutôt bien sa désolation.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le héros s’appelle Marco. Il est français, "français de souche" faut-il le préciser. Son look et son engagement ne laissent aucun doute sur ses penchants : c’est un skinhead néonazi. Marco n’aime ni la gauche ni les Arabes. Et pour qu’il n’y ait aucun doute sur ses élans amoureux, apparaissent de temps en temps dans le film des images de leaders du Front National. Et aussi, faut ce qu’il faut, celles de Marco rejoignant la Manif pour tous.

Il parait que le film est bon. C’est fort possible si j’en crois ce qu’a écrit Jérôme Leroy sur un site voisin et ami, Causeur. J’ai toute confiance en lui s’agissant de ses jugements cinématographiques. Mais je lui laisse l’entière responsabilité de sa phrase : "Parler de l’extrême droite est aujourd’hui tabou."

Diastème et son film sont partout. Les Inrocks, Première, le Journal du Dimanche, Libération… Partout mais pas dans beaucoup de salles : une cinquantaine seulement, des dizaines d’autres ayant renoncé à programmer "Un Français" suite aux polémiques qui ont précédé sa sortie. "Nous vivons un véritable climat de terreur", se plaint Diastème qui n’a pas peur des mots.

Le sujet serait donc tabou. Et ce n’est pas juste. Car la gauche a besoin de Marco et de quelques-uns de ses semblables. Il lui faut des Breivik français par milliers. Comme elle n’a plus de raison d’être, elle trouve grâce à eux, et avec eux, une raison d’exister encore. Le facho est à la gauche ce que la bouse de vache est à la mouche et ce que le cheval est à la tique. Elle s’en nourrit et y trouve quelques moments de bonheur, si utiles dans une vie qui n’est qu’une sombre de vallée de larmes, quand elle peut crier : "Le fascisme ne passera pas" ou "No pasarán".

Tabou pour tabou, je me permets de suggérer un autre scénario dont l’immense avantage serait de plonger dans un phénomène qui dévaste réellement  la société française. Le héros s’appellerait Driss. Il aurait grandi dans une cité de banlieue. Là il aurait fait ses classes. Guetteur à 12 ans. Très bon guetteur vite promu au rang de dealer. Puis quasiment caïd. Un travail prenant qui lui laisserait quand même quelques moments de loisir. Sur son ordinateur il regarderait les images fascinantes de djihadistes égorgeant des prisonniers et celles, encore plus émouvantes, de jeunes filles yézidis promises à l’esclavage sexuel. Un jour l’heure de sa rédemption viendrait. Il renoncerait à son confort matériel : adieu la thune, adieu le 4x4, adieu les filles… Transfiguré en ascète par la grâce du Dieu tout puissant, Driss prendrait un avion pour Istanbul. De là il rejoindrait les combattants d’Allah. Et il connaitrait la gloire, jusqu’à la cité d’où il vient, quand une vidéo le montrerait coupant la tête d’un otage avec un couteau.

Combien de Marco en France ? Combien de Driss ? Et combien de salles accepteraient de projeter un film dont le héros serait ce dernier ? Et combien d’émeutes violentes et destructrices ravageraient la France si un tel film se faisait ? Un vrai "climat de terreur" n’est-ce pas monsieur Diastème… Et pourtant ce film ne s’appellerait pas "Un Arabe".

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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