Elections turques : le modèle kémaliste laïque est-il en train de périr face à la réislamisation orchestrée par Erdogan ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Les élections législatives turques de ce dimanche pourraient mettre Erdogan en difficulté.
Les élections législatives turques de ce dimanche pourraient mettre Erdogan en difficulté.
©Reuters

Election day

Alors que deux explosions sont survenues lors d'un meeting du principal parti kurde vendredi, les élections législatives de dimanche seront au centre de toutes les attentions. En jeu l'autorité d'Erdogan, et surtout la neutralité religieuse du pays.

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle est un géopolitologue et essayiste franco-italien. Ancien éditorialiste (France SoirIl Liberal, etc.), il intervient dans des institutions patronales et européennes, et est chercheur associé au Cpfa (Center of Foreign and Political Affairs). Il a publié plusieurs essais en France et en Italie sur la faiblesse des démocraties, les guerres balkaniques, l'islamisme, la Turquie, la persécution des chrétiens, la Syrie et le terrorisme. 

Son dernier ouvrage, coécrit avec Jacques Soppelsa, Vers un choc global ? La mondialisation dangereuse, est paru en 2023 aux Editions de l'Artilleur. 

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Atlantico : Les élections législatives turques de dimanche vont sans doute mettre Erdogan en difficulté. Dans quel sens le contexte de politique intérieure peut-il être amené à évoluer ?

Alexandre Del Valle : Les sondages disent que l’AKP aura du mal à obtenir la majorité absolue des deux tiers qu’il escompte avoir pour que M. Erdogan puisse se tailler une Constitution sur mesure et devenir le néo-Sultan qu’il se rêve d’être depuis toujours. Les études d’opinion disent qu’il pourrait perdre de sa puissance par rapport à l'élection générale précédente si les forces d’opposition – qui demeurent divisées – l’empêchaient de dépasser 45 % des suffrages. Mais rien n’est joué ; Erdogan est un tribun hors pair et l’AKP jouit encore d’une grande popularité au sein des masses en raison de ses succès économiques enregistrés depuis 2002 et aussi parce que le parti islamiste au pouvoir a su jouer à la fois sur la fibre nationale-populiste et sur le sentiment islamique néo-ottoman, d’où la décision de faire coïncider le grand meeting AKP du 30 mai avec la célébration de la conquête de Constantinople, normalement fêtée le 29 mai… On a alors assisté à une immense messe islamo-nationaliste qui séduit nombre de Turcs musulmans à la fois très nationalistes et hostiles à la laïcité kémaliste.

Il est vrai que Erdogan a semblé être en difficulté et qu’il doit faire face à une mobilisation sans précédent de l’opposition libérale, de gauche ou laïque depuis le "printemps turc" et les manifestations massives de la Place Taksim en 2013. Et il est vrai que le parti kurde HDP (parti populaire démocratique) du charismatique Selahattin Demirtas a réussi l’exploit d’élargir sa formation à d’autres tendances de l’opposition (turcs laïques-progressistes, arméniens, Alévis, mouvements féministes, etc), d’où le risque pour l’AKP que le HDP franchisse le seuil des 10 % qui permet d’obtenir plus de sièges en raison d’un scrutin qui donne des "primes" de députés supplémentaires aux partis dépassant les 10 % mais qui élimine ceux qui sont en dessous.

Grosso modo, l’opposition reproche à Erdogan et à l’AKP leur dérive autoritariste et affairiste, la censure sur internet et dans la presse, les répressions féroces des manifestations des laïques ou des kurdes ; l’islamisation rampante des institutions du pays ; la méga-corruption autour des ministres AKP et de la famille d’Erdogan lui-même, et, bien sûr, l’emprisonnement de nombreux journalistes, écrivains ou opposants politiques et autres militaires kémalistes hostiles à l’islamisme et à l’AKP ou ayant "diffamé" le président Erdogan...

Mais Recep Taiyyep Erdogan est loin d’avoir dit son dernier mot : bien que n’étant pas personnellement candidat, il a été omniprésent dans la campagne sur le terrain, en participant à moult meetings, inaugurations diverses - souvent le Coran à la main - et en exaltant le nationalisme turc de façon très populiste. Il a su habilement jouer la carte de la fierté nationale et "ottomane" des Turcs, notamment en célébrant en grande pompe la conquête de Constantinople par les Ottomans en 1453 et la gloire califale islamique passée de la Turquie qui régnait alors sur les Balkans, sur l’ex-Empire romain d’Orient et le monde arabe. Il est d’ailleurs intéressant à ce propos de comparer la propension des Européens à avoir honte de leur passé colonial à l’extrême fierté impériale conquérante et coloniale des pays musulmans arabes ou de la Turquie, vis-à-vis des quels les pays post-chrétiens culpabilisent…

Pour terminer de répondre à votre question, donc, ce qui change en Turquie ce n’est pas la suprématie du AKP, qui est fortement enracinée dans une population globalement d’accord avec son projet de dékémalisation-réislamisation progressive couplée à une spirale de démocratisation-prospérité économique. Mais c’est le fait que pour la première fois, l’opposition politique kurde s’est alliée à d’autres formations d’opposition turques qui, jadis, n’auraient jamais accepté de dialoguer avec les Kurdes. Par ailleurs, après 13 ans d’exercice du pouvoir, l’AKP n’échappe pas au phénomène universel qu’est l’usure du pouvoir. Mais si l’opposition se renforce, elle reste toutefois très nettement minoritaire par rapport à l’AKP. De ce fait, si l’AKP demeure encore trop longtemps au pouvoir, ce qui n’est pas impossible, un peu comme Poutine en Russie, il existe un sérieux risque qu’une partie de l’opposition se radicalise sur un modèle "printemps turc" qui déraperait plus ou moins. Les forces les plus redoutées par l’AKP sont bien sûr celles des kurdes non-islamistes hostiles à l’AKP et au pacte que l’AKP a conclu avec une frange des Turcs les plus islamiques.  Récemment, il y a quelques jours à peine, les Kurdes du parti populaire démocratique ont été violemment attaqués par des éléments islamistes et/ou d’extrême-droite, signe de radicalisation qui ne trompe pas. Après les Kurdes, l’opposition kémaliste également très anti-islamiste se radicalise aussi depuis 2013. Et celle-là a encore de puissants relais au sein des milieux militaires et étatiques puis des oligarques kémalistes. Ces forces militaro-économiques et idéologiques kémalistes et militaires n’ont eux aussi pas encore dit leur dernier mot. Ils pourraient même organiser un coup d’Etat dans les mois ou années qui viennent si Erdogan et le pouvoir AKP achèvent leur politique d’islamisation profonde de la société et leur dérive autoritaire. Ce scénario actuellement est conjuré par la prospérité croissante, mais si le début de crise économique et le chômage renaissant s’intensifient, alors tout sera possible et l’AKP entrera dans une zone de turbulences dangereuses…   

Plus précisément sur le front de la lutte anti-djihad, sur laquelle l'attitude de la Turquie reste trouble, que peut-on attendre/craindre de ces élections ?

Le moins que l’on puisse dire est que le rôle d’Ankara est trouble sur le front de la lutte anti-Jihad… Mais ceci est logique d’un point de vue géopolitique turc et islamiste : Erdogan veut devenir le leader des musulmans sunnites de toute l’ère ex-ottomane proche et moyen-orientale tout en fidélisant avant tout ses électeurs sunnites islamistes. Pour cela, il joue premièrement sur le fibre islamique pro-palestinienne et antisioniste, en accueillant notamment à Istanbul le siège du Hamas et en soutenant les terroristes palestiniens proches des Frères musulmans, dont l’AKP est historiquement l’alliée. Deuxièmement, il parie sur le renversement du régime baathiste de Damas, un régime alaouite (secte musulmane considérée "apostate" par les sunnites) décrit comme "impie" et "tueur de musulmans sunnites". Cette rhétorique et ce choix stratégique qui rompt avec l’alliance Ankara-Damas qui a duré de 2004 à 2011, vise donc à gagner les cœurs des masses musulmanes sunnites solidaires des rebelles syriens anti Assad. Dans ce contexte, le gouvernement turc a appuyé, depuis 2012, pratiquement toutes les forces combattantes susceptibles de renverser Bachar al-Assad : de façon officielle les rebelles sunnites "modérés" de l’ASL, de Hazem, d’Ahrar el Sham et du Front al-Chamiyya (formant depuis avril 2015 la nouvelle alliance rebelle du Jaisch al-Fatah, "Armée de la conquête"), puis, de façon moins officielle le Front islamique (pro-saoudien), le Front al-Nosra (branche syrienne d’Al Qaïda) et même l’Etat islamique (Daech (1)). Ankara a fermé les yeux face au passage sur son territoire, d’armes, de trafics et de milliers de djihadistes venus du monde entier, notamment d’Europe. Comme membre de la "coalition antiDa’ech", on fait mieux : Ankara s’est opposée à ce que l’aviation américaine utilise ses bases de l’OTAN pour bombarder les djihadistes de l’EI, alors même que les pistes turques de l’OTAN sont les plus opérationnelles pour atteindre l’Irak ; le gouvernement d’Erdogan a fermé les yeux sur les camps d’entraînement de l’EI en Turquie et sur le passage - par son territoire - d’armes et de jihadistes du monde entier venus combattre en Syrie et souvent recrutés en Turquie - dans les mosquées, les écoles et même parmi les forces de sécurité. La Turquie est ainsi devenue une base-arrière et une zone de transit pour les groupes islamistes syriens, y compris Da’ech et le Front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaida). Rappelons que pour 25 $, n’importe quel volontaire peut franchir la frontière turque pour rejoindre Da’ech, al-Nosra, al-Ahram ou le Front islamique… Certains passeurs turcs "louent" même des bouts de la frontière syro-turque à des "émir" de Da’ech.... et les autorités turques ont jusqu’à présent refusé de faire cesser la contrebande d’hydrocarbures en provenance d’Irak et de Syrie, alors que les dizaines de champs pétroliers et de raffineries d’Irak et de Syrie contrôlés par l’EI génèrent de 2 millions de dollars par jour.

Rappelons également qu’en janvier 2015, le président Erdogan a refusé que l’armée turque intervienne militairement pour soutenir les forces kurdes qui défendaient la ville frontalière de Kobané (Nord de la Syrie), assiégée pendant plusieurs mois par les combattants de l’Etat islamique – mais reprise par les Kurdes. Et l’armée turque a bombardé des cibles du PKK dans le sud-est de la Turquie. Cet événement a été très problématique pour l’AKP, car il a mis en danger l’accord de paix conclu  par les rebelles kurdes en mars 2013. Or cette stratégie anti-Assad, anti-Kurde et objectivement pro-jihadiste d’Ankara n’a pas été du gout de l’opposition laïque et kurde en Turquie : le chaos dans les pays voisins où sévissent les jihadistes (Irak, Syrie, etc) ne peut pas ne pas avoir de répercussions en Turquie elle-même, d’autant que le parti kurde qui se bat en Syrie contre l’EI est lié au PKK kurde de Turquie, l’ennemi suprême de l’Etat turc.

Son rôle dans la coalition anti-Etat islamique pourrait-il en être impacté ?

En fait, le rôle d’Ankara dans la soi-disant coalition anti-EI est quasiment nul, voir inverse à celui qui lui est assigné, comme nous venons de le voir. N’oublions pas que cela obéit à une logique géopolitique et idéologique implacable de la part du gouvernement AKP : l’ennemi (double) principal est, premièrement, les séparatistes kurdes de Syrie et de Turquie, liés entre eux structurellement, et deuxièmement l’Etat syrien baathiste alaouite en guerre contre les Sunnites soutenus par Ankara. Dans ce contexte de hiérarchisation cynique mais logique des ennemis, Erdogan a bien précisé depuis le début du chaos syrien que sa priorité était de renverser le régime de Bachar al-Assad. De ce fait, toute implication militaire turque significative aux cotés de la coalition est conditionnée à cette priorité, d’où l’exigence préalable de la Turquie de mettre en place une zone d’exclusion aérienne en Syrie destinée à créer une zone tampon qui pourrait - sous couvert de fonction de couloir humanitaire et de protection des civils et réfugiés - permettre d’anéantir le régime de Damas, un peu comme cela a été fait en Libye, où l’opération initiale franco-britannique initialement cautionnée par la résolution 1973 des Nations Unies et destinée uniquement à protéger des civils grâce à une zone d’exclusion aérienne a été détournée de son but puisqu’elle a servi à renverser le régime de Kadhafi…

De son point de vue, Ankara poursuit une stratégie relativement cohérente : "les ennemis (Etat islamique, Jihadistes, Frères musulmans, etc) de mes ennemis (Kurdes et pouvoir alaouite-baathiste d’Assad) sont mes amis, même si je prétends les combattre formellement"…  Et on comprend pourquoi Erdogan s’en est pris récemment aux Alevis turcs qui ne se qualifient pas de "musulmans", car ceux-ci sont souvent solidaires de leurs cousins alaouïtes syriens, anti-islamiques et laïques comme eux, et ils sont le noyau-dur non seulement du parti kémaliste historique, mais aussi de formations de gauche...

Quels autres effets collatéraux de ces élections l'Europe peut-elle redouter ?

L’Europe n’a pas vraiment à redouter quoi que ce soit en provenance de Turquie à l’issue de ses élections. Par contre, à l’aune de la stratégie syrienne ambiguë de la Turquie d’Erdogan, qui continue d’aider des jihadistes passant sur son territoire et s’y équipant, l’Europe doit surveiller de très près son partenaire turc et peut à juste titre craindre que le territoire turc demeure une zone de transit et d’accueil pour de nombreux volontaires jihadistes européens. Certes, les jihadistes de l’Etat islamique commencent à être surveillés, mais il suffit de prétendre être un islamiste "modéré" proche d’autres mouvances combattantes syriennes islamistes pour bénéficier toujours de la mansuétude d’Ankara.

Par ailleurs, sur le plan intérieur turc, il est clair que si Erdogan poursuit sa stratégie autoritaire et "néoottomane" en renforçant ses pouvoirs présidentiels à la faveur d’une révision de la Constitution par référendum ou par vote des deux tiers de l’Assemblée, la perspective d’adhésion à l’Union européenne - déjà rendue presque impossible par l’occupation illégale et la colonisation de 37 % Chypre depuis 1974 et la non-reconnaissance de la République de Chypre, pourtant membre de l’UE, puis la négation du génocide arménien et la violation des droits des minorités et de la liberté de presse - n’en sera que plus improbable encore. Récemment, les déclarations extrêmement violentes d’Erdogan, sur les homosexuels, les femmes, Israël, les Arméniens, les Kurdes, les Juifs, les franc-maçons, les "alcooliques" kémalistes, les "ennemis de l’islam", etc - bizarrement peu relayées en Europe où l’on cherche toujours à ménager l’irascible néo-Sultan - ont inquiété non seulement les démocrates turcs de l’opposition, mais aussi les responsables européens.

Pour conclure, le secret du succès d’Erdogan au niveau électoral interne et au niveau régional et panislamique externe, depuis 2002 et surtout depuis sa dérive autoritaire initiée en 2008 - avec le procès des kémalistes, intellectuels et militaires liés au réseau Ergenekon, accusé d’ourdir un "coup d’Etat" contre le régime AKP – consiste à désigner des bouc-émissaires et à opposer systématiquement l’identité islamique turque néoottomane" aux minorités, aux chiites, à Israël, à l’Occident, aux Arméniens ou aux Alevis et aux Kurdes, sans oublier les communistes, les féministes, les écologistes et les laïques, tous accusés de "comploter contre l’islam" et la Turquie éternelle.

Erdogan est certes un grand leader, un homme d’Etat efficace très charismatique, qui a su redonner un fierté aux masses anatoliennes islamiques sunnites qui ont été opprimées durant des décennies par un système kémaliste militarisé. Surfant sur ce revanchisme de la majorité musulmane face à une minorité laïque hostile longtemps oppressive, le président-néo-Sultan turc peut s’enorgueillir d’avoir contribué à la multiplication par deux du niveau de vie depuis 2002 à la faveur d’une libéralisation des échanges et d’une modernisation économique. Mais son règne restera surtout marqué dans l’histoire comme celui de la dékémalisation, de la réislamisation et donc du démantèlement progressif du modèle de laïcité turque, exemplaire et même unique en pays musulman (laiklik) excepté en pays ex-communiste. Or si l’AKP reste au pouvoir encore 10 ans après avoir atteint son objectif de changer la Constitution, ce qu’il tentera de faire même sans avoir la majorité des deux tiers de l’Assemble par l’organisation d’un référendum, le modèle turc laïque-kémaliste ne sera bientôt qu’un souvenir du passé. Cette dékémalisation-réislamisation du pays - destinée à effacer l’apport "allogène" et "impie" du "mécréant" Atätürk, amateur d’alcool et anticlérical invétéré, véritable bête noire des islamistes du monde entier et même d’Erdogan (qui ne peut le dire ouvertement) - a été paradoxalement officiellement mise en œuvre, comme je l’ai écrit dans mon ouvrage "La Turquie dans l’Europe, un Cheval de Troie islamiste ? (Syrtes, publié en 2002, juste après la victoire de l’AKP), au nom des valeurs démocratiques européennes ! Mais en réalité, ceux qui ont bien voulu ouvrir les yeux n’ont pas trop de difficulté à constater rétrospectivement que l’AKP et Erdogan n’ont JAMAIS réellement souhaité respecter les valeurs et règles de l’Union européenne que la Turquie viole constamment : Union douanière, occupation-colonisation de Chypre, contestation des frontières avec deux pays membres de l’UE, la Grèce et Chypre ; négation du génocide arménien ; répression de la presse et des minorités en Turquie et à Chypre, etc). L’objectif du néo-Sultan Erdogan, qui s’est fait construire à son nom des ponts, un méga Palais, des super Mosquées ou un 3 ème aéroport, puis va tenter dans les mois à venir de créer un régime présidentialiste grâce à une nouvelle Constitution anti-kémaliste taillée sur mesure pour lui, est sur le point d’être atteint. Il est double : personnel ou plutôt mégalomaniaque,  et idéologique, en l’occurrence islamiste, les deux logiques pouvant aller de pair chez celui qui identifie sa personne à la nation Turquie et à la résurrection de l’empire ottoman. Tout l’enjeu des élections en cours se trouve là. Les forces anti-islamistes, les laïques, les minorités brimées, les femmes, qui ont lancé récemment une vaste campagne sur les réseaux sociaux appelant à "tourner le dos à Erdogan", parviendront-ils à empêcher Erdogan et l’AKP de démanteler définitivement le modèle kémaliste ? L’avenir proche le dira…      

(1) Acronyme de Dawla al islamiyya fi Irak wa sham, Etat islamique en Irak et au Levant, devenu en juin 2014 Etat islamique.

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