La guerre des deux France derrière la guerre Sarkozy Juppé : qui est encore capable de parler à tous ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.
Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.
©Reuters

Catharsis de la droite

Le congrès entérinant le nouveau nom du parti a fait resurgir deux courants au sein de la droite : celui d'Alain Juppé et celui de l'ancien président. La répartition de chacun des sympathisants sur le territoire révèle deux France, celle de l'Est, confrontée à l'immigration et à la mondialisation, et celle de l'Ouest.

Bruno Cautrès

Bruno Cautrès est chercheur CNRS et a rejoint le CEVIPOF en janvier 2006. Ses recherches portent sur l’analyse des comportements et des attitudes politiques. Au cours des années récentes, il a participé à différentes recherches françaises ou européennes portant sur la participation politique, le vote et les élections. Il a développé d’autres directions de recherche mettant en évidence les clivages sociaux et politiques liés à l’Europe et à l’intégration européenne dans les électorats et les opinions publiques. Il est notamment l'auteur de Les européens aiment-ils (toujours) l'Europe ? (éditions de La Documentation Française, 2014) et Histoire d’une révolution électorale (2015-2018) avec Anne Muxel (Classiques Garnier, 2019).

Voir la bio »
Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

Voir la bio »
  • Le congrès des Républicains a fait resurgir les différentes tendances à droite. Alain Juppé et Nicolas Sarkozy se démarquent tout d'abord sur le style ; l'un incarnant la figure bonapartiste, dynamique, et l'autre la droite orléaniste, modérée.

  • Sur le fond, les positions se retrouvent sur la plupart des sujets. Seule l'importance accordée à la sécurité et à l'immigration -bien qu'Alain Juppé n'en élude pas les thèmes- constitue un véritable marqueur.

  • Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ne parlent pas exactement aux mêmes territoires : plus urbain et plus région parisienne pour le second, plus Nord et notamment nord-est pour le premier.

  • L'implantation de chacun de leurs sympathisants révèle alors une France coupée en deux : la façade ouest du pays, acquise à Alain Juppé, et celle à l'est, séduite par le discours et la personnalité de l'ancien président.

  • Ces deux France peuvent se superposer aux réalités socio-démographiques de ces territoires. L'ouest, moins confronté à l'immigration et à la mondialisation est sensible au discours d'apaisement d'Alain Juppé ; tandis qu'à l'est, les positions plus droitières de Nicolas Sarkozy trouvent un écho.

  • Le paysage politique français est ainsi fait aujourd’hui (tripolarité) que la droite ne peut faire l’impasse sur l’extrême-droite sans se mettre en danger.  L’une comme l’autre de ces deux candidatures sont sous la menace plus que sérieuse de la candidature Marine Le Pen. 

Atlantico : Qui sont ceux qui sont séduits par le discours d'Alain Juppé d'une part, et par Nicolas Sarkozy de l'autre ? Quel portrait sociologique peut-on tirer de ces deux populations ?

Jérôme Fourquet :Les électeurs de droite ne choisissent pas l'un des deux candidats en fonction des positions sur le front socio-économique, mais plutôt sur le registre de la personnalité, du sociétal et du régalien où clairement l'ancien Président est plus droitier que son ancien ministre Alain Juppé. On se souvient dans l'Identité heureuse, un ouvrage collectif auquel il a participé, que le maire de Bordeaux tenait un discours très apaisé sur des sujets comme l'islam de France, et qui, s'il n'élude pas les thèmes de l'immigration et de la sécurité, n'en fait pas pour autant l'alpha et l'oméga de son projet politique de redressement. Leur différence se fonde donc à la fois en fonction du degré d'intensité de chacune de leurs propositions, mais aussi dans la hiérarchie des priorités.

La différence se fait donc essentiellement sur la personnalité des deux candidats. Ils sont tous les deux assez proches en matière de réformes économiques et sociales, les écarts demeurent marginaux, si on les compare au projet de François Fillon par exemple. 

Bruno Cautrès Si l’on regarde les données de la vague 1 de l’enquête réalisée en mai par l’IFOP auprès des sympathisants de la droite et du centre, on voit bien les paradoxes de la compétition entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.  Tout d’abord, alors qu’Alain Juppé vient de résumer les conditions de cette compétition par la phrase "il a le parti, j’ai l’opinion", on voit que les choses sont moins simples. Réalisée auprès d’un échantillon de 704 sympathisants de droite ou du centre, extrait d’un échantillon de 2005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, cette enquête donne en comparatif un avantage à Nicolas Sarkozy : 42% de ces sympathisants de la droite et du centre choisissent Nicolas Sarkozy comme la personnalité qu’ils souhaiteraient "voir désignée comme candidate à l’élection présidentielle de 2017, à l’issue de la primaire organisée par l’UMP", contre 33% pour Alain Juppé. Ces données sont à considérer avec toute la prudence nécessaire : non seulement la primaire aura lieu dans près d’un an et demi, mais l’enquête est réalisée auprès des sympathisants et non des électeurs de la primaire (bien que l’on puisse supposer que la population des sympathisants comprend largement celle des futurs électeurs).

Enfin, si la question posée évoque le scénario du candidat désigné "à l’issue" de la primaire, elle ne met pas en scène les conditions réelles de la primaire. Si l’on accorde néanmoins à cette enquête une valeur de mesure de l’opinion au jour d’aujourd’hui, on voit que la sociologie des sympathisants qui les soutiennent est assez différente : Nicolas Sarkozy est davantage préféré comme candidat à Alain Juppé chez les moins de 35 ans (56% contre 38% pour Alain Juppé), les milieux plus populaires (62% parmi les employés et 51% les ouvriers contre 26% et 20% pour Alain Juppé), ceux qui habitent en province ou les communes rurales. Moins typé sociologiquement (ce qui est une force en matière de popularité sondagière mais ce qui peut devenir une faiblesse lors de l’élection). Alain Juppé est préféré chez les 50-64 ans, les professions libérales ou cadres supérieurs, ceux qui habitent en région parisienne. Politiquement, ceux qui expriment une sympathie partisane à l’UMP choisissent très majoritairement Nicolas Sarkozy (58%) alors qu’Alain Juppé ne fait dans "sa famille" de l’UMP que…22%. Le paradoxe apparait bien ici : alors qu’Alain Juppé est adhérent de l’UMP, élu de l’UMP et "haut dirigeant" de l’UMP, il est en fait un candidat largement minoritaire de son parti et largement majoritaire chez les alliés plus ou moins naturels de son parti, l’UDI mais surtout le Modem. Au fond, Alain Juppé c’est le candidat du Modem ou du centre avant d’être celui de l’UMP….Nicolas Sarkozy n’a pas totalement tort en évoquant le parallèle avec la situation d’Edouard Balladur pour la présidentielle 1995. Tout se passe comme si nous retrouvions en 2015, les paradoxes et les ambiguïtés portées dès ses débats par l’UMP comme parti "de la droite et du centre". La différence, de taille, c’est qu’en 1995 (donc une élection avant la création de l’UMP), c’est le premier tour de la présidentielle qui avait tranché le nœud gordien.

On voit donc que derrière le résumé proposé par Alain Juppé ("il a le parti, j’ai l’opinion") il existe des réalités et des enjeux nettement plus complexes.  On peut également illustrer cette complexité en regardant d’autres enquêtes comme celles qui mesurent la popularité ou le capital de "bonnes opinions". On voit alors très bien que si le niveau de bonnes opinions d’Alain Juppé est toujours élevé  dans toutes les catégories de la population, il perd néanmoins des "parts de marché" chez les employés, les ouvriers, les professions intermédiaires et les artisans commerçants (ces derniers ayant en moyenne une meilleure opinion de Marine Le Pen que d’Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy). Il dispose en revanche d’un socle de bonnes opinions important chez les professions libérales et les cadres supérieurs. On retrouve également la coupure selon l’âge que les enquêtes auprès des sympathisants de la droite et du centre laissent apparaître : Alain Juppé est le "candidat des seniors" (76% de bonnes opinions chez les retraités) comme si l’âge de ces derniers leur permettaient une identification au personnage de "doyen" sage qu’Alain Juppé veut incarner. Selon l’enquête IFOP (le tableau de bord politique Paris Match/Sud radio) réalisée en mai, Alain Juppé enregistre un écart de – 8 points de bonnes opinions chez les moins de 35 ans, mais un écart de + 10 points chez les plus de 65 ans. Politiquement, les enquêtes d’opinion de ce type montrent qu’Alain Juppé a une très bonne image parmi les sympathisants de droite mais plus encore parmi ceux du centre ou ceux qui ont voté Bayrou en 2012. Deux éléments marquent en fait sa différence avec Nicolas Sarkozy : alors que ce dernier est très solidement populaire parmi les électeurs et les sympathisants de l’UMP (son capital de bonnes opinions grimpe de + 47 points parmi les sympathisants UMP), il ne dispose pas d’un tel capital parmi les sympathisants du centre, surtout pas ceux du Modem.  Par ailleurs, alors que les sympathisants de gauche et plus encore ceux qui ont voté Hollande en 2012  ont une image majoritairement positive d’Alain Juppé (toujours d’après le tableau de bord politique Paris-Match/Sud Radio réalisé par l’IFOP en mai, 66% des électeurs Hollande du premier tour de 2012 ont une bonne opinion d’Alain Juppé, un pourcentage néanmoins moins élevé que parmi l’ensemble des français), tel n’est pas le cas de Nicolas Sarkozy qui continue d’être très négativement perçu à gauche (19% de ceux qui ont voté Hollande au premier tour de 2012 ont une bonne opinion de lui contre 81% de ceux qui ont alors voté Sarkozy et 45% de ceux qui ont voté Le Pen).  

En quoi leurs attentes, leurs préoccupations et leurs visions du monde se différencient-elles ? Et à contrario, sur quels thèmes ces deux France se retrouvent-elles ? 

Bruno Cautrès :Derrière la compétition entre les deux candidats se cachent des questions de fond sur l’identité de l’UMP et aujourd’hui des Républicains : la droite en France est traversée par des courants de pensée différents, enracinés dans l’histoire politique du pays. Alain Juppé et Nicolas Sarkozy partagent bien entendu un socle important de valeurs, notamment au plan économique. L’un comme l’autre sont des hommes de droite qui se sont toujours revendiqués comme tels et qui partagent les valeurs de base de la droite au plan économique : l’idée qu’il y a trop d’Etat et de bureaucratie, trop d’impôts, trop de fonctionnaires et qu’il faut "libérer" les énergies entrepreneuriales en France ; ils partagent également la vision d’une société où le principe de l’autorité régalienne et de l’autorité verticale doit être "restaurée". Leurs différences sont à rechercher sur les questions plus "culturelles" qu’économiques : Nicolas Sarkozy appuie davantage sur des considérations sur le mérite, le travail, l’effort individuel et de la famille, l’identité nationale tandis qu’Alain Juppé veut donner le sentiment que ce ne sont pas des priorités, qu’il faut "apaiser" plutôt que d’affronter "de front" ces questions qui pourtant préoccupent beaucoup les électeurs de droite. On voit ici encore une fois qu’Alain Juppé est un candidat davantage du centre et que Nicolas Sarkozy est un candidat de la droite.

Dire que l’on est le candidat ou le parti "de la droite et du centre" ne lève pas toutes ces ambiguïtés. Au fond tant que nous ne savons pas si les différentes familles du centre présentent ou pas leur candidat à la présidentielle et/ou à la primaire, toute spéculation sur le résultat de cette dernière est un exercice délicat. On peut d’ailleurs s’interroger sur la stratégie d’Alain Juppé : au fond rien ne serait pire pour lui qu’une annonce de François Bayrou qu’il se présente à la présidentielle de 2017. Ou qu’un autre candidat potentiel en interne de l’UMP et incarnant "le renouveau" ne s’affirme….

Au regard des résultats électoraux de Nicolas Sarkozy en 2012, et de l'implantation territoriale du Centre et des alliés d'Alain Juppé (*), deux France semblent se dessiner : une France plus rurale, exposée à la mondialisation, aux inégalités et à l'immigration à l'est. Et une autre plus apaisée économiquement parlant, située principalement à l'Ouest. Quel poids électoral chacune de ces France peut-elle représenter ? 

Jérôme Fourquet : Les deux territoires que vous démarquez se retrouvent effectivement : d'un côté une France plus modérée et qui correspond à la façade ouest du pays et notamment en Aquitaine qui regarde du côté de Juppé. Nicolas Sarkozy lui répond davantage aux électeurs de l'est du pays -dont la région PACA et le Languedoc Roussillon-. L'électorat du sud de la France et de l'Est est aussi sensible à l'état des comptes publics et il est attend aussi des solutions concrètes sur le sujet. C'est une différence d'intensité qui existe entre les deux.

Les tempéraments politiques entre l'est et l'ouest sont différents pour les raisons que vous citez : à l'ouest il y a moins d'immigration, moins d'inégalités, moins d'insécurité, et économiquement les territoires vont mieux. Nous sommes face à une France plus protégée, plus apaisée.La France de l'Est est quant à elle plus ouverte aux vents et adopte de ce fait des positions plus droitières, et plus en phase avec Nicolas Sarkozy.

Bruno Cautrès En 2012, le vote Sarkozy avait reculé par rapport à 2007 sur l'ensemble du territoire et notamment dans des zones où Marine Le Pen avait réalisé de très bon scores (littoral méditerranéen, Corse, Rhône-Alpes, ainsi que dans le cœur de la "chiraquie" du centre de la France, là où François Hollande avait fortement fait progresser la gauche). Le vote Sarkozy était resté fort dans des territoires favorisés (Neuilly, 16ème arrondissement de Paris). Au second tour, le vote Hollande François Hollande était fort dans les grandes villes et la France des banlieues tandis que Nicolas Sarkozy trouvait ses zones de force dans le péri-urbain. L’indicateur que les géographes appellent le "gradient d’urbanité" était très corrélé avec le vote à gauche ou à droite.  La France plus exposée à la mondialisation, au chômage, aux inégalités, notamment dans le nord-est s’était tournée vers Marine Le Pen au premier tour. Le poids des villes est très important dans le vote puisque plus de 75% des Français vivent en ville, du fait de l’absorption par le péri-urbain du rural. Mais comme on l’a vu, tout dépend de la taille de la ville, de son rôle comme grande métropole ou pas. Dans la perspective de la primaire à droite, et donc hors d’un contexte de compétition gauche-droite, cette diversité du territoire va-t-elle joué un rôle ? Les enquêtes, qui en général ne permettent pas bien de mesurer la localisation géographique des personnes qui répondent, semblent montrer que Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ne parlent pas exactement aux mêmes territoires : plus urbain et plus région parisienne pour le second, plus Nord et notamment nord-est pour le premier. Bien entendu Alain Juppé pourra également compter sur son "bastion" du sud-ouest  au-delà même de l’Aquitaine.  On voit à nouveau ici que les deux candidats vont se fondre dans des France territorialement différenciées. 

Que ce soit dans la forme du discours, mais aussi dans les positions que chacun d'eux portent, comment ces deux candidats incarnent-ils ces deux France, comment y répondent-ils ?

Bruno CautrèsIl est un peu tôt pour le dire car leurs propositions de ne sont pas encore connues. Mais on voit bien que les deux candidats ne parlent pas exactement aux mêmes strates de la société. Au-delà de ces questions, si l’on raisonne en termes de grande vision portée par chacun d’eux, on voit que Nicolas Sarkozy développe davantage la vision d’une France menacée et qu’il faut "restaurer" tandis qu’Alain Juppé propose davantage que nous traversons une crise passagère. Le néo-gaullisme d’Alain Juppé est sans aucun doute plus prononcé que chez Nicolas Sarkozy.

Jérôme Fourquet :Ils correspondent tous les deux à des représentations canoniques des droites en France établies par René Raymond. Alain Juppé appelle à la sagesse, à la modération et à la pondération, qui rappelle ses états de service et sa stature de grand commis de l'Etat, quand Nicolas Sarkozy se montre plus énergique, et plus dynamique. Il se pose en "patron" plutôt que comme haut fonctionnaire ou homme d'appareil. On trouve donc à la fois une opposition sur le style et sur la forme : si Alain Juppé incarne la stature de l'orléaniste, Nicolas Sarkozy renvoie plutôt une image Bonapartiste. Ces deux styles portent en eux des messages différents, et qui correspondent aux aspirations de ceux à qui ils plaisent.

L'un de ces deux discours a-t-il plus de chances de conquérir les électeurs de l'autre camp ? Quel est leur poids électoral respectif, et de quel côté une catharsis de la droite a-t-elle le plus de chances de se réaliser ? 

Jérôme Fourquet : Aujourd'hui, les différentes enquêtes sur les sympathisants républicains nous renseignent sur le fait que Nicolas Sarkozy est assez largement en tête. Il est en pole position parce qu'il a été président de la République, mais il ne faut pas sous-estimer la déception d'un certain nombre de ses anciens électeurs : en procédant par élimination, ces derniers se retrouvent donc parfois par défaut chez Alain Juppé. De même, et comme Nicolas Sarkozy polarise très fortement les positions, qu'une partie de l'électorat juppéiste est un électorat qui se définit par l'alternance à Sarkozy. Ils ne sont donc pas indéfectiblement liés à Alain Juppé. Cela permet d'expliquer pourquoi aujourd'hui Bruno Le Maire gagne des points auprès de cette frange de l'électorat de droite. 

Tout dépend donc du dosage adopté par rapport aux concurrents. Mais si Nicolas Sarkozy réussit à convaincre, à obtenir à nouveau la confiance et le crédit des électeurs, l'électorat d'Alain Juppé pourrait s'éroder à nouveau. 

Bruno Cautrès Cette question est très complexe et il n’y a pas de réponse simple. La compétition entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy illustre au plus haut point que la droite française fait face à une redoutable équation à résoudre : comment construire une coalition victorieuse dans un contexte de compétition avec le centre et le FN à la fois ? Alain Juppé veut résoudre cette équation en se posant en candidat "de la droite et du centre". Mais nous avons vu que l’UMP (qui n’est pas la quantité la moins importante à droite) le préfère moins que Nicolas Sarkozy et que par plusieurs aspects Alain Juppé est un candidat de substitution pour le centre (on peut d’ailleurs se demander jusqu’où François Bayrou est prêt à passer son tour pour la présidentielle 2017). Nicolas Sarkozy tout en ne cessant d’en appeler à l’alliance "de la droite et du centre" (comme pour les départementales) ne renonce pas à "parler aux électeurs du FN". Il y a ici un ensemble de contradictions dont ni l’u ni l’autre n’a la solution magique. Le paysage politique français est ainsi fait aujourd’hui (tripolarité) que la droite ne peut faire l’impasse sur l’extrême-droite sans se mettre en danger. Si Alain Juppé était choisi candidat et qu’il se retrouve au second tour face à François Hollande, il aurait les voix du centre mais aurait-il celles des électeurs du premier tour de Marine Le  Pen ? Et peut-il gagner sans cela ? Si Nicolas Sarkozy se retrouvait dans la même situation, aurait-il beaucoup de voix des électeurs du premier tour du ou des candidats centristes ? Peut-il lui aussi gagner ainsi ? L’une comme l’autre de ces deux candidatures sont sous la menace plus que sérieuse de la candidature Marine Le Pen. 

(*) Edouard Philippe, maire du Havre ; François Bayrou ancien maire de Pau ; Jean-Pierre Raffarin sénateur de la Vienne... ainsi que la carte de la répartition du vote centriste sur le territoire

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !