"Mannequin d’artiste, mannequin fétiche" : une exposition au cœur de la création<!-- --> | Atlantico.fr
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"Mannequin d’artiste, mannequin fétiche". Musée Bourdelle, 18 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris.
"Mannequin d’artiste, mannequin fétiche". Musée Bourdelle, 18 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris.
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L'exposition organisée pour la réouverture du Musée Bourdelle montre de manière passionnante à quel point les mannequins d'atelier jouent depuis très longtemps un rôle essentiel dans la création des œuvres d'art.

Dina  Morin pour Culture Pops

Dina Morin pour Culture Pops

Dina Morin est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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Thème

Au même titre qu’un burin, qu’une sellette ou qu’un pinceau, le mannequin a toujours fait partie du matériel indispensable de l’atelier. Pour sa réouverture, le Musée Bourdelle nous propose de revenir sur l’histoire de ce « secret d’atelier » dont le rôle et les représentations ont sensiblement évolué de la Renaissance au XXème siècle.

Points forts

1/ Le mannequin, un outil complexe et sophistiqué Avant d’être articulé et stable, le mannequin ressemblait plutôt à la Renaissance à une petite statue en bois essentiellement destinée à des fins religieuses ou rituelles. C’est au XVIIIème siècle qu’il connaît de grands développements. Les ingénieurs cherchent à rendre ses articulations plus souples pour des mouvements plus fluides. A Paris, qui est alors la capitale du « mannequin perfectionné », on réalise des pièces qui ont la spécificité de répondre à deux exigences : doté d’un squelette en bois ou en métal, le mannequin est recouvert de finitions externes imitant l’apparence des muscles, de la chair et de la peau. Ces pièces sont à l’époque encore inédites et demandent un travail considérable. Seule l’élite peut se permettre ce luxe dans la mesure où le prix de revient peut atteindre jusqu’à deux ans de salaire ! Il faut attendre la fin du XIXème siècle pour que les mannequins soient produits en série.

2/ La représentation du mannequin au XIXème siècle Au XIXème, la quête d’un réalisme absolu conduit les artistes à cacher l’utilisation du mannequin dans leur représentation. Le mannequin est perçu par beaucoup comme un frein à cette quête de réalisme. Or, dans les faits, grand nombre d’artistes, dont Courbet, qui est pourtant le chef de file du mouvement réaliste, ont recours à cet outil d’atelier qui leur permet de décortiquer chacune des positions du corps humain. Il faut attendre la fin du XIXème siècle et le développement des scènes d’atelier pour que ce motif jusqu’alors dissimulé devienne un motif à part entière. La représentation du mannequin permet à l’artiste de jouer de la confrontation entre apparence et réalité. Il est par ailleurs un moyen de faire entrer le spectateur dans l’intimité de l’atelier.

3/ Le mannequin, objet de tous les fétichismes Au XXème, le mannequin laisse progressivement place à la poupée. Figure obsédante, elle devient pour l’artiste l’objet de tous les possibles. L’exposition raconte une anecdote marquante sur l’artiste Oscar Kokoschka et sa poupée. En 1912, Kokoschka tombe éperdument amoureux d’Alma Malher. Lorsqu’il revient du front, elle est mariée. Il charge alors une costumière de théâtre de lui fabriquer une poupée grandeur nature à l’effigie d’Alma. Kokoschka se met à l’habiller et à la sortir en ville. Après l’avoir dessiné jusqu’à épuisement, il finit par la dépecer en 1922. 

Points faibles

Le point faible porte sur l’espace et non l’exposition en elle même : les salles du sous sol du musée Bourdelle résonnent énormément ! Dès qu’il y a un groupe ou un enfant bruyant, les sons sont décuplés...

En deux mots...

Bien illustrée et bien pensée, cette exposition au thème original est très instructive. A la sortie de l'exposition, le petit jardin du musée est un vrai plus...

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BonBon

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L'histoire extraordinaire des mannequins d'atelier.

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Informations

"Mannequin d’artiste, mannequin fétiche". Musée Bourdelle, 18 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris. Jusqu’au 12 juillet.

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