Des archéologues découvrent la victime du premier meurtre de l'histoire de l'humanité<!-- --> | Atlantico.fr
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Le malheureux propriétaire du fameux "Cranium 17" semble avoir été frappé avec une grande violence à deux reprises.
Le malheureux propriétaire du fameux "Cranium 17" semble avoir été frappé avec une grande violence à deux reprises.
©Reuters

Cold Case

Les traces de traumatismes crâniens sur les ossements des premiers hommes sont "relativement répandues" assure Nohemi Sala, co-auteur d'une nouvelle étude et professeur à l'université espagnole de Complutense.

Les restes de 28 squelettes appartenant à des humains décédés il y a environ 430 000 ans ont été découverts dans un tunnel souterrain au nord de l'Espagne. Les causes exactes de leur mort restent encore mystérieuses, tout comme le lieu où ils ont été retrouvés empilés.

Selon une nouvelle étude publiée dans la revue PLoS, basée sur un travail d'enquête rigoureux, les fentes présentes sur l'un des crânes laissent penser qu'au moins l'un de ces humains a été tué par une arme tranchante. Les résultats de l'étude suggèrent que la violence entre les personnes provoquant la mort remonte à près d'un demi-million d'années. 

Les traces de traumatismes crâniens sur les ossements des premiers hommes sont "relativement répandues" assure Nohemi Sala, co-auteur de cette étude et professeur à l'université espagnole de Complutense. "De nombreux cas présentent des signes de guérison, et indiquent que l'individu a survécu à ses blessures" ajoute-t-elle.

Les coups à la tête semblent en effet avoir été une pratique courante chez les premiers hommes. Parmi ces ossements, un crâne nommé "Cranium 17" présentait toutefois des caractéristiques différentes. "Il semblerait qu'il s'agisse d'un cas de violence mortelle entre deux personnes" observe le professeur Sala.

Le malheureux propriétaire du fameux "Cranium 17" semble avoir été frappé avec une grande violence à deux reprises près de l'œil gauche. En utilisant les techniques d'analyses modernes sur ce crâne ancien, les scientifiques ont pu déterminer que les deux fractures sont survenues alors que l'individu était encore en vie, et qu'elles ont été provoquées par deux coups successifs portés avec la même arme.

L'analyse de la trajectoire et du relief a confirmé que ces blessures ne résultent vraisemblablement pas d'un accident, tel qu'une chute, ou une chasse au mammouth malchanceuse. Les auteurs de l'étude sont donc arrivés à la conclusion qu'il s'agit du plus vieux cas de meurtre de l'histoire de l'humanité. 

Enfin, pour tenter de comprendre pourquoi les ossements ont été retrouvés empilés sous terre, les auteurs de l'étude ont formulé une hypothèse aussi fascinante que controversée : les premiers hommes auraient laissé ces corps à cet endroit dans le cadre du premier rite funéraire jamais rapporté. 

Mais selon une majorité de spécialistes, aucun rite funéraire ne remonte à plus de 100 000 ans. "La violence volontaire entre les personnes est un comportement fréquent chez les humains depuis au moins 430 000 ans, il en est donc certainement de même pour le soin apporté aux malades, et même pour le soin apporté aux morts. Après tout, nous n'avons pans tant changé nos habitudes depuis 500 000 ans" estime Nohemi Sala.

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