Quelques grammes de folie high-tech au poignet de Rafael Nadal : comptez 770 000 euros pour sa montre française…

On ne compte qu’une petite poignée de joueurs qui acceptent de porter une montre sur le court. Rafael Nadal a longtemps été le seul parmi les champions de très haut niveau. Cette année, s’il ne débarque pas sur le central avec son habituelle montre ultra-légère, il fait néanmoins beaucoup plus fort : sa nouvelle montre RM 27-02 est ce qu’on fait aujourd’hui de plus avancé et de plus abouti dans l’horlogerie mécanique contemporaine. RM pour Richard Mille, un Français qui a créé sa marque en l’an 2000 sur le créneau d’une avant-garde esthétique et technique sans compromis, tant dans les formes que dans les matériaux et les subtilités mécaniques.

Ce style très français a aujourd’hui conquis la planète – c’est-à-dire les nouvelles générations de millionnaires internationaux, qui ne veulent pas plus porter les cravates et les costumes de leur papa que les marques et les montres de leurs parents. Les nouvelles fortunes exigent des nouveaux fétiches de poignet : les prix sont terrifiants, mais Richard Mille a également été le premier à comprendre que cet effet de sidération était un des meilleurs arguments de son marketing. Il y a trois ans, la montre RM 027 de Rafael Nadal était affichée à un demi-million de dollars (Atlantico du 15 juin 2012). Cette année, sa nouvelle RM 27-02 dépasse les 770 000 euros !

Si la marque Richard Mille est Swiss Made, c’est parce que seule la Suisse possède les ateliers capables de produire de tels bijoux high-tech. On se consolera en songeant que la manufacture de Richard Mille est logée dans le Jura suisse, aux Breuleux, à une ou deux portées de fusil de la frontière française. Quand vous verrez cette montre, à la télévision ou dans votre loge, vous aurez du mal à comprendre ce prix extravagant. C’est que tout est dans le mouvement et dans la composition du boîtier : ce dernier est réalisé dans un matériau de synthèse encore jamais tenté pour une montre, un composite de fibres de carbone et de filaments de quartz (silicium) soigneusement tissés. C’est à la fois très léger et très résistant. Tout comme le mouvement a été travaillé dans un seul but : pousser à l’extrême l’endurance du tourbillon mécanique de la montre – une « cage » rotative qui fait tic-tac au cœur du mouvement et dont tous les autres horlogers vous jureront qu’elle est aussi complexe que fragile. Ces mêmes horlogers vous recommandent de ne jamais jouer au tennis avec une montre mécanique !

Richard Mille, lui, nous prouve que sa montre peut résister sans souci aux violents coups droits et aux déplacements incessants de Rafael Nadal. À ses débuts, quand il voulait démonter que ses tourbillons étaient vraiment protégés contre les chocs, Richard Mille les lançait par terre : à l’époque, chez les horlogers traditionnels, on ne manipulait ces tourbillons mécaniques qu’avec des gants blancs. Principe-clé de cette exceptionnelle résistance aux chocs : tout le mouvement est construit autour d’une platine monobloc, inspirée par les châssis des voitures de course et micro-usinée dans un carbone très spécial. Cette rigidité structurelle garantit l’efficacité et la précision fonctionnelle des différents rouages. Une symphonie mécanique absolument inédite et capable de marquer l’histoire des objets du temps.

Le plus difficile, avec ces montres, ce n’est pas de les vendre, même à ce prix : il n’y aura que 50 de ces RM 27-02, mais elles sont déjà sur liste d’attente. C’est de les produire ! On ne trouve qu’un atelier en Suisse capable de maîtriser ces techniques et ces matériaux high-tech. Rafael Nadal sera le testeur officiel de la montre, pour l’ultime épreuve de validation, sur la terre battue de Roland-Garros. Même si Rafael Nadal ne gagne pas le tournoi pour la dixième fois, Richard Mille sortira vainqueur de l’épreuve : enfin un Français qui gagne à Roland-Garros !

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