Le Panthéon n’est pas assez rouge pour le PC… Mais le PC n'a-t-il vraiment rien à se reprocher ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Le patron du PCF Pierre Laurent.
Le patron du PCF Pierre Laurent.
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Discrimination ?

Le patron du PCF Pierre Laurent s'en prend à Hollande. Il lui reproche de ne pas avoir panthéonisé de communiste, dénonçant un "oubli présidentiel extrêmement regrettable".

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La protestation du chef du PC mérite d'être analysée. Tout d'abord, elle est un peu singulière. Aucun parti politique français n'a réclamé que tel ou tel héros de son bord soit admis au Panthéon. Le PS a-t-il fait pression pour que l'on choisisse Pierre Brossolette ? Les "Républicains" (ex-UMP et ex-Gaullistes) ont-ils brandi le nom de Geneviève de Gaulle-Anthonioz ? Les radicaux (là on ne sait plus très bien lesquels), ont-ils exigés quelque chose pour Jean Zay ? Quant à Germaine Tillion, elle était simplement de gauche, et encartée nulle part.

Le PC a depuis longtemps un douloureux problème avec son passé. Avec sa résistance qui, pour tardive qu'elle ait été (1941), n'en a pas moins était héroïque comme l'atteste le très grand nombre de communistes fusillés par les Nazis, ou guillotinés par Vichy. Pour le présent, le PC n'a pas de problème, puisqu'il n'a pas de présent, depuis qu'il s'est laissé phagocyter par Mélenchon.

Quand on se réfugie dans le passé, ce qui peut se comprendre vu l'état squelettique actuel du PC, il faut néanmoins avoir l'honnêteté d'assumer tout son passé (je parle de celui de la résistance communiste). L'Humanité accompagne sa "une" protestataire d'une photo des fusillés de l'Affiche Rouge. Des jeunes combattants étrangers, juifs pour la plupart, qui savaient bien, eux, pourquoi ils allaient mourir. Tout comme des centaines d'autres FTP communistes exécutés au Mont-Valérien. Ces morts-là réclament non pas le Panthéon mais la vérité. Ils tombaient sous les balles nazies en chantant la Marseillaise, et très souvent, l'Internationale. Ils se sacrifiaient pour la France. Et aussi pour le communisme. Et aussi pour l'Union Soviétique. Cela enlève-t-il quelque chose à leur dévouement et à leur abnégation. Le PC pourtant peine à le reconnaître.

Enveloppé dans le drapeau tricolore, dès les lendemains de l'après-guerre, le PC a enfoui au fond d'une malle le drapeau rouge qui aurait dû également servir de linceul à ces héros. Il fut une période, celle de l'Occupation, ou il était digne et courageux d'être communiste. Aujourd'hui ? 

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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