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Crise grecque : ce qu’il ne fallait pas faire, ce que l’on peut encore faire
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Référendum

Le gouvernement grec a approuvé le référendum sur le plan de sauvetage de l'Euro annoncé par le Premier ministre Georges Papandreou. L'occasion de s'interroger sur l'état de la démocratie européenne...

Alain  Dumait

Alain Dumait

Alain Dumait est un journaliste économique et homme politique français de tendance libertarienne.

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Georges Papandreou est un politicien. Il ne pouvait plus affronter la colère populaire et ses violences. Il fallait qu’il trouve une soupape susceptible de faire baisser la pression de la rue, évidemment très hostile à la politique d’austérité. La mise sous tutelle de Bruxelles faisait déborder le vase.

Même s’il perd le référendum annoncé, il restera dans le jeu, alors qu’il risquait fort, au train où allaient les choses, d’en être sorti pour longtemps. Non pas qu’il soit plus démocrate qu’un autre. Mais, connaissant ses concitoyens, il a compris que la situation était devenue intenable pour lui, politiquement. 

Comment peut-on se dire démocrate et considérer que la décision du Premier ministre grec est «irresponsable» (dixit M. Estrosi, ministre de la République française, surnommé à Nice «motodidacte») ?... Comme si le fait de donner la parole au peuple devait être conditionné à des sondages favorables préalables...
A noter : si la Grèce pratiquait la démocratie directe, son plan de rigueur, comme l’accord  de Bruxelles de jeudi dernier aurait pu, à tout moment, sur la base d’une pétition signée par un certain nombre d’électeurs, faire l’objet d’un referendum d’initiative populaire et non pas gouvernemental. M. Papandreou n’aurait pas eu à ouvrir cette partie de poker. Dans les pays qui pratiquent la démocratie directe, le pouvoir est en effet à tout moment susceptible d’être censuré par le peuple. La soupape fonctionne en permanence...
A noter aussi : si les principes de la démocratie directe étaient inscrits dans les textes européens, l’Europe et l’euro seraient moins impopulaires. Et il n’y aurait pas eu d’accord du 27 octobre 2011... En tout cas, maintenant, il n’y en a plus. Le château de cartes est tombé à terre. Comme la Grèce ne va pas pouvoir honorer ses prochaines échéances sans les concours promis de différentes parts - mais subordonnés -, elle va faire défaut. Comme elle aurait déjà du le faire dès le 2 mai 2010. Cela aurait couté moins cher à tout le monde, aux banques, aux Grecs et aux contribuables de toute la zone euro. Il est toujours vain de vouloir empêcher à tout prix un dépôt de bilan.

Ce qui vient d’arriver à la Grèce pend au nez de quelques autres pays. Au moins savent-ils qu’ils ne pourront pas compter sur autrui, sauf négocier avec leurs créanciers et leur prouver qu’ils peuvent changer de politique et redresser leur situation économique, avec un consensus populaire réel. Ce qu’attend, pour la France, les agences de notation...
A-t-on bien noté que, pendant que la Grèce s’effondre financièrement, que l’Italie inquiète, que la France et les Français serrent les fesses, d’autres pays, comme l’Espagne, le Portugal, l’Irlande et même la Grande Bretagne, se remettent sur les rails, tandis que quelques autres pays continuent à bien se porter, tels la Suisse, l’Autriche, la plupart des pays de l’Europe du Nord ? 
Revenons à la Grèce. Soit la monnaie, la gestion des finances publiques, y compris ses déséquilibres, sont de l’ordre du politique, et il est normal que les électeurs soient consultés, d’une manière ou une autreSoient ces questions échappent largement à la sphère publique, et alors le souverain n’a rien à dire. Ce qui serait le cas, par exemple, avec une monnaie «naturelle» (l’or), des banques «libres», un État «minimum», avec des comptes «équilibrés». Bref, si nous étions dans un système économique «normal». Celui vers le quel il faut tendre pour nous sortir de cette crise. 

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