"La Tête haute" : le festival de Cannes démarre en fanfare<!-- --> | Atlantico.fr
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La Tête haute
La Tête haute
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Avec "La Tête haute", c'est une histoire forte et dérangeante qui ouvre le Festival de Cannes 2015. L'histoire d'une jeune vie, sur le fil du rasoir.

François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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La réalisatrice

Emmanuelle Bercot n’est pas une inconnue au Festival de Cannes où son très beau film, "La tête haute", est présenté hors compétition en ouverture du Festival 2015. L’un de ses premiers courts-métrages, « Les vacances », avait été distingué par le prix du jury, en 1997. Son premier long-métrage, « Clément », avait été projeté dans la section Un certain regard, qui double la sélection officielle. Elle a été comédienne en 1997 dans « La classe de neige », de Claude Miller, et en 2011 dans « Polisse » de Maïwen, deux films sélectionnés également à Cannes. Elle est aussi la réalisatrice de « Backstage » (2004) et « Elle s’en va » (2013), superbe film avec Catherine Deneuve que l’on retrouve en juge dans « La tête haute ».

Thème


Malony, ado abandonné par une mère irresponsable et infantile, est passé de foyer en foyer depuis l’âge de six ans. Son seul point d’attache est une juge pour enfants qui a suivi ses frasques en tous genres jusqu’à ce qu’il atteigne 16 ans, âge où il risque de passer des foyers d’accueil et établissements spécialisés à la prison. C’est tout l’enjeu de l’intrigue : comment éviter la prison à cette boule de violence et de souffrances qu’est devenu Malony ?

Point forts

- La direction d’acteurs est impeccable. Nous y croyons, à Catherine Deneuve, cette juge formidable qui n’abandonne jamais ses protégés jusqu’au bord de la retraite. Pareil pour l’éducateur Benoît Magimel, dont on devine sur son visage les marques d’une jeunesse mouvementée. Sans parler du jeune inconnu, Rod Paradot, tout simplement bouleversant en délinquant irrécupérable.
- L’univers de la délinquance est restitué dans toute sa violence et ses rares moments de répit. A ce titre, « La tête haute » est une œuvre de salubrité publique où l'on constate que les adultes, pour ne pas dire la société, ont leur part de responsabilité dans la révolte aveugle et imbécile de certains jeunes.

Points faibles

La fin, que nous ne dévoilerons pas, est légèrement irénique pour ne pas dire angélique. On a du mal à y croire tant notre garçon revient de loin. C’est peut-être pour cela que ce film magnifique n’a recueilli que de maigres applaudissements à la première grande projection de presse cannoise  mercredi matin, avant d'être projeté le soir en séance officielle et people… A Cannes, la critique internationale préfère les histoires qui finissent dans un bain de sang…

En deux mots ...

L’intrigue se déroule dans deux endroits très différents, la grise ville de Dunkerque où notre délinquant accompli ses méfaits avant d’être tancé par la juge pour enfants et le lumineux refuge campagnard ardéchois où Malony est recueilli avec un certains nombre d’autres garçons qui, tous, ne sont pas loin de la case prison. Cet endroit est leur dernière chance.
Ce film, c'est toute l'histoire d'une jeune vie, sur le fil du rasoir.

Recommandation


Excellent En priorité

Une oeuvre forte et dérangeante. Mais, attention, nous ne sommes pas chez la comtesse de Ségur...

« La Tête haute »
D’Emmanuelle Bercot
Sortie en salles le 13 mai
Avec Catherine Deneuve (la juge), Rod Paradot (Malony, le jeune délinquant), Sara Forestier (la mère), Benoît Magimel (l’éducateur).

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