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La gauche fustige un président qui se "défausse", la droite salue un homme d’Etat
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Intervention de Nicolas Sarkozy

L’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy à peine terminée, les premières réactions ont vite fusées. Et chaque camp s’est mis dans son rôle : la gauche s’est dite "très déçue" et a fustigé un président qui n’assume pas ses responsabilités ; la droite a mis en avant les qualités de leader national du chef de l'Etat, saluant son courage, sa pédagogie ou sa détermination.

Une prestation très attendue, un président qui se défausse de ses échecs. C’est en somme la partition qui a été le plus jouée à gauche après l’intervention de Nicolas Sarkozy jeudi soir.

Sur France Inter vendredi matin, Laurent Fabius a ainsi fustigé une interview dont "l'essentiel était consacré à une défausse". "Au fond la crise est due aux prédécesseurs socialistes", si l'on en croit Nicolas Sarkozy selon Laurent Fabius. "D’un coté, il y a Monsieur Sarkozy qui analyse, et puis de l’autre il y a un président qui est là mais qui n’est responsable de rien", a ajouté l'ancien Premier ministre.Pour lui, "la réalité c’est qu'il y a dix ans, la dette était inférieure à 60% du PIB, selon les critères de Maastricht, et que Nicolas Sarkozy va finir son quinquennat avec près de 90% de dette".

Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire a salué le "discours de vérité" du président de la République. "Je pense qu'on a parfois un peu dissimulé un peu la gravit de la situation aux Français", a déclaré le ministre sur France Info.

Pour l’ancien ministre de l’Economie Michel Sapin,  "c'est très choquant de voir quelqu'un qui est en responsabilité depuis dix ans, nier toute responsabilité dans la situation de la France". 

La gauche a également estimé que Nicolas Sarkozy, qui s’exprimait à une heure de grande audience sur les deux chaînes principales, avaient menti aux Français. Ainsi du Parti communiste, ironique : "'tout va bien, tout est sous contrôle, nous avons eu raison de faire la réforme des retraites car les retraités étaient responsables de la dette, il n'y a pas eu de baisse de salaires et de retraites en France'. Mais qui peut croire à une fable pareille?", demande le PCF. Même ton chez certains membres du PS comme Jean Marc Ayrault, pour qui Sarkozy "nous a ressorti sa panoplie usée de Superman, sauveur de la France, de l'Europe et du monde". Eva Joly a elle décerné un "triple zéro" au chef de l'Etat et s'est dite "très déçue" de son intervention. 

Certaines réactions mettent l’accent sur l’Europe. Ainsi de Jean-Luc Mélenchon, qui  a jugé lui que la prestation de Nicolas Sarkozy était "assez pitoyable". "Nous méritons mieux que de nous entendre dire: cela va mal, c'est de la faute des retraités, c'est de la faute des fonctionnaires", c'est de la faute de tout le monde, sauf de ce qu'il fait lui-même, et en particulier des accords qu'il conclut au niveau de l'Europe", a estimé le candidat du Front de Gauche. De même, le président d'honneur du MRC et possible candidat à la présidentielle, Jean-Pierre Chevènement, a noté "l'érosion de l'appareil productif français, insuffisamment soulignée d'ailleurs, n'est rapportée qu'aux réformes sociales de la gauche depuis 1981 mais jamais à la surévaluation de 50% de l'euro depuis 2005."

Pour Fillon, détermination et expérience 

A droite, c’est bien sûr un tout autre état d’esprit qui prévalait, ministres, parlementaires et membres de la majorité se relayant pour vanter un discours réussi. François Fillon a, dès l’intervention terminée, vanté la "détermination et l’expérience" du chef de l’Etat, qui constituent "un atout pour protéger la France et relancer l’Europe". Alors que Nicolas Sarkozy, pour l’UMP, s’est "posé comme le digne hériter des Pères fondateurs de l’Europe et a montré sa détermination pour sauver l’euro". 

Invité sur Europe 1 vendredi matin, Claude Guéant a salué un chef de l'Etat "lucide", notamment sur la révision de la croissance de 1,75% à 1% pour 2012. Il s'est par ailleurs dit "surpris qu'un certain nombre de partis politiques conteste au président de la République française un rôle de leadership qui est tout à fait important", se référant à l'accord trouvé sur l'euro mercredi entre les 27 Etats-membres de l'Union européenne. "Avec Angela Merkel, il a joué un rôle considérable pour sortir l’Europe de la difficulté" a estimé le ministre de l'Intérieur. 

Plusieurs cadors de l’UMP ont mis en avant la clarté et la capacité du chef de l'Etat à expliquer sa démarche. Pour Rachida Dati il "a expliqué avec clarté et pédagogie aux Français la situation de la France et les enjeux européens et "a toujours été déterminé à préserver notre modèle social" . "Nicolas Sarkozy, en homme d'Etat et de devoir vis-à-vis des Français, continuera à être mobilisé pour que la France maintienne son rang de grande puissance", a assuré l’ancienne Garde des Sceaux. Les mots étaient proches chez Brice Hortefeux, qui a salué la "détermination totale" du président de la République "à protéger nos concitoyens face à la crise économique et financière mondiale". Et chez Jean-François Copé, pour qui le Sarkozy de jeudi soir a montré "son aptitude au commandement".

Des déclarations qui mettent en avant un homme d’Etat et un chef, et dans lesquelles transparaît assez clairement l’image d’un futur candidat à l’élection présidentielle. Ce que confirme le ministre des Transports Thierry Mariani, qui se félicite "de la dimension de chef d’Etat courageux et responsable, seul à même de protéger les Français face à la crise et de donner un cap d’avenir à la France", dans laquelle s’est posté le chef de l’Etat, notamment "face aux marchands d’illusions".

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