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EELV/PS : "La fermeté des écologistes sur le nucléaire relève du jeu politique"
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Des Verts pas assez mûrs ?

Les déclarations offensives d'Europe Écologie-Les Verts ont temporairement retardé l'accord électoral avec les socialistes. L'ex porte-parole d'EELV, Laurence Vichnievsky, souhaite que son parti "puisse se défaire de ses positions quelque peu radicales".

Laurence Vichnievsky

Laurence Vichnievsky

Laurence Vichnievsky est une magistrate et femme politique.

Elle est avocat général auprès de la Cour d'appel de Paris.

Ex porte-parole et candidate aux élections régionales d'Europe écologie-Les Verts

 

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Atlantico : Quelle considération portez-vous aux propos tenus par Cécile Duflot, qui lance un ultimatum au PS sur la sortie du nucléaire, menaçant que « tous les écologistes étaient prêts à renoncer à avoir des députés » ?

Laurence Vichnievsky : Je pense que ce sont des postures de départ dans le cadre de négociations à venir. Les propos tenus sont un peu fermes, mais loin d'être définitifs. Je crois comprendre que cela relève du jeu politique, et qu'il appartient aux écologistes d’être très fermes sur la sortie du nucléaire.

Toutefois, la sortie du nucléaire ne peut se faire d’une traite. Dans cette perspective, les propositions tenues par François Hollande me paraissent être une avancée remarquable, sinon historique, puisqu’elles sont en rupture avec le discours pro nucléaire vieux de 40 ans. C’est un bon départ aux négociations à venir.

Je suis une femme d’ouverture, et prône le bon compromis à trouver avec nos amis socialistes, ce qui sous-entend aussi un accord aux législatives. Les deux sont liés, l’on ne peut imaginer de candidat unique si nous n’avons pas un accord de programme avec les socialistes.


Eva Joly et Cécile Duflot semblent prêtes à défendre "corps et âme" la position actuelle d'EELV sur le nucléaire, et ce malgré les propositions de François Hollande, qui prévoit une réduction de 50% de l'atome sur une période de 10 à 15 ans. EELV pourra-t-il redevenir un parti de gouvernement ? 

Je souhaite que la position défendue par les écologistes évolue, sachant que la priorité d'EELV reste l’alternance. D’où la nécessité de trouver un bon compromis, de sorte que la question nucléaire ne soit pas un casus belli.

Les propositions faites par François Hollande restent pertinentes dans le chiffrage et l’objectif chronologique, mais il faut aller plus loin pour une sortie définitive du nucléaire. Ce que je souhaite, c’est l’organisation d’un grand débat citoyen sur la question pour apporter un éclairage public. Car même si les français sont majoritairement pour la sortie du nucléaire depuis Fukushima, ils restent en retrait, du fait d'une méconnaissance profonde du sujet.   

Mais de nombreuses questions restent en suspend, et notamment celles relatives aux différents scenarii alternatifs à l'énergie nucléaire, puisqu’il faudra bien soutenir la production d’électricité. Les expertises existent, notamment celles du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat), et il nous appartient désormais de transmettre ces éléments d’information à nos concitoyens, de manière à ce qu’ils se prononcent de manière éclairée sue la question du nucléaire dans le cadre d’un référendum.

Je souhaite qu’EELV puisse se défaire de ses positions quelque peu radicales. Si clash il y a, je le regretterais.

L'élection présidentielle ne ressemble en rien aux élections européennes à la "proportionnelle", et il est peu probable qu'EELV réitère le score historique de 16% des votes. Présenter un candidat écologiste en 2012, n'est-ce pas prendre le risque de compromettre les chances d'alternance ?

Je suis favorable à une candidature à la présidentielle parce que c’est la seule élection qui permet de présenter un programme. L’écologie politique est mal connue en France, peu savent que cela dépasse la protection de la nature, de la biodiversité ou les questions environnementales. L’écologie politique est une approche globale sur un système de production, de distribution, de consommation et de gouvernance en fonction de critères sociaux et environnementaux.

L’élection présidentielle, c’est le moment où l’on peut faire connaître les intentions de l'écologie politique. De plus, il y a une attente écologique très forte chez tous les Français, parce que cela relève du bon sens et du raisonnable, en particulier s’il on veut préserver les générations futures.

Cette candidature doit-elle être maintenue jusqu’au bout ? Ce n’est pas à moi d’en décider, mais à Éva Joly, que je soutiens quoi qu’il en soit. Ce qui doit nous pousser, c’est l’objectif de l’alternance en 2012, et donc de trouver un bon compromis. Cela n’a pas de sens d’avoir un accord sur les postes aux législatives s’il n’y a pas d’accord de programmes. Les deux sont liés. Il y a des ordres de priorité, et la priorité c’est de gagner les élection présidentielle de 2012.

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