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Manuel Valls a dit que "s'attaquer à une église, c'était toucher à un des symboles de la France, à son essence même".
Manuel Valls a dit que "s'attaquer à une église, c'était toucher à un des symboles de la France, à son essence même".
©Reuters

Identité française

S'attaquer à une église, c'est s'attaquer à l'essence même de la France. Mais oui, mais oui…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il arrive à Manuel Valls d'avoir les mots justes. Il a dit ce qu'il fallait dire à Villejuif en déclarant que : "s'attaquer à une église c'était toucher à un des symboles de la France, à son essence même". Il est déjà arrivé dans le passé à Manuel Valls d'avoir les mots justes. Devant l'hyperkasher de la Porte de Vincennes il a dit que "La France sans les Juifs ne serait plus la France".

Des catholiques qu'on voulait massacrer parce que catholiques. Des Juifs tués parce que Juifs. Et auparavant des dessinateurs assassinés parce que hommes libres ils voulaient exercer leur métier en hommes libres. Tout y est. Ainsi des tueurs islamistes dessinent à leur sanglante façon la France telle qu'elle est et telle qu'ils la haïssent.

La France est un bloc.Avec ses racines chrétiennes. Avec son rapport aux Juifs infaillible baromètre de la démocratie. Avec sa tradition d'irrespect, d'irrévérence, de liberté blasphématoire que les frères Kouachi n'ont pu supporter. C'est ainsi que nous sommes. C'est ainsi, en tout cas, que nous nous efforçons d'être.  C'est ainsi que, à juste titre, nous devrions être fières d'être.

Oui la France est un bloc. L'Eglise qui condamne à mort le Chevalier de la Barre. Voltaire qui, révolté, la traite pour cela "d'infâme". Les rois qui ont fait la France. Et la France qui coupe la tête de Louis XVI. La France qui persécute les Juifs. La France qui les émancipe. La France qui s'abandonne à une crise aigüe d'antisémitisme lors de l'affaire Dreyfus. La France qui le réhabilite de façon éclatante.

Un bloc. De ce bloc les pierres des églises sont le décor le plus visible. Elles façonnent notre paysage tout autant, et sans doute mieux, que les collines, les rivières, les forêts enfantées par la nature. Peu importe qu'on soit chrétien, juif, bouddhiste ou musulman : nous sommes tous invités à rendre grâce à la beauté des églises. Elles font partie de notre bien commun à tous et ne sont pas propriété des seuls catholiques.

C'est pourquoi nous sommes tous des "sales chrétiens" dès lors qu'on s'attaque aux églises. Dans le même esprit, nous avons été des "sales Juifs" après Toulouse, après Bruxelles, après l'hypercacher. Et nous serons tous, bien sûr, des "sales musulmans" si malheur arrivait à un fidèle de l'Islam. Tout n'est pas perdu. Depuis trop longtemps les cloches des églises sonnent le glas de la foi disparue et de la France oubliée. Qu'elles se mettent enfin à sonner le tocsin ! 

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions :

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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