Le Parti communiste et le Front national sont-ils jumeaux ?

PC ! PC brisé ! PC martyrisé ! PC humilié ! La colère gronde après les propos du chef de l’Etat. On exige de lui des « excuses publiques ». On suffoque d’indignation. Car comparer le PC au FN c’est à peu près aussi scandaleux que d’affirmer à une virginale carmélite que tout le monde lui est passé dessus… Le vil blasphémateur doit donc venir faire repentance, en chemise et la corde au cou, au siège du parti, place du Colonel Fabien.

Le problème avec Hollande c’est qu’il rate tout. Le canon de son fusil est tordu, recourbé, et au lieu d’aller droit, ses balles vont s’égarer dans les coins. Elles font souvent plouf et le plus souvent flop. En effet, ce n’est pas aux années 70 qu’Hollande aurait dû se référer. Mais aux années 80 bien plus riches en similitudes avec le Front national.

En ces années-là, le PCF dans sa quête de voix ouvrières et populaires ne faisait pas dans la dentelle bien-pensante. Non, pour lui les immigrés n’étaient pas une chance pour la France. Oui, ils posaient problème. Et pour bien comprendre il faut faire appel à la mémoire du patron du PCF de l’époque.

Georges Marchais reviens, ils sont devenus bêtes ! Georges Marchais dis à Alexis Corbière et à Pierre Laurent, ces vierges outragées, qu’ils se fourrent puissamment le doigt dans l’œil. Explique-leur ce qui s’est passé à Vitry-sur-Seine. Raconte-leur comment le maire communiste de la ville a envoyé un bulldozer murer un foyer pour immigrés maliens dont il ne voulait pas dans sa commune. Rappelle-leur le combat obstiné d’un autre maire communiste, celui de Cormeilles-en-Parisis, un certain Robert Hue qui a fait son chemin depuis. Ce courageux édile n’avait pas ménagé sa peine et son énergie pour tenter d’expulser d’une cité HLM une famille de dealers marocains. Hélas, hélas le combat de Robert Hue ne fut pas couronné par une issue heureuse.

N’hésite pas non plus à leur mettre sous le nez une lettre que tu envoyas le 7 janvier 1981. Comme ils ont des problèmes avec la lecture, coche-leur la phrase suivante. « Il faut arrêter l’immigration sous peine de pousser de nouveaux travailleurs au chômage. Je précise bien : l’immigration officielle et l’immigration clandestine. ». C’est pas bien envoyé ça ? Et n’oublie pas de demander à MM. Corbière et Laurent de bien réfléchir au destinataire de ta lettre. Valéry Giscard d’Estaing ? Raymond Barre, son Premier ministre ? Que nenni. Le recteur de la Mosquée de Paris !! Voilà qui est presque plus intéressant que la lettre elle-même. Et au point où nous en sommes, dis-leur de méditer sur ton score au premier tour des présidentielles de 1981 : 15,35% des voix. Ils feraient combien eux ?