"La Révolte" d’Élisabeth : l'extraordinaire actualité d'une pièce du 19eme siècle<!-- --> | Atlantico.fr
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Un moment intense dont on ne sort pas indemne.
Un moment intense dont on ne sort pas indemne.
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145 ans après, vous serez bouleversés par la révolte et l'échec d’Élisabeth, héroïne imaginée par Villiers de L'Isle-Adam.

Véronique Guionin

Véronique Guionin

Véronique Guionin est chroniqueuse pour Culture-Tops.
Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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L'auteur

Auguste de Villiers de L'Isle Adam (1838-1889) fut à la fois nouvelliste, dramaturge et poète. En 1870, après un échec au théâtre du Gymnase, Alexandre Dumas fils parvient à faire accepter La Révolte (un texte trop dérangeant pour l'époque) au théâtre du Vaudeville (7 représentations).

Thème

Un soir, à minuit, une femme jeune quitte son mari pour enfin vivre selon elle-même. Elle lui explique les raisons de son geste et part au loin. Pourtant quatre heures plus tard elle est de retour...

Points forts

1/ Villiers a écrit pour une femme "honnête", à "la jeunesse assassinée", un quasi monologue d'une pénétration et d'une violence extrême. Face à face : Félix, le mari égocentrique et conventionnel, et Elisabeth, la vibrante, rêvant de liberté et dont les aspirations multiples sont depuis toujours ignorées par son entourage. Le banquier soucieux avant tout de sa prospérité juge avec condescendance l'acte insensé, puéril et romantique de sa femme, son besoin d'humanité et sa frustration d'un amour partagé, ses rêves de silence, de grand air et de lectures, de vibrations poétiques, d'intelligence de l'âme. Cette femme étonnamment moderne crie sa révolte avant de s'enfuir. Il ne peut la comprendre.

2/ Le texte, dans sa deuxième partie, le retour d'Elisabeth quatre heures plus tard, vaincue et pétrifiée, prend une dimension touchant à l'intime de chaque spectateur. La porte de la prison est trop lourde à ouvrir. Elle n'a pas eu la force de revivre.

3/ Anouk Grinberg- Elisabeth- recouvre progressivement l'espace du théâtre d'une chape d'émotions contenues auxquelles elle laisse libre court. Sa vibrante sensibilité fait osciller son personnage entre lyrisme poétique et violence. Elle transmet avec subtilité la souffrance et les frustrations d'Elisabeth. Hervé Briaux, Félix, joue avec une intelligence profonde, le mari bourgeois.

4/ Belle mise en scène, sans débordements, privilégiant la profondeur dans l'expression et les ressentis des acteurs. On adhère profondément à cette retenue.

5/ L'austérité du sombre décor et des costumes est illuminée par les cheveux d'Elisabeth, roux flamboyants comme le feu qui l'anime.

Points faibles

Je n'en vois pas.

En deux mots...

Un moment intense dont on ne sort pas indemne. La révolte d'Elisabeth apparait à chaque âme sensible, si justifiée que sa reddition n'en est que plus désespérante. Elle résonne dans le théâtre comme le tocsin des rêves d'une femme meurtrie à mort. Anouk Grinberg m' a bouleversée par la vérité de son jeu. Une grande soirée !

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Infos et réservations

"La Révolte", de Auguste de Villiers de l'Isle Adam. Mise en scène : Marc Paquien. Avec Anouk Grinberg et Hervé Brioux.

Théâtre des Bouffes du Nord, 37 bis boulevard de la Chapelle, 75010 Paris.

Tél. : 01 46 07 34 50

ATTENTION : dernière représentation le 25 avril de mardi à samedi à 21h.

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