Pourquoi les signes du déclin l’emportent chez les Français sur les espoirs d’une reprise de la croissance<!-- --> | Atlantico.fr
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Des plans de suppressions d’emploi affectent des noms connus de tous comme La Halle.
Des plans de suppressions d’emploi affectent des noms connus de tous comme La Halle.
©Reuters

Editorial

Les experts européens ont beau estimer que la croissance française pourrait bientôt atteindre 1,2%, les Français ne voient que les plans de suppressions d’emploi qui affectent des noms connus de tous comme La Halle, André ou les plus grands comme Total, sans compter nos fleurons qui passent sous contrôle étranger, comme Lafarge ou Alcatel-Lucent.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Il est des anniversaires qui se déroulent dans la morosité : les trois ans de François Hollande à l’Elysée, les douze mois de Manuel Valls à Matignon revêtent dans l’opinion un caractère funèbre : ils traduisent le temps qui passe au rythme des mauvaises nouvelles qui jalonnent le quotidien de la vie économique, la France restant engluée dans une stagnation dont on ne voit pas la fin, alors que l’Etat s’agite dans une boulimie de textes souvent contradictoires qui donnent le tournis et conduit nos compatriotes à un repli sur soi pour échapper autant que possible aux conséquences d’une politique de plus en plus incompréhensible, comme le manifestent les cotes de popularité en berne de leurs dirigeants.

Sur la scène européenne, le climat s’améliore pourtant de jour en jour. La locomotive allemande accélère la croissance. Le vieux continent relève la tête. Les experts discutent pour savoir si la croissance pourrait même atteindre 1,2% en France, soit 0,2% des mieux que ce que prévoit le gouvernement. Une goutte d’eau face aux défaites que nos compatriotes vivent au quotidien : les faillites qui augmentent régulièrement : dix-huit mille au premier trimestre ; des plans de suppressions d’emploi qui affectent des noms connus de tous comme La Halle ou André, mais touchent aussi les plus grands comme Total ; des fleurons qui passent sous contrôle étranger comme Lafarge ou Alcatel-Lucent. Une impression générale que le pays voit son déclin s’accélérer.

L’Etat s’agite pourtant  beaucoup, mais dans le vide. Il  publie un texte de cent soixante et onze pages pour annoncer la création de plusieurs centaines de milliers d’emploi à un horizon de quelques années. Mais pour l’instant, c’est la fonction  publique qui continue de gonfler ses effectifs avec 87000 fonctionnaires supplémentaires créés l’an dernier, tandis que la fonction territoriale a "gagné" 550 000 emplois depuis l’an 2000. Avec la  conséquence que l’on devine : les dépenses  publiques poursuivent inlassablement leur progression (elles ont encore augmenté de vingt milliards l’an dernier) et rien n’arrête la progression du rouleau compresseur de la redistribution généré par un modèle social à bout de souffle, créé à une période où la population était stable, la croissance forte et l’espérance de vie plus courte, modèle défaillant aujourd’hui mais toujours plébiscité par les Français.

Le pouvoir reste sourd aux avertissements qui lui sont prodigués de toutes parts. Mario Draghi, le patron de la banque européenne, vient une fois de plus de marteler que la politique accomodante qu’il poursuit ne peut se substituer aux réformes structurelles indispensables à la survie des pays, rien n’y fait. Dans l’immédiat, la préoccupation majeure de François Hollande est la préparation du congrès du parti socialiste, rampe de lancement de la future campagne de sa réélection. Et nos voisins européens restent  consternés de voir la mansuétude dont la commission de Bruxelles ait preuve en reportant pour la  troisième fois le délai qui nous était imparti pour respecter nos engagements vis-à-vis de nos partenaires.

Mais la conséquence est tragique : les Français s’adonnent désormais au repli, au chacun pour soi, au système  D, avec le développement du travail  au noir qui fragilise ceux qui y recourent mais qui répond à un Etat de plus en plus collectiviste, qui ponctionne 57% du produit intérieur brut. Le pays s’achemine ainsi progressivement  aux antipodes de ce qu’il conviendrait de faire pour remonter la pente, car l’Etat refuse toujours de desserrer les freins en matière de législation du travail et de réglementations abusives, alors qu’une action dans ces domaines est la clé du retour de la confiance. 

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