La fac de Nanterre bascule à droite ! Mais tout fout le camp…<!-- --> | Atlantico.fr
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La fac de Nanterre bascule à droite.
La fac de Nanterre bascule à droite.
©http://www.letudiant.fr

Coup de tonnerre

L'UNI marquée à droite y a remporté les élections universitaires. La chute d'un symbole.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Nanterre c'était la basilique Sainte Sophie avant que les Ottomans ne la transforment en mosquée. Nanterre était à la gauche ce que le Saint Suaire est à l'Eglise catholique. Nanterre était le chandelier juif à sept branches dont le feu ne devait jamais s'éteindre.

Et puis patatras ! Rome n'est plus dans Rome, Nanterre n'est plus dans Nanterre… La désolation s'est abattue sur les anciens soixante-huitards qui de là-bas, de cette première base révolutionnaire, étaient partis à l'assaut du capitalisme. Cours camarade, le vieux monde est derrière toi… Pleure camarade, le vieux monde a eu raison de tes élans juvéniles…

C'est à Nanterre le 22 mars 1968, que la révolte prit corps. Un jeune et brillant inconnu du nom de Daniel Cohn-Bendit, Dany le Rouge, en fût l'emblématique incarnation. Les braises nanterroises devinrent vite un feu puissant qui embrasa la Sorbonne, Paris, puis la France entière. Proche de l'abîme le pouvoir de De Gaulle vacilla. Mais le PC, sur consigne de Moscou, retira ses billes et sauva un gouvernement que l'URSS appréciait en raison de son anti-américanisme.

Il est de bon ton à droite de taper sur l'esprit soixante-huitard qui serait la cause de tous nos maux : laxisme, permissivité, etc. Tel n'est pas mon cas (mais peut être ne suis-je pas de droite ?). Mai 68 s'inspira beaucoup –et à tort- de Léon Trotski avec quelques emprunts au camarade Mao et des zestes de Che Guevara. C'était tout nouveau, tout beau, ça venait de sortir après de longues années de glaciation doctrinale communiste. Avec le recul, on est libre d'y voir de la niaiserie infantile. Mais qui contestera que les soixante-huitards étaient sincères, peu roués, et se voyaient en semeurs de liberté et certainement pas en moissonneurs avisés épris de pouvoir. Si Nanterre est tombé, il serait présomptueux de n'y voir qu'une victoire de la droite. En revanche, il est parfaitement justifié d'analyser la chute de ce symbole comme étant l'ultime pelletée de terre jetée sur le cadavre de la gauche. Celle-ci avait commencé à être vieille il y a longtemps : sous Mitterrand.

Elle a tout essayé pour faire oublier qu'elle avait atteint sa date de péremption. Le costume trois pièces du parfait apparatchik social démocrate. La djellaba pour aller draguer quelques voix dans les banlieues islamisées. La chemise Thierry Mugler pour s'afficher, vulgaire et suffisante, dans les endroits à la mode où il fallait être vu.Elle a mis le mensonge au service de cette opération de survie. Elle hurlait "à bas la finance !" pour récolter quelques suffrages chez les pauvres (n'est-ce pas François Hollande ?). Puis elle pactisait avec cette finance honnie et maudite. Elle a dénié au peuple, avec un entêtement doctrinaire fanatique, son droit le plus élémentaire à la sécurité et à son identité.

On vous ment, disait-elle, quand on vous affirme qu'il y a trop d'immigrés en France. Pas du tout rien n'a changé, répétait-elle. Et dans le même souffle schizophrénique elle ajoutait que les immigrés sont une chance pour la France, qu'il fallait les accueillir avec bienveillance et que la diversité était le futur et nécessaire visage de notre pays. Pas fous, les destinataires de ce discours imbécile sont allés en masse voter Front National. C'est de cela que la gauche est morte. Personne ne l'a tuée : elle s'est  suicidée. Et c'est la raison pour laquelle elle a perdu Nanterre après avoir perdu la boule.

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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