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Congrès du PS : François Hollande pourrait-il survivre à un parti qui ne le soutiendrait plus ?
©Reuters

Tel le Phénix ?

A l'approche du congrès du Parti socialiste qui se tiendra en juin 2015 à Poitiers, les opposants à la ligne politique de François Hollande pourraient déposer une motion de défiance. Si celle-ci rassemblait suffisamment de votes, le président se trouverait désavoué par le parti qui l'a porté au pouvoir.

Pascal Cauchy

Pascal Cauchy

Pascal Cauchy est professeur d'histoire à Sciences Po, chercheur au CHSP et conseiller éditorial auprès de plusieurs maisons d'édition françaises.

Il est l'auteur de L'élection d'un notable (Vendemiaire, avril 2011).

 

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Atlantico : Un président de la République lâché par son propre parti a-t-il une position encore tenable ?

Pascal Cauchy : Institutionnellement rien ne l’empêche de tenir, d’autant qu’en l’occurrence il y a fort à parier que la majeure partie du PS ne fera pas défaut à François Hollande. Pour le parti, ce serait intenable, et ce serait une première historique. Les exemples du passé ne sont pas nombreux. Il est vrai que pour Pompidou les choses n’ont pas été simples lors de son accession, mais une fois qu’il a gagné tout le monde s’est rangé derrière lui. Giscard, lui, a été mis en difficulté parce que sa majorité n’était pas stable. Il était majoritaire grâce à l’addition de deux grands mouvements, dont l’un a décidé de se désolidariser avec Chirac. Mais on remarquera que quand ce dernier a claqué la porte, les gaullistes ont tout de même voté la confiance du gouvernement. Ce serait donc inédit si le parti dont est issu le président faisait défaut à ce dernier.

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Même s’il est protégé par les institutions, le président est-il "mort" politiquement sans l’appui de sa base partisane ?

Pour la présidentielle, ce serait très compliqué. D’ici là, il peut démissionner, mais pourquoi le ferait-il ? Autrement il peut rebattre les cartes avec la dissolution. C’est ce qu’a fait Mitterrand, il s’est mis en situation de cohabitation. C’est ce qu’a voulu faire Chirac, avec le « succès » que l’on sait. Mais aujourd’hui en situation de quinquennat, les Français ne comprendraient pas que le président décide de dissoudre.

François Hollande se trouverait-il alors dans l’impossibilité totale de se présenter de nouveau en 2017 ?

Un certain nombre de personnes font ce pari au PS, puisqu’il est particulièrement bas dans les sondages. En outre, on sait depuis bien longtemps que la reconduction d’un président à son poste, cela ne marche presque pas. De Gaulle est hors catégorie, et il n’y a que Mitterrand qui y soit parvenu. Chirac a eu de la chance. Autre problème : on a introduit les primaires dans les partis, tout en sachant que le président sortant se représente de manière systématique. Une question n’a pas été tranchée : un parti peut-il se permettre d’organiser une primaire lorsque le président qui se présente de nouveau en est issu ? Personne n’a vraiment tranché. On peut imaginer qu’avec un climat de tensions très vif, ledit président ne candidate pas pour un second mandat. Dans ce cas ce n’est pas la logique partisane qui s’applique, mais la logique personnelle : le but est de rendre impossible ce qui est considéré jusqu’ici comme normal.

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