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Battlefield Hardline mérite-t-il son prix ?
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Atlantico Games

L'itération 2015 de la série des "Battlefield" est enfin arrivée. Vendu à un prix fluctuant entre 60 et 120€ selon l'édition choisie, "Hardline" apporte-t-il suffisamment de nouveautés par rapport à "Battlefield 4" pour justifier de payer à nouveau le prix fort ? Suivez le guide...

Greg Jacomet

Greg Jacomet

Greg Jacomet, 24 ans, est éditeur du magazine Parisian Gentleman, éditorialiste pour le magazine "The Rake" et un expert aujourd’hui très réputé en matière de parfumerie, notamment masculine. 
 
Il est également un grand spécialiste du monde des jeux vidéo et l’animateur de la rubrique "Atlantico Games" consacrée à l’actualité internationale du secteur.
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Fait rare dans le monde du jeu vidéo à gros budget : le report surprise de la sortie de "Battlefield : Hardline" annoncé l'été dernier, d'octobre 2014 à mars 2015. La cause invoquée ? Visceral Games, le studio responsable de la présente édition de la célèbre franchise de shooter militaire, souhaitait prendre en compte le feedback des joueurs collecté lors du beta test de juin dernier.

Une décision, à priori, plutôt louable, mais tout de même un peu cache-misère : car si Battlefield : Hardline est un bon divertissement, force est de constater que le jeu ne brille pas vraiment par la quantité et la qualité des nouveautés qu'il apporte à la formule éprouvée de la série.

S’il y a une chose à retenir de ce nouvel opus, c'est son mode solo, dont la qualité est à des années lumières des campagnes presque risibles de Battlefield 3 et 4. On y incarne un flic à-qui-on-ne-la-fait-pas le temps d'une aventure d'une petite dizaine d'heures : une durée de vie honorable qui n'offre que peu d'opportunités de s'ennuyer.

L'écriture d'un scénario original ne figurait cependant pas, à l'évidence, dans le cahier des charges de Visceral – mais en prenant la campagne pour ce qu'elle est, à savoir un bon nanard à gros budget (oxymore?) qui compile tous les clichés imaginable de toutes les séries policières de ces trente dernières années, alors il y a quand même moyen de passer un bon moment.

On laisse sa cervelle à la porte, on se marre un bon coup, on salue Visceral pour l'effort (qui, blague à part, est tout à fait louable) puis on passe au coeur du tout Battlefield : le mode multi-joueurs.

Hardline reste un Battlefield relativement standard, en dépit du changement de thème de "shooter militaire" à "flics contre bandits". On y retrouve donc le mode "conquête" et ses affrontements titanesques à 32 contre 32 dans des environnements gigantesques. Les habitués y retrouveront rapidement leurs repères, et c'est malheureusement là où le bât blesse.

Si le multi-joueurs est toujours fun, il est difficile de passer outre l'impression de déjà-vu qui plane sur le jeu voire pire, l'impression d'avoir accès à un contenu moindre que celui de Battlefield 4 sorti il y a maintenant presque un an et demi.

Battlefield : Hardline souffre à l'évidence d'une véritable crise identitaire. En effet, à piocher des idées à droite à gauche dans d'autres shooters populaires du moment – de Call of Duty à Counter-Strike –  Hardline finit par s'égarer et s'éloigne du coeur de la franchise sans jamais vraiment aller jusqu'au bout de sa démarche. Et fatalement le résultat en pâtit.

La faute en incombe en partie à de nouveaux modes de jeu très inégaux en qualité. Le mode braquage, "Heist", indéniablement le plus réussi du lot, promet de beaux affrontements en forçant les joueurs à travailler ensemble vers un objectif commun (braquer une banque / empêcher un braquage).

Le mode "Blood Money" est un chaos sans nom, fun et immédiat, où gendarmes et voleurs courent à travers la map en transportant des sacs de billets piochés dans une gigantesque pile placée en évidence au milieu du terrain de jeu. L'équipe ayant le plus gros compte en banque à la fin du temps imparti remporte la victoire. Bien entendu, il est possible de piocher dans la réserve de billets de l'équipe adverse...

En revanche, le mode "Hotwire", quoique largement mis en avant durant la promotion du jeu, n'est pas à la hauteur de ses promesses : s’il était question, initialement, de folles courses poursuites entre les deux camps - la victoire appartenant à l'équipe qui aura su faire rouler ses véhicules le plus longtemps possible - le jeu dégénère rapidement en simple tour de périph' aux heures de pointe sur une surface très réduite, la faute à une absence pure et simple de maps dédiées au mode !

Les modes "Escortes / Sauvetage d'otages" souffrent exactement du même problème que "Hotwire" ; si le concept de base est bon (5v5, une seule vie, pour des rounds en principe rapides et tactiques), aucune map n'a été calibrée pour accueillir une telle dynamique, si différente du jeu de base, pour un résultat qui peine à convaincre.

Hardline limite la prise de risque et empêche donc son concept de briller pleinement, et c'est extrêmement dommage tant ce dernier était prometteur. En définitive, le jeu ne se différencie vraiment de son prédécesseur que de manière plus ou moins anecdotique.

Le grappin, nouveau venu dans la franchise, est dramatiquement sous-exploité, et si les véhicules "civils" apportent une vraie plus-value en terme de dynamisme, c'est au prix d'un level design plus chaotique et moins mémorable, qui gagne en immédiateté ce qu'il perd en rythme.

Pourtant, l'esprit Battlefield est toujours présent, et le multi-joueurs – quoique simplifié par rapport à l'itération précédente (moins d'armes disponibles, moins de complexité dans les maps), garantit tout de même de passer de bons moments en ligne.

Hardline est-il donc un mauvais jeu ?

Non, bien sûr – c'est un Battlefield moderne, une machine bien huilée, doublée d'un solo qui s'avère être un chouette divertissement, à défaut d'être véritablement indispensable.

S'agit-il en revanche d'une opportunité manquée ? Très certainement.

Sans doute par peur d'aliéner les fans historiques de la franchise, Visceral propose avec Hardline un opus tiédasse, qui aurait pu être tellement plus qu'un simple amuse-bouche pour faire patienter les fans jusqu'au prochain épisode de la franchise.

Pour les novices, le jeu a néanmoins son intérêt : son gameplay plus immédiat et ses graphismes moins gourmands et visuellement distrayants (et en conséquence moins impressionnants) que ceux de Battlefield 4 sont autant d'arguments en faveur de l'angle "porte d'entrée" en demi-teinte offert par Hardline.

Mais franchement, il reste difficile de recommander un une porte d'entrée vendue à minima 59€, à peine un an et demi après le désormais excellent Battlefied 4 ...

Les fans de la série sont probablement déjà dessus ; les autres seraient bien avisés, selon moi, d'attendre une baisse de prix pour se laisser tenter.

On aime :

-La formule Battlefield, toujours aussi savoureuse en ligne

-Le mode braquage, très réussi

-Le meilleur mode solo de la série

-Plus accessible pour les novices et les transfuges d'autres franchises

On aime moins :

-Peu de véritables nouveautés par rapport à Battlefield 4

-Certains nouveaux modes de jeu font l'effet d'un pétard mouillé

-Graphiquement pas toujours au top comparé à Battlefield 4

-Un concept intéressant mais sous-exploité

Battlefield : Hardline

Editeur : Electronic Arts

Développeur : Visceral Games

Genre : Tir à la première personne

Plate-formes : Xbox 360 / One, Playstation 3 / 4, Windows

Prix : 59,99€ (édition standard), 69,99€ (édition deluxe), 119,98€ (édition ultimate)

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