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Quand la droite part en campagne 
contre le « rêve impossible » de la gauche
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Primaire socialiste

La droite connaît désormais son adversaire principal pour la présidentielle. Après de longues semaines de primaire socialiste, l'UMP lance ce mardi une convention où elle tentera de reprendre la main en taclant le "rêve français" vanté par François Hollande.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Enfin ! Après de longues semaines de frustration, la majorité va retrouver les sunlights et les plateaux de télévision. Enfin, maintenant que le PS a désigné son candidat, elle va pouvoir étriller le projet socialiste. Ses chefs piaffaient depuis des semaines, jaloux des succès d’audience réalisés par les débats entre les candidats à la primaire, furieux de la place (excessive de leur point de vue… et de celui du CSA), accordée par les médias à cet évènement qui les a troublés, allant jusqu’à semer la zizanie au sommet de l’exécutif : au lendemain du premier tour Nicolas Sarkozy a jugé que les primaires n'étaient pas conformes à l’esprit des institutions de la Ve République, alors que François Fillon avait qualifié ce processus de désignation de « moderne ».

Lundi soir, au 20H de France 2, le Premier ministre s’est ravisé, se contentant de noter « l’intérêt » qu’elle a suscité, tout en laissant la porte ouverte pour l’avenir. Mais pour l’avenir seulement, la droite n’ayant pas de problème de leadership pour 2012 : Nicolas Sarkozy est son candidat naturel. Comme il n’est pas officiellement déclaré, son camp doit occuper le terrain, chacun s’employant à sa façon : François Fillon avec une certaine retenue, sur le mode un peu flegmatique qu’il cultive, Jean-François Copé et ses lieutenants, sabre au clair pour marteler le message présidentiel. Deux styles qui laissent présager d’autres confrontations. Mais ce moment là n’est pas venu.

Pour l’heure il s’agit pour la majorité de bloquer la dynamique engendrée par la désignation de François Hollande, d’éviter que sa popularité s’installe durablement dans l’opinion. Et pour reprendre l’offensive, on ne fait pas dans la nuance, on sort l’artillerie lourde.

Une droite sur la défensive

Première étape ce mardi avec une Convention intitulée : « Le projet socialiste à la loupe : le grand malentendu ». Les experts ne se sont pas livrés à des calculs sophistiqués : ils se sont contentés de faire des additions et la valse des milliards donne le tournis. D’avec les estimations de l’UMP la mise en œuvre du programme du PS coûterait sept milliards et demi pour les 300 000 emplois-jeune, encore une fois autant pour le contrat de générations, à quoi il faudrait ajouter pas moins de quatorze milliards pour l’Allocation Autonomie allouée aux Jeunes (selon un responsable du Parti « on trouve le chiffre sur le site de la fondation Terra Nova »).Il ne faudrait pas non plus oublier la création des soixante mille postes d’enseignants promise par le candidat officiel du PS, que Christian Jacob, le président du groupe UMP à l’Assemblée surnomme « Monsieur Ratisse Tout ».

Pour dénoncer et démonter ce programme « irréaliste », le ban et l’arrière-ban du gouvernement et des parlementaires ont été mobilisés. On pointera aussi les désaccords internes au PS : la sortie du nucléaire ou la dépénalisation du cannabis ; tout sera passé au peigne fin. François Fillon a ouvert la voie à sa manière, un peu distanciée, lundi soir sur France 2, en dénonçant un programme socialiste « anachronique », « à coté de la plaque » et il en appelait au « principe de réalité », à l’opposé du « rêve Français » que François Hollande voudrait ré-enchanter. Il ne s’est pas attardé sur les chiffres, préférant des qualificatifs qui marquent, gardant de la hauteur pour pointer les problèmes graves du moment : le sauvetage de la zone Euro pour lequel « Nicolas Sarkozy œuvre sans relâche», se tenant prêt à prendre d’autres mesures d’économies si la situation économique venait à se détériorer davantage… et si la menace de dégradation de la France se précisait.

A chacun sa partition ? Échappera-t-elle à ses propres divisions ? La rentrée dans le rang des partisans de Martine Aubry devrait contribuer à resserrer les rangs des partisans de Nicolas Sarkozy. Mais pour le moment, sur le mode mineur ou le mode majeur, la Droite est sur la défensive : le Président de la République qui est en campagne officieuse, multiplie les annonces catégorielles sur le terrain mais son projet global est en gestation. A décrypter le message de ses dirigeants les Français auront le choix entre le « rêve impossible » de la Gauche et le «réalisme » de la Droite. Pendant cette campagne, la guerre des mots et des styles pèsera autant que celle des programmes.

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