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D’où vient notre anus ? Des scientifiques mettent le doigt sur les gènes à l'origine de cet organe
©Flickr/3EyePanda

Pas de bile...

Une équipe de chercheurs norvégiens a identifié deux séries de gènes qui permettent à certaines espèces d’avoir un anus permanent. Certains animaux n’ont en effet qu’un anus « passager , ce qui a un impact sur leur développement.

L’anus n’est pas le sujet le plus étudié par les chercheurs, loin de là. Et pour cause, cet organe attire plus les blagues de mauvais goût que les questionnements fondamentaux. Une équipe de chercheurs norvégiens en a pourtant fait son sujet d’étude et vient de publier d’intéressantes découvertes dans le journal Zoologischer Anzeiger.

Rappellons tout d’abord que l’anus est un organe très différent en fonction des espèces. Chez l’humain, c’est l'orifice terminal du tube digestif et sa fonction unique (hors pratiques sexuelles) est d'évacuer périodiquement les résidus de la digestion.

Chez certains animaux (oiseaux, reptiles, amphibiens), l’anus peut aussi servir dans la reproduction, dans l'expulsion des œufs, voire - via des glandes spécifiques - dans la reconnaissance olfactive des individus ou espèces. D’autres animaux ont des anus "passagers", c’est-à-dire qu’ils ne sont pas permanents, comme le nôtre. Certaines espèces n’ont même pas d’anus du tout, comme l’éponge de mer (vous ne regarderez plus jamais Bob L’Eponge de la même façon).

La découverte majeure de l’équipe norvégienne est d’avoir identifié deux séries de gènes responsables de la présence d’un anus "complet" chez plusieurs espèces animales, dont l’être humain. Il s’agit des gènes brachyury et ParaHox, présents dans les tissus entourant l’anus.

"La distribution de l’anus chez les animaux, avec ceux qui en ont et ceux qui n’en ont pas, est assez fascinant", a déclaré le Dr Andreas Hejnol, de l’université de Bergen, à la BBC.  

L’étude de l’évolution de l’anus est compliquée, explique-t-il, car est apparu sous de multiples formes et a parfois disparu, au sein parfois de mêmes familles d’être vivants. "Il est fascinant d’enquêter sur la façon dont des changements au niveau moléculaire durant l’évolution a façonné cette partie de notre système digestif", s’enthousiasme le Dr Hejnol.

Dans leurs recherches, les chercheurs norvégiens ont découvert que le développement de cet organe est identique chez l’humain, le poisson et la grenouille, et qu’exactement les mêmes gènes sont impliqués.

"Cela signifie que l’origine de l’estomac humain est bien plus vieille que ce que nous pensions, elle remonte sans doute à 500 millions d’années", indique Ralf Janssen, doctorant en paléobiologie à l’université d’Uppsala.

Sur le plan biologique, avoir un anus est un avantage important, notamment par rapport aux animaux qui ne disposent que d’un seul orifice pour ingérer et déféquer. Grâce à cela, "un animal peut ingérer de la nourriture alors qu’il est en train de digérer un repas précédent. Vous imaginez devoir attendre neuf heures avant de déjeuner, car vous n’avez pas encore évacué les restes de votre petit-déjeuner ?", explique le Dr Martín-Durán.

Autre avantage : un système digestif en forme de "tube", avec un orifice à chaque extrémité, a permis l’émergence de systèmes très complexes, divisé en plusieurs étapes : nous mâchons avec notre bouche, digérons les protéines avec notre estomac, secrétons de la bile pour digérer la graisse et absorbons la plupart des nutriments au niveau de l’intestin grêle.

"Difficile d’imaginer une digestion aussi efficace avec un simple ‘sac’, sans ouverture anale", observe le Dr Martín-Durán.

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