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Faust à Bastille : un emblème plutôt pâle
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La version que l'Opéra de Paris propose du Faust de Gounod, emblème fétiche de l'opéra français, est certes honorable, mais ne crée pas l'événement.

THEME

Faust , qui est le 4e opéra composé par Gounod, a été créé le 19 mars 1859 au Théâtre Lyrique. C’est l’emblème de l’opéra français : l’air des bijoux comme la valse de Siebel sont des « tubes »; cette oeuvre a fait le tour du monde.

Le Faust de Gounod fait preuve d’une incontestable fidélité à la première partie du drame de Goethe même si, dans la deuxième partie, il est davantage consacré à la relation d’amour entre Faust et Marguerite.

Le spectacle actuel devait être une simple reprise de la production créée en 2011 par Jean Louis Martinoty , mais devant les nombreuses critiques que celle-ci a suscitées, la direction de l’Opéra a confié à Jean Marie Vesperini la mission de créer une nouvelle mise en scène, en conservant cependant le même décor. 

POINTS FORTS

- Une distribution alléchante : Piotr Beczala est un très bon Faust , plus crédible dans sa version jeune qu’en vieillard, mais sa technique est impeccable, l’articulation de son français exemplaire et sa voix, bien que puissante, sait être nuancée.Il fait preuve de beaucoup de naturel et d’aisance .

Krassimira Stoyanova est une Marguerite émouvante, qui sait donner de la personalité à « Ah je ris de me voir si belle… »; sa voix, pleine et opulente, est peut-être un peu trop en décalage avec le caractère juvénile et réservé du personnage mais cela ne gâte en rien notre plaisir.

Ildar Adrazakov est un Méphistophélès plus qu’honnête, même s’il manque un peu de noirceur. 

Jean François Lapointe est le parfait Valentin : sa diction superbe et son engagement lui permettent de conquérir le public à l’issue de son « avant de quitter ces lieux ».

Siebel trouve en Anaik Morel une interprête charmante. Dame Marthe peut compter sur toute l’expérience et la rouerie de son interprète, Doris Lamprecht , pour donner tout son sel au duo comique qu’elle forme avec le diable.

- Les choeurs sont essentiels et omniprésents dans cet opéra; ceux de l’Opéra de Paris nous livrent une prestation cohérente et sans faille.

- La direction musicale : Michel Plasson est très à l’aise dans ce répertoire qu’il connait parfaitement; avec sa direction tout en nuances, il met en valeur les couleurs de l’Opéra de Paris .

- Le décor : avec peu d’accessoires, un bureau puis un bar, puis un banc et un arbre, et enfin un cercueil , Jean Marie Vesperini parvient à habiter ce décor monumental, héritage de la précédente réalisation.

- Les costumes ont été pensés pour donner de la couleur et construire des tableaux très vivants; ce qui explique les teintes vives, à la limite du claquant, comme la jupe orange et le pull vert anglais de Marguerite; cela est surprenant mais intéressant.

POINTS FAIBLES

Un manque d’évènements, une absence de relief.

EN DEUX MOTS...

Malgré une distribution et une direction musicale de qualité, un spectacle plat, voire même un peu « ennuyeux » .

RECOMMANDATION : 

BON Bon

Malgré mes réserves, je pense que vous pouvez y aller, car Faust reste Faust, c'est un des ouvrages lyriques les plus représentés, sa popularité n’a jamais connu d’éclipses, et, somme toute, cette version en fournit une honnête représentation; sans plus, malheureusement...

INFORMATIONS

Opera de Paris 

Place de la Bastille, Paris 11°

jusqu’au 28 mars

Réservation : operadeparis.fr

08 92 89 90 90

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