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Le FN un parti d’extrême droite ? Extrême, peut-être, de droite certainement pas
©Reuters

Biais étymologique

Une convention étymologique requiert que l'on qualifie le Front National de parti d'extrême droite. Si l'on se fie aux propositions concrètes, le parti de Marine Le Pen trouve davantage sa source d'inspiration au Front de gauche, et vice-versa.

Cécilia Durieu

Cécilia Durieu

Ingénieur de formation, Cécilia Durieu est chef d'entreprise dans les Alpes Maritimes. Elle est aussi secrétaire nationale de l'UMP et candidate aux élections législatives de 2012 et européenne de 2014.

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Nicolas Sarkozy a récemment dénoncé l'intérêt réciproque qu'ont le PS et le FN à se favoriser mutuellement, suivant ainsi la machiavélique doctrine mitterrandienne. Le PS croit asphyxier l’UMP et l’emporter au second tour grâce à un sursaut républicain illusoire. Le FN veut faire de la politique libérale et laxiste du PS un repoussoir pour des classes populaires de plus en plus tentées par le vote populiste.

Si Nicolas Sarkozy a raison de dénoncer ce cynisme insupportable, s’il a raison de brocarder ces cuisines politiciennes qui font de Taubira et de Philippot des alliés indéfectibles, le vrai danger pour la France provient plus de l’inquiétante similitude des programmes économiques du Front National et du Front de Gauche.

Que Jean-Luc Mélenchon suggère que la Banque de France finance sans discernement le Trésor Public et donne un blanc-seing à l’irresponsabilité financière de certains de nos élus. Marine Le Pen ne dira pas mieux.

Que Jean-Luc Mélenchon désigne dans un élan de démagogie l’euro comme cause de tous les maux des Français. Marine Le Pen approuvera.

Que Jean-Luc Mélenchon préconise d’embaucher massivement des fonctionnaires et d’hypothéquer le budget de l’Etat pour les soixante prochaines années. Marine Le Pen acquiescera au nom de la sanctuarisation des services publics.

Que Jean-Luc Mélenchon propose d’augmenter le SMIC de 300 euros brut aux dépens de la compétitivité de l’industrie française déjà mal en point. Qu’à cela ne tienne, Marine Le Pen renchérira en suggérant de réduire les charges salariales des petits revenus de 200 euros net.

Que Jean-Luc Mélenchon se pâme devant la victoire du parti démagogique de gauche radicale Siriza en Grèce. Marine Le Pen s’en réjouira.

Que Jean-Luc Mélenchon soutienne Kerviel. Marine Le Pen en fera un héros de la lutte contre le système financier.

Que Jean-Luc Mélenchon nous exhorte à surtaxer Total pour nous permettre d’importer plus d’énergies polluantes. Marine Le Pen ne changera pas une virgule.

Que Jean-Luc Mélenchon dénonce ces grandes entreprises d’où viendraient tous nos malheurs. Marine Le Pen applaudira.

Que Jean-Luc Mélenchon veuille supprimer Hadopi, sortir de l’OTAN, séparer les activités de banque de dépôt et de banque d’affaires, taxer indéfiniment les grandes entreprises, rejeter le traité transatlantique. Marine Le Pen dira : oui, oui, oui, mille fois oui !

Quand Jean-Luc Mélenchon souscrit, Marine Le Pen signe. Ce numéro de duettiste ne doit pas nous duper : derrière ces constats faciles et ces remèdes ineptes, c’est l’avenir de la France qui est en jeu. Il n’y a pas de plus grand péril pour l’économie française que le logiciel FNFG : il éreinte la construction Européenne, il fait fuir les investissements, il replie sur le marché intérieur, il méprise le développement durable, il hypothèque la crédibilité financière de l’Etat. Il nous fait méthodiquement manquer tous les ajustements nécessaires de notre modèle économique et social pour nous adapter à un monde digitalisé et mondialisé.

Marine Le Pen répète à l’envi qu’elle n’est pas d’extrême droite. Elle a raison ! Si elle est souvent extrême dans ses positions, elle n’est en revanche pas de droite.

Face à cette collusion entre Front National et Parti Socialiste et à ce mimétisme programmatique entre Front National et Front de Gauche, l’UMP doit poursuivre deux objectifs : proposer une meilleure réponse à ses sympathisants qui se tournent vers le Front National et élaborer un programme économique crédible et innovant, susceptible de replacer la France dans le train du progrès technique et humain.

Si l’UMP doit dénoncer les dérives souverainistes et marxistes du FN, elle ne doit pas laisser au Front National le monopole de l’exigence et de la fermeté. Quitte à déplaire aux âmes pures de la bonne presse, l’UMP doit réinvestir les questions du contrôle des flux migratoires, de l’accès à la nationalité française, de la lutte contre les dérives communautaristes, de la politique carcérale, de l’instruction morale à l’école, des devoirs attachés aux droits sociaux, de l’usage des nouvelles technologies pour lutter contre les violences et la fraude.

C’est précisément parce que l’UMP est le seul parti crédible pour libérer la croissance française et protéger les Français contre la montée des violences qu’il souffre le plus des postures faciles, de la rhétorique populiste, des constats trompeurs et des arrangements avec la réalité. Face à cette cacophonie protectionniste, europhobe et populiste du FNFG, l’UMP doit réaffirmer l’exigence de ses valeurs et l’excellence de ses réformes économiques et sociales.

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