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Les dirigeants grecs font tout pour se faire virer de la zone euro
©Reuters

L'Édito de Jean-Marc Sylvestre

L’attitude du gouvernement grec est incompréhensible. Ces derniers ont signé un compromis qui leur permet de gagner du temps, quatre mois pendant lesquels on peut trouver une solution. Pourtant, voilà qu'ils recommencent les provocations à l’encontre de l’Europe et des autres institutions.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Si Yanis Varoufakis, le ministre de l’Économie, pense s’en sortir en s’agitant contre l’Europe toute entière, il se trompe complètement. Il avait un peu exagéré contre les Allemands mais les Allemands, bons princes, ont passé l’éponge. Ils ont même voté à une écrasante majorité le financement du compromis d’aide à la Grèce en faisant semblant de croire que la liste des réformes serait réalisée.

Après une semaine particulièrement agitée, qui aurait pu se terminer en calmant le jeu, les dirigeants de la Grèce ont ressorti leurs provocations un peu débiles. C’est ainsi qu’il y a eu, le coup de Charlie Hebdo, où ils sont revenus sur la nécessite d’annuler les dettes de la Grèce. Ce qui est rédhibitoire pour tout le monde.

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Mais le fait nouveau, c’est qu'une fois qu'ils se sont aperçus qu'ils n’auraient jamais l’appui des pays de l’Europe du Nord, le Premier ministre grec et son ministre de l’Économie ont accusé l’Italie, l’Espagne et le Portugal d’avoir aggravé les difficultés de la Grèce. Incroyable mais vrai !

S’il y a bien des pays qui ont souffert des difficultés et des efforts du redressement ce sont bien les Italiens, les Espagnols et les Portugais. Ce week-end, le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a failli avaler le micro de la télévision espagnole. C’est donc de la faute de ces pays si les Grecs n’ont pas de système fiscal, pas d’industrie, trop de fonctionnaires.

Le fait nouveau cette semaine, c’est que tous les pays européens ont dit plus ou moins publiquement qu’une sortie de la Grèce n’était pas catastrophique. Les Allemands ont dégainé les premiers. Les pays de l’Europe du Nord ont suivi.

La France, pour la première fois, par la voix de Michel Sapin a admis hier que "la situation devenait compliquée avec les dirigeants grecs. Une sortie de l’euro ne sera catastrophique que pour les Grecs eux-mêmes." Le mot est lâché.

Depuis que Valery Giscard D’Estaing, la semaine passée, avait brisé le tabou en imaginant une sortie de Grèce sans aucune difficulté pour les autres, les 18 pays de la zone euro sont convaincus désormais qu’une sortie de la Grèce n’aura que peu d’effet sur le reste de l’Europe. On n’est plus en 2011.

Les circuits de contagion systémique ont été coupés. Les banques engagées en Grèce se sont couvertes. Tous les pays de la zone euro ont assaini leurs systèmes bancaires. La grande majorité des obligations grecques détenues par les autres banques européennes ont été revendues au secteur public qui peut se retourner vers la BCE. Enfin, il existe des casernes de pompier depuis 2010,qui sont prêtes à intervenir avec des masses de capitaux pour éteindre des débuts d’incendie. La position de la BCE a rassuré tout le monde sur le fait qu’il y avait assez peu de risque.

En bref, un défaut de la Grèce n’aura pas d’effet sur le reste de l’Europe. La grande inconnue, c’était l’Espagne ou le Portugal. Or, dans ces deux pays, les indicateurs se redressent compte tenu des plans d’austérité qui vont pouvoir être allégés. Ces deux pays ont consenti suffisamment d’efforts pour ne pas risquer de tout remettre en jeu pour faire plaisir à la Grèce qui, pour eux, ne le mérite plus.

Alors que la semaine dernière tout le monde faisait semblant de croire que la Grèce réaliserait son programme de réformes, aujourd’hui les mêmes ont acquis la conviction que les dirigeant grecs ont une fois de plus raconté des histoires et qu'ils ne pourront pas affronter leur opinion publique dopée au populisme.

Dans 4 mois, pour tous les Européens, la Grèce n’obtiendra son 3e plan. Dans ces conditions, la Grèce ne pourra que sortir de la zone euro. Dans 4 mois, en juin, au tout début de la saison touristique. A ce moment-là, ça risque de swinguer à Athènes. Mais le reste de l’Europe, lasse de tant de laxisme et de gaspillage, laissera tomber.

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